Mercedes-Benz Classe R, c'est quoi ça ?
Tout comme pour la Smart Fortwo, la Classe R de Mercedes fait tourner bien des têtes sur son passage. Non pas pour sa beauté légendaire, mais bien parce que la plupart des gens ne connaissent pas du tout ce modèle et reste drôlement surpris lorsqu’ils voient le logo étoilé sur la calandre. C’est une Mercedes, ça ? Évidemment, certains se demandent pourquoi Mercedes fait un véhicule si bizarre alors que d’autres le comparent à un corbillard. Quoi qu’il en soit, tous sont unanimes pour dire que ce modèle n’est pas le plus beau et qu’il doit être difficile à manœuvrer en ville.
En regardant nos photos, vous aurez l’impression que le véhicule ne semble pas tellement plus long qu’une Dodge Caliber mais sachez, chers lecteurs, que la R est plus longue et plus large qu’une Grand Caravan de Dodge. Le véhicule est donc plus gros qu’une fourgonnette ! L’apparence trompeuse est principalement obtenue en dotant le véhicule de pneus de 19 pouces, de phares surdimensionnés et de portières arrière allongées. En fait, si les portes arrière étaient coulissantes, on pourrait assurément parler de fourgonnette dans le cas de la classe R.
En première classe
Avec de telles dimensions extérieures, il n’est pas étonnant de retrouver un habitacle des plus spacieux. Précisons que notre véhicule d’essai disposait du toit vitré panoramique, ajoutant davantage à l’impression d’espace. Toutefois, malgré le fait que l’on s’assoit au volant d’une voiture de marque Mercedes, le luxe n’est pas à outrance mais plutôt judicieusement présenté. Les sièges en cuir sont d’ailleurs très enveloppants et l’assise en suède permet d’obtenir un maintien latéral très surprenant en virage. La présentation générale du tableau de bord est sobre et le noir omniprésent de la planche est accentué par quelques éléments au fini d’aluminium brossé. Les diverses commandes à la console centrale sont bien disposées et toutes à portée de main. De plus, la présentation est homogène et rien ne semble avoir été greffé à la dernière minute. Le fonctionnement de la radio mérite qu’on s’y attarde, tout comme celui du système de ventilation. Impossible de tout déchiffrer en conduisant, un arrêt et la lecture du manuel du propriétaire viendront résoudre bien des questionnements. Toutefois, une fois maîtrisés, ces systèmes deviennent alors faciles à opérer. Il va sans dire que l’espace disponible pour les passagers est très généreux. L’accès à la troisième banquette exige un peu de contorsions, mais aussitôt assis, on s’y sent bien à l’aise, une qualité rare pour des véhicules offrant une troisième rangée de sièges.
Sport Tourer, vous dites ?
La Classe R arrive en trois versions, soit la R320 CDI, la R350 et la R500. Bien sûr, ces modèles réfèrent principalement à leur motorisation. Vous aurez donc compris que la 320 CDI propose une motorisation diesel. Et malgré le poids et les dimensions du véhicule, ce moteur se débrouille assez bien grâce à son couple plus que généreux à bas régime. La R350 offre, quant à elle, un V6 tandis que la R500 dispose d’un puissant moteur huit cylindres. Qu’importe le choix, les trois versions offrent la traction intégrale 4Matic ainsi que la suspension AIRMATIC assurant une tenue de route et un confort exceptionnels. En fait, avec son empattement de plus de 3,2 mètres et une insonorisation à couper le souffle, vos déplacements sur autoroute vous sembleront un charme et surtout une béatitude, pour ceux et celles qui veulent fuir les cris des enfants. Quelle que soit la motorisation envisagée, sachez que les accélérations sont très dynamiques et que les reprises le sont tout autant. Le freinage est supérieur à la moyenne et la force de freinage ahurissante. Cependant, comme sur tous les produits Mercedes, la pédale de frein s’avère sensible et difficile à doser. La direction est bien assistée selon la vitesse et également très précise. Toutefois, malgré ses nombreuses qualités, la R est un véhicule que l’on sent lourd à manœuvrer, spécialement dans le cas de la 350. Avec un poids de plus de 2 200 kg et des dimensions titanesques, il fallait s’y attendre. Il faut donc plutôt parler d’un comportement plus « tourer » que « sport ». Et c’est précisément en grande routière que la R se distingue le plus. Quelques bruits de caisse sont perceptibles en virage, mais la présence du toit panoramique vitré en est assurément la cause.
Et en version AMG
Il est dorénavant possible de se faire livrer une R directement des usines d’AMG. Disposant alors d’un impressionnant moteur V8 de 6,3 litres, la R63 AMG cache un peu plus de 500 chevaux sous le capot. Les accélérations sont évidemment foudroyantes et les reprises tout aussi enivrantes. On a peine à imaginer l’extase procurée par le son du moteur et ce n’est qu’en appuyant sur l’accélérateur à fond qu’on assouvit son désir de dominance. Malgré toute cette puissance, le véhicule n’affiche aucune faiblesse structurelle et l’effet de couple est pratiquement inexistant lors de fortes accélérations. La consommation se montre toutefois à la hauteur de la puissance, c'est-à-dire énorme, frôlant les 20 l/100km en conduite « normale ». Il est cependant fort probable qu’au volant de ce bolide, la conduite soit plutôt qualifiée d’« enthousiaste », alors imaginez la consommation…
Avec une suspension AIRMATIC, un empattement démesuré, une excellente insonorisation ainsi qu’une douceur de roulement impressionnante (surtout avec le moteur V8), cette voiture s’avère un charme à conduire et propose un confort assuré pour les passagers. Le seul bémol restera son gabarit, un peu trop volumineux pour être apprécié à sa juste valeur en ville.
Feu vert
Freinage impressionnant, bruit de vent absent,
insonorisation exemplaire, espace intérieur abondant,
style provocateur
Feu rouge
Roulis en virages serrées, transmission rugueuse,
certains plastiques bas de gamme, dimensions extérieures encombrantes,
portes arrière trop longues