Toyota Solara, même Toyota peut se tromper !

Publié le 25 février 2008 dans 2008 par Denis Duquet

Depuis quelques mois, les agences de nouvelles n’ont que de bons mots à écrire au sujet de Toyota. Toyota par ci, Toyota par là, selon ces journalistes, ce constructeur ne peut qu’augmenter ses parts de marché, réaliser des profits records et être considéré comme sans faute. Je suis désolé de dégonfler cette baudruche, mais ces mêmes personnes ignorent l’existence de la Solara, car cette auto est la preuve que même Toyota peut commettre des erreurs !

Et même une publication jugée sans préjugé comme le Consumer Reports lui décerne la mention « Recommandée », tout en soulignant que la version cabriolet ne possédait pas toute la rigidité nécessaire et que la suspension n’était pas sportive. Mais le bien-fondé de cette recommandation doit certainement découler de la fiabilité de la mécanique et rien d’autre. Une chose est certaine, si cette nomination est basée sur la silhouette ou le comportement routier, c’est que les gens de cette publication ont de sérieux troubles de la vue et n’ont pas sérieusement conduit cette auto.

La clarté vibrante !

Si vous vous interrogez sur la signification de cette expression, je vous prie de nous le faire savoir, car nous n’avons pas encore réussi à élucider ce mystère... Tout d’abord, comment peut-on faire vibrer la clarté ? En second lieu, comment est-il possible d’associer une philosophie de design avec une telle expression ? Si les résultats de ce leitmotiv en fait de stylisme sont parfois positifs, la Camry par exemple ou encore le nouveau Tundra, force est d’admettre que la Solara ne passe pas le test. Puisque la silhouette de cette voiture paraît assez réussie, je suis certain que vous vous imaginez que je charrie. Et pourtant ! Nonobstant cette silhouette, sachez que c’est autre chose sur la route alors que les proportions ne semblent pas correctes. C’est un peu comme si le logiciel de design avait fait défaut. Et cette impression est encore plus accentuée avec le cabriolet qui n’est pas trop mal avec la capote baissée. Mais remontez cette dernière, et vous avez l’une des silhouettes les plus déséquilibrées qui soient...

L’habitacle est plus élégant avec une console verticale de couleur titane qui contraste harmonieusement avec le gris très foncé de la planche de bord qui est traversée par des appliques en bois. Pour donner une petite touche d’exclusivité, les stylistes ont placé trois cadrans indicateurs au centre du tableau de bord, juste au-dessus des deux buses de ventilation qui superposent à leur tour les commandes de la radio et de la climatisation. C’est un peu chargé pour la partie supérieure et trop sobre pour le bas. De bonnes notes toutefois pour la présentation spectaculaire des cadrans indicateurs à affichage électroluminescent, qui sont par ailleurs ultrafaciles à consulter. Comme toute Toyota qui se respecte, la qualité des matériaux et la finition ne s’attirent aucun commentaire négatif. Par contre, les places arrière, si elles sont assez généreuses, ne sont pas particulièrement confortables. Sur la version coupé, il faut être assez agile pour y accéder. Il ne faut pas non plus être claustrophobe, car la ceinture de caisse élevée réduit beaucoup la visibilité latérale.

Douceur et mollesse

Les lignes arrondies de la caisse, une mécanique empruntée à la Camry de la génération précédente, et une suspension souple sont les ingrédients pour se retrouver au volant d’une auto conçue davantage pour les promenades sur les grands boulevards que pour se griser de courbes serrées enfilées à vive allure. Je respecte les goûts des gens qui préfèrent une suspension souple, une insonorisation poussée et une fiabilité à toute épreuve, tout en se souciant assez peu de l’agrément de conduite, des performances et de la tenue de route. Il est toutefois important de souligner que la Solara ne brille pas tellement sur la route.

Le modèle propulsé par le moteur quatre cylindres de 2,4 litres peine pour déplacer cette masse de plus de 1 500 kg. Ce moteur n’équipe que la version de base du coupé, car il serait vraiment incapable d’assurer des performances dignes de ce nom sur le modèle cabriolet qui ne peut être commandé qu’avec le moteur V6 3,3 litres de 210 chevaux. Et encore, c’est un peu juste. Toujours à propos du cabriolet, la plate-forme est étonnamment souple, ce qui est la source de bruits de caisse assez nombreux, chose inhabituelle pour un produit fabriqué par Toyota. Le coupé n’est pas un modèle de rigidité, mais c’est tout de même plus acceptable.

Cette année encore, la Solara n’est pas appelée à une grande diffusion. Par contre, elle sera appréciée par la personne qui trouve ses lignes harmonieuses et qui privilégie le confort avant l’agrément de conduite.

Feu vert

Mécanique fiable, cabriolet disponible,
finition exemplaire, sièges avant confortables,

Feu rouge

Direction engourdie, suspension trop souple,
passage des rapports lents, cabrio manque de rigidité,
silhouette controversée (cabriolet)

Share on FacebookShare on TwitterShare by email
Partager

ℹ️ En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies telle que décrite dans notre Politique de confidentialité. ×