Pneus d'hiver : tout ce que vous devez savoir... et même plus!
Vous investissez des milliers de dollars dans l’achat d’un véhicule, vous ne devriez donc pas lésiner sur l’achat de bons pneumatiques pour l’hiver. Après tout, ces quatre petites surfaces, chacune à peine plus large qu’une main, sont les seules qui nous mettent en contact avec la route. Mais… quels pneus choisir? Devant cette grande question existentielle, rassurez-vous : il n’y a pas de mauvais pneus d’hiver. Il n’y a que des mauvais choix.
Depuis 2008, le port des pneus d’hiver est obligatoire dans la Belle Province. Du 1er décembre au 15 mars, tous les automobilistes québécois qui n’ont pas chaussé leur véhicule de pneus d’hiver sont dans l’illégalité, à moins d’avoir obtenu un certificat d’exemption. Toutefois, qu’on le dise haut et fort : avant même que n’entre en vigueur cette obligation provinciale, 81% des conducteurs québécois prenaient la peine de bien se chausser en prévision de l’hiver.
- À lire aussi: Pneus d’hiver obligatoires : n'oubliez pas, la date a changé!
- À lire aussi: Préparez-vous à la première vague de pneus d’hiver
C’est dire que quatre automobilistes sur cinq savaient déjà que de rouler sur des pneus d’hiver pouvait faire toute la différence. Ils savaient qu’en cas d’urgence, ils mettraient jusqu’à un tiers moins de temps à s’immobiliser avec des pneus d’hiver qu’avec des pneus non conçus pour la froide saison.
Mais… sait-on choisir les bons pneus? Sait-on les traiter aux p’tits oignons afin qu’ils nous le rendent en longévité? Sait-on qu’une fois le printemps venu, mieux vaut les retirer trop tôt que trop tard?
Voilà autant de questions auxquelles vous trouverez réponse ci-dessous… et plus encore.
Quelles sont les meilleures marques?
De mauvais pneus d’hiver, ça n’existe pas vraiment. En effet, toutes les grandes marques proposent de très bons produits – d’aucuns diront cependant que les marques scandinaves se démarquent.
Néanmoins, vous risquez d’effectuer un très mauvais choix si vous ne prenez pas la peine d’établir vos besoins. Le bon marchand de pneumatiques devrait donc, avant de vous vendre un produit, vous poser quelques questions:
- Voulez-vous que votre pneu soit à son meilleur sur la neige ou sur la glace?
- Roulez-vous en ville ou en campagne?
- Misez-vous davantage sur la performance ou sur une bonne traction sur surface glissante?
- Pouvez-vous endurer le bruit produit par une semelle plus agressive?
- Tirez-vous une remorque pour vos motoneiges?
- Combien de kilomètres prévoyez-vous parcourir chaque hiver?
- Enfin, quel est votre style de conduite?
N’ayez crainte, il existe assurément un pneu qui réponde à tous et chacun. Mais rappelez-vous : un pneu, ça reste un compromis. Il n’y a pas meilleur exemple à ce chapitre que le pneu de F1 : pluie ou sec? Imaginez maintenant avec le pneu d’hiver…
« Plus cher » est-il gage de « meilleur »?
Évidemment! Sauf en de rares exceptions, un pneu d’hiver qui exige plus qu’un autre du portefeuille le vaut en termes de qualité, d’adhérence, de longévité et de sonorité.
Toutefois, n’essayez pas vous-mêmes de déterminer la chose « de visu ». Car il n’y a rien qui ressemble plus à un pneu… qu’un autre pneu.
Reste que la technologie a évolué, ces dernières années. Ainsi, certains pneus à crampons (autorisés du 15 octobre au 1er mai au Québec) sont devenus si sophistiqués qu’ils sont beaucoup plus discrets et qu’ils endommagent moins le bitume.
Sachez que les pneus à crampons sont particulièrement recommandés hors des villes, c’est-à-dire sur des routes peu achalandées et où peu d’abrasifs sont épandus.
Comment lire un pneu?
Allons-y avec un exemple bien simple : 205/55R16.
Le premier chiffre (205) indique en millimètres la largeur hors-tout du pneu. Le second chiffre (55) désigne en pourcentage la hauteur du flanc versus cette largeur.
Suit le « R » pour radial, le type de construction du pneu. Le dernier chiffre (16) annonce, en pouces, le diamètre de la roue.
Toujours sur le flanc, on retrouve aussi l’indice de charge (qui varie de 65 à 150), c'est-à-dire le poids maximal qui peut être supporté par le pneu. À titre d’exemple, sachez qu’un un indice de 90 équivaut à un poids de 615 kilos.
Une lettre vient faire référence à la vitesse maximale : Q pour 160km/h; R pour 170km/h; S pour 180km/h ; T pour 190km/h; H pour 210km/h; V pour 240km/h; W pour 270km/h et Y pour 300km/h. La fameuse cote Z réfère à une vitesse de plus de 240km/h.
Évidemment, les pneus d’hiver aux cotes de vitesse supérieures à V sont rares, puisque plus la cote est élevée, plus le pneu misera sur la performance, au détriment des qualités hivernales.
Une bonne pose de pneus d’hiver devrait…
Une bonne pose de pneus d’hiver devrait d’abord comprendre l’équilibrage – le bon vieux « posé-balancé ». Elle devrait aussi inclure le parallélisme, une étape malheureusement trop souvent négligée.
Pourtant, il en faut si peu pour dérégler le rapport des roues entre elles. Un nid de poule ou un petit accrochage avec le trottoir et ça y est : la semelle des pneus s’usera inégalement et le véhicule sera plus difficile à contrôler.
Quatre pareils et… les roder
Vous vous demandez s’il est vrai que les quatre pneus doivent être identiques sur un même véhicule? La réponse est : oui, surtout pour un véhicule quatre roues motrices ou à traction intégrale. Le rouage risque d’être endommagé si les quatre pneus ne sont pas identiques.
Même chose pour un véhicule équipé de freins ABS et/ou d’autres dispositifs électroniques de sécurité. En effet, les capteurs de ces systèmes sont très sensibles aux différences de circonférence des pneus. Si ceux-ci ne tournent pas à la même vitesse parce qu’ils ont des propriétés différentes, les capteurs interviendront trop tôt, trop tard… ou pas du tout.
Vous vous demandez aussi si le rodage des pneus d’hiver est nécessaire? Là encore, la réponse est : oui. En fait, d’hiver ou pas, il faudrait toujours roder nos pneus.
La règle d’or est celle du 80-80 : rouler 80 kilomètres sans dépasser les 80 km/h, sans démarrage ou freinage brusque. Voilà qui permet au pneu de se « placer » sur la jante.
Comment les conserver le plus longtemps possible?
Vous les avez payés cher, ces pneus d’hiver, et vous voulez les rouler le plus longtemps possible? Soit : alors, maintenez-les à la bonne pression.
Vous ne le savez peut-être pas (encore), mais chaque variation du mercure de 6 degrés Celsius fait perdre une livre de pression. Le mercure a chuté d’une vingtaine de degrés la nuit dernière? Vos pneumatiques sont en déficit d’au moins trois livres.
La belle affaire, vous dites? Tst-tst-tst : qui dit pneu sous-gonflé, dit augmentation de la consommation en carburant (à raison de 2% pour chaque tranche de quatre livres), adhérence réduite, comportement routier moins assuré et usure prématurée des semelles.
Voilà pourquoi même s’il fait froid, qu’il neige et que vous n’en ayiez absolument pas envie, il vous faudrait vérifier la pression de vos pneus au même rythme où le mercure joue du yoyo. Cette vérification, il vous faut l’effectuer alors que vos pneus n’ont pas roulé depuis au moins quatre heures, mais pas s’il fait -10° ou plus froid : leur valve risquerait alors de geler.
Quand c’est fini, c’est fini…
La marque légale qui indique qu’un pneu est « fini » est de 2/32 de pouces (ou 1,6mm). Reste que c’est très loin du pneu d’hiver neuf, qui dispose généralement d’une semelle de 13 ou 14/32 de pouce.
C’est pourquoi CAA-Québec ne recommande pas de débuter un hiver avec des pneus dont la semelle fait moins de 6/32 de pouce. Car plus la semelle s’amoindrira tout au cours de la froide (et longue!) saison, plus le pneu risquera l’aquaplane, éprouvera de la difficulté à se débarrasser de la gadoue et allongera les distances de freinage.
Comment vérifier la chose? Les témoins d’usure entre les rainures de la semelle sont d’excellents indicateurs, mais le meilleur outil reste le profondimètre. Ce petit accessoire automobile mesure la profondeur de la semelle et l’on peut se le procurer « chez tous les bons marchands ».
Mieux vaut trop tôt que trop tard
S’il vaut mieux mettre ses pneus d’hiver trop tôt que trop tard à l’automne, c’est tout le contraire une fois le printemps venu : mieux vaut ne pas trop les « étirer », réchauffement de l’asphalte oblige. Sinon, on annule les beaux efforts de conservation entrepris tout au long de l’hiver.
Une fois retirés, les pneus d’hiver devraient être entreposés dans un endroit sec et frais, à l’abri de la chaleur du soleil et des sources électriques.
Si les pneus sont laissés sur leurs jantes, on retire à chacun une vingtaine de livres de pression et on les place en position couchée, les uns sur les autres.
Attention : une pile de quatre pneus (pas plus) ne doit pas servir d’étagère. Et cette pile devrait être le plus possible à niveau.
Si vous suivez toutes ces recommandations… vous passerez un bien bel hiver!