Audi et les technologies vertes, de l'hybride à l'électrique !

Publié le 27 novembre 2010 dans Premiers contacts par Denis Duquet

Pendant une couple d’années, Toyota a porté seul ou presque le flambeau des véhicules écologiques, notamment avec la Prius. En fait, cette voiture à propulsion hybride est devenue le symbole des voitures plus propres. À tel point qu’il est de bon ton de se faire voir au volant de celle-ci. Mais c’était hier, la situation est en voie de changer de façon spectaculaire et Toyota n’est plus le seul intervenant.

Comme plusieurs autres grands constructeurs, Audi ne s’est pas empressé pour joindre le clan des écolos. Pourtant, ce constructeur avait déjà tâté le terrain il y a quelques décennies. Mais après ce hiatus la décision a été prise à Ingolstadt : Audi veut devenir le leader mondial des voitures écologiques. On veut qu’Audi devienne synonyme de voiture électrique comme elle l’est avec la propulsion intégrale quattro.

La première salve

Il est important dans un premier temps de souligner que les ingénieurs de la marque ont devancé tous leurs collègues des autres compagnies avec une voiture qui était carrément révolutionnaire pour l’époque. En effet, dès 1989 ils avaient transformé une Audi100 Avant en la dotant d’un moteur à essence à cinq cylindres entraînant les roues avant, tandis que les roues arrière étaient reliées à un moteur électrique de 9 kW (12 chevaux). Des batteries nickel-cadmium servaient à stocker l'énergie. Deux ans plus tard, une variante quattro suivait. Puis, en 1997, Audi est devenu le premier constructeur automobile européen à produire un véhicule hybride en petite série : une A4 Avant  avec moteur TDI de 1,9 litre de 90 chevaux et un moteur électrique de 21 kW (29 chevaux) refroidi à l'eau et alimenté par une batterie située à l'arrière. Les deux moteurs entraînaient les roues avant.  En plus, la batterie pouvait être rechargée sur une prise électrique domestique.

Ce modèle était trop en avance sur son époque pour être un succès commercial mais il a permis à Audi d’acquérir beaucoup d’expérience sur le sujet. Cette fois, on a  regroupé de nombreuses équipes d’ingénieurs pour développer de façon accélérée les voitures électriques ou de faible consommation de carburant. On a même construit au centre technique d’Ingolstadt un nouveau centre de recherche et de mise au point entièrement consacré aux groupes propulseurs à énergie électrique.

Mais en fait, on a dépassé le stade de la recherche puisqu’une version à moteur hybride de la Q5 sera commercialisée, en Europe du moins, au cours de 2011 et elle sera suivie l’année suivante par la A1 e-tron, une voiture à propulsion électrique à rayon d’action étendu. Finalement, la R8 e-Tron, une voiture sport 100 % électrique sera commercialisée d’ici 2015.

Un hybride pour débuter

Le multisegment Q5 sera le premier véhicule écolo de la nouvelle génération à être commercialisé. À ce titre, il reprend plus ou moins la même configuration mécanique que les véhicules de la concurrence. Il s’agit d’un hybride parallèle comprenant un moteur thermique 2.0 litres TFSI associé  à un moteur électrique alimenté par une batterie ion-lithium. Ce groupe propulseur produit 245 chevaux et un couple de 480 Nm (354 livres-pied). Cette nouvelle version boucle le 0-100 km/h en 7,1 secondes tandis que sa vitesse de pointe est de 222 km/h. En mode exclusivement électrique, il est possible de parcourir trois kilomètres à une vitesse maximale de 60 km/h. Sa consommation de carburant est inférieure à 7,0 litres/100 km.

Il faut souligner que ce groupe propulseur longitudinal pourra être utilisé sur d’autres modèles Audi disposant de cette architecture mécanique, notamment la nouvelle Audi A8, ainsi que les modèles A6 et A6 Avant de la prochaine génération. Le moteur thermique quatre cylindres est associé à une transmission automatique à huit rapports dont le convertisseur de couple a été remplacé par le moteur électrique. Celui-ci peut fonctionner seul ou en parallèle avec le moteur à essence. Il est alimenté par une batterie ion-lithium développée conjointement par Sanyo et qui est placée à l’arrière du véhicule. Malgré cela, le volume du coffre est quasiment identique à celui de la version régulière du Q5.

Une A1 100 % électrique

La technologie hybride permet de réduire la pollution du véhicule et sa consommation de carburant. Elle est adaptée aux automobilistes devant régulièrement parcourir de longues distances et désireux de pouvoir compter sur une autonomie assez substantielle. La seconde technologie proposée par Audi est celle utilisée sur l’A1 e-tron et conçue pour être utilisée pour un usage essentiellement urbain. Son moteur électrique fournit en mode continu 45 kW (61 chevaux)  tandis que l'autonomie de l’alimentation de la pile électrique est d’environ 50 kilomètres. Un petit moteur Wankel situé à l'arrière permet d’augmenter l'autonomie en rechargeant la batterie en roulant ce qui permet de porter l’autonomie à 250 kilomètres au total. Si certains d’entre vous se demandent ce qu’un moteur rotatif fait dans cette équation, il faut souligner qu’il est très compact, silencieux et exempt de vibration. Et il faut se souvenir que ce moteur provient de chez NSU, une des marques amalgamées sous la bannière Audi.

Cette technologie est similaire à celle de la Chevrolet Volt. Il y a bien des différences sur le plan de la mécanique, mais le concept est le même. Les roues motrices sont exclusivement mues par un moteur électrique tandis qu’un moteur thermique sert à recharger la batterie en roulant afin d’obtenir une plus grande autonomie. Puis, une fois à la maison, on branche la voiture pour en recharger la batterie. En outre, lors des ralentissements, l’énergie est récupérée et dirigée vers la batterie. Cette récupération de l'énergie commence dès que le conducteur relâche la pédale d'accélération. Cette récupération énergétique peut être réglée sur cinq niveaux par des palettes situées sur le volant. Au niveau 1, le ralentissement est faible, au niveau 5, il est fort. Lors des trajets en ville, cette voiture peut récupérer près d'un tiers de l'énergie dont elle a besoin pour rouler.

Le style, les roues exclusives, et certains détails de présentation nous indiquent que nous avons affaire à une voiture d’exception. Au chapitre de la conduite, à part un grand silence de roulement, cette A1 futuriste se conduit comme une voiture normale.

La sportive électrique

Mais si on veut donner une image positive des voitures à propulsion électrique, il faut que celles-ci soient associées aux performances et à l’agrément de conduite. Comme vous, je sais que la logique n’a rien à voir avec cette prise de position, mais ainsi va la loi du marché.
Pour remplir cette mission, Audi a concocté une version électrique de la R8, la R8 e-tron à propulsion entièrement électrique. Cette fois-ci pas de moteur thermique pour augmenter l’autonomie. L’énergie est fournie par une  batterie ion-lithium d'un poids de 550 kilogrammes stockant 53 KWh, la capacité exploitable faisant 42,4 kWh. Elle assure dans sa phase finale de développement une autonomie d'environ 250 kilomètres. Cette batterie a pour mission d’alimenter quatre moteurs électriques – deux sur l'essieu avant et deux sur l'essieu arrière. Ceux-ci font donc de l'Audi R8 e-tron une quattro. La transmission des forces sur les roues s'effectue au moyen d'une boîte à une vitesse et de petits arbres.  La puissance de pointe est de 230 kW (313 chevaux) et le couple maximal de 4500 Nm (3318 lb-pi) sur les roues disponible dès le démarrage. Les  performances sont impressionnantes car le 0-100 km/h se boucle en 4,8 secondes.

S’il faut se fie aux déclarations d’Audi, cette voiture de sport haute performance à propulsion entièrement électrique sera produite en petite série. Sa production se fera sur le site de Neckarsulm de la société quattro Gmbh qui possède une grande expérience en matière de voitures de sport prestigieuses.

J’ai eu l’opportunité de prendre le volant de ce bolide hors norme et force est d’admettre que les accélérations sont impressionnantes en raison de ce couple élevé qui fait sentir sa présence dès qu’on appuie sur l’accélérateur. Et même si notre parcours d’essai était relativement court, j’ai pu constater que cette sportive écolo affichait un comportement routier qui n’avait rien à envier à la version conventionnelle en fait de tenue et de freinage.

Bref, si ce constructeur allemand s’est présenté avec un peu de retard à la fête, il n’a pas pris beaucoup de temps pour se mettre en évidence.

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