Mercedes-Benz Classe E, la bonne à tout faire

Publié le 24 février 2008 dans 2008 par Alain Morin

Laura était servante chez un de mes amis. Cette femme réussissait à faire tout son travail et trouvait même le temps d’élever les trois enfants pourris gâtés des patrons ! Malgré la douceur infinie de Laura, les jeunes avaient intérêt à observer ses préceptes. Sinon, ceux qui se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment avaient droit à un bref mais intense serrage de bras. Il y a quelques années, lorsque Laura a pris sa retraite, mon ami, devenu grand et riche (c’est de famille…), lui a offert la voiture de ses rêves… une Mercedes Classe E.

Cet ami aurait cherché la voiture parfaite qu’il ne serait pas mieux tombé. La Classe E, revue l’année dernière, est la bonne à tout faire de Mercedes. Certaines versions sont toutes douces, presque « papis », une autre étonnamment économe tandis que la livrée AMG, déchaînée, a de quoi intimider. Entre ces deux extrémités, on retrouve une version familiale. Sans oublier les modèles 4Matic qui s’agrippent à la route comme Laura à un bras.

La gamme en bref

Au bas de la gamme (le mot « bas » n’est peut-être pas très bien choisi), on retrouve la E280. Avec son moteur V6 de 3,0 litres développant 228 chevaux et sa transmission automatique à cinq rapports, la E280 ne fait pas dans la haute performance mais ne ralentit pas le trafic non plus. Comme toute Mercedes qui se respecte, le niveau de sécurité est élevé… La Mercedes-Benz E350 s’avère la plus polyvalente puisqu’elle est proposée en versions berline et familiale. Et il s’agit aussi de celle qui offre le meilleur compromis entre performances et prix. La E550, avec son gros V8 qui en met plein les oreilles, ne s’adresse pas à tous les goûts ni à toutes les bourses avec son prix d’environ 85 000 $. Mais si vous désirez une voiture capable d’en découdre avec d’imposantes sportives, cette E550 est faite pour vous. Pourtant, ce n’est rien comparativement à la E63 AMG. Oh wow ! 507 chevaux et 465 livres-pied de couple capables de lancer ce missile de 1 880 kilos de 0 à 100 km/h en 4,5 petites secondes. Les suspensions abaissées, les pneus larges et la suspension Airmatic collent cette AMG à la route avec une incroyable ténacité. Bien entendu, il faut être prêt à se départir d’environ 120 000 $ pour accéder à de telles joies...

Toutes ces voitures, sauf les modèles AMG et Bluetec (nous en parlerons plus loin), ont droit au rouage intégral 4Matic. Munie de bons pneus d’hiver, une Classe E 4Matic peut passer à peu près n’importe où d’autant plus que plusieurs systèmes veillent sur vous (ESP, ABS, BAS, ASR, PRE-SAFE, etc.).

Place à la vedette

La grande vedette de la Classe E, c’est la E320 CDI Bluetec. Son V6 de 3,0 litres turbocompressé fonctionne au diesel mais, contrairement aux anciennes générations de ce carburant, il ne pollue pratiquement pas. D’ailleurs, au dernier Salon de l’auto de New York, cette voiture a mérité le titre de « Voiture verte de l’année », devant la BMW Hydrogen 7 et la Volkswagen Polo BlueMotion. Il suffit de passer un doigt dans le tuyau d’échappement pour constater qu’il n’y a pratiquement aucun résidu de suie. Ce V6 ne développe que 210 chevaux mais se reprend avec un couple de 400 livres-pied disponible dès 1 600 tours/minute. Si on ne retrouve plus la fumée noire caractéristique des anciens diesels, le cliquetis propre à ce type de moteur se fait encore entendre, surtout à froid. Mais ce bruit est passablement étouffé par l’épais matériel isolant placé sous le capot. Les performances sont au rendez-vous et le plus intéressant demeure le passage à la pompe. Même en « brassant » cette lourde intermédiaire, la consommation reste sous les dix litres aux cent kilomètres, grâce àa ce moteur, une note habituellement accordée à des voitures beaucoup plus petites. De là à dire que le diesel est la voie de l’avenir, il n’y a qu’un pas que l’auteur de ces lignes franchit à la course. Et lorsqu’il est associé au Bluetec, c’est le monde idéal! Le système Bluetec consiste, en gros, en une série de pots catalytiques et d’un filtre à particules qui suppriment les particules d’oxyde de nitrogène. Une solution aqueuse, appelée AdBlue, est injectée dans le système d’échappement et contribue, par une réaction chimique, à éliminer la presque totalité des éléments polluants.

Mais peu importe la Mercedes-Benz Classe E (de n’importe quelle Mercedes, en fait!), les coûts d’entretien et de réparation sont incroyablement élevés. Il suffit de regarder sous la voiture pour constater que le système d’échappement demandera l’équivalent de la valeur d’un yacht de 40 pieds lorsque viendra le temps de le changer. J’exagère un peu. Mettons 35 pieds. Chaque Mercedes compte sur un châssis d’une solidité incroyable, sur plusieurs coussins gonflables, sur une direction précise à défaut d’être communicative et sur des freins irréprochables. L’habitacle, d’un classicisme pur et dur, reproduit le silence d’une voûte. Les matériaux sont de grande qualité mais leur couleur foncée n’égaye pas beaucoup l’atmosphère. De plus, certaines options sont facturées à des prix indécents. Comment expliquer que pour obtenir des dossiers de siège arrière rabattables, il faille cocher un ensemble de 3 000 $ ? Et que dire de la chaîne audio qui ne propose, de série, qu’un lecteur à un CD ?

Aux dernières nouvelles, Laura possédait toujours sa Mercedes. Ses commentaires ? Elle déplore le fait de ne pouvoir relever les essuie-glaces lorsque vient le temps de déglacer le pare-brise. Et elle remercie le ciel d’avoir fait d’un « p’tit morveux » un homme riche et reconnaissant !

Feu vert

Moteur Bluetec révolutionnaire, sécurité de haut niveau,
bon antirouille de base, confort de première classe,
prestige assuré

Feu rouge

Rapport puissance/consommation pauvre (E280),
coût de certaines options offusquant,
sportivité en retrait (sauf AMG bien entendu!)

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