Cadillac Escalade/Chevrolet Tahoe et Suburban/GMC Yukon, quattuor costaud

Publié le 25 février 2008 dans 2008 par Alain Morin

Même si les véhicules utilitaires sport de grand format sont plus ou moins appréciés chez nous, il en va tout autrement chez nos voisins du Sud. On le sait, les Américains raffolent de tout ce qui est gros et puissant. Bien sûr, personne n’a besoin d’un tel véhicule dans un centre-ville. Mais pour quelqu’un qui désire remorquer un bateau et, en même temps, transporter la petite famille et tous les bagages, il est difficile de trouver mieux.

Chez GM, la catégorie des VUS de grand format est confiée aux GMC Yukon et Yukon XL, Cadillac Escalade et Escalade ESV ainsi que les Chevrolet Tahoe et Chevrolet Suburban. En fait, on peut diviser ces modèles en deux catégories. Les Tahoe, Yukon et Escalade partagent le même châssis, tandis que les Yukon XL, Cadillac ESV et Suburban, plus imposants, sont quasiment identiques. Cette année, nous avons testé un Cadillac Escalade et un Yukon, et les impressions de conduite que nous en avons retirées peuvent être appliquées aux modèles correspondants.

Côté mécanique, c’est un peu plus compliqué. Pour faire simple, mentionnons qu’on ne retrouve aucun V6 dans cette catégorie, ce qui aurait été un crime de lèse-majesté. Le plus petit V8 est un 4,8 litres qui niche sous le capot des Tahoe et Yukon. Le 5,3 litres est standard pour les Yukon XL et Suburban, tandis que le 6,2 fait office de moteur de base pour le Yukon Denali, Denali représentant la version luxueuse des Yukon. Un autre 6,2, plus puissant celui-là, repose sur le châssis des Cadillac Escalade et Escalade ESV. Les Tahoe, Suburban, Yukon et Yukon XL ont peut-être droit à un rouage 4x4 véritable, mais ils doivent se contenter d’une transmission automatique à quatre rapports. Ils sont aussi vendus en livrée propulsion uniquement (roues arrière motrices). D’un autre côté, les Cadillac Escalade, Escalade ESV et Yukon Denali proposent une intégrale et une transmission automatique à six rapports. Ces modèles n’ont pas d’autres rouages.

L’Escalade

Le Cadillac Escalade nous a séduits par sa beauté, sa douceur de roulement et la nervosité de son moteur. Côté fiabilité, par contre, hum… La batterie nous a lâchés après que la radio, à la sonorité riche, et les lumières de l’habitacle aient été allumés pendant trois quarts d’heure, le temps d’inspecter minutieusement le véhicule (heureusement, l’assistance routière de Cadillac est efficace!). Aussi, nous aurions souhaité que l’essuie-glace droit ne nous reste pas dans les mains et que le chrome recouvrant la poignée extérieure de la porte avant gauche ne soit pas tout plissé, comme s’il avait froid! Même en attachant une grande importance au respect des limites de vitesse, nous n’avons pu faire mieux que 17,7 litres aux cent kilomètres. En revanche, le pied droit a bien aimé les quelque 7,9 secondes que l’Escalade prenait pour franchir le 0-100. Pas mal du tout pour une caisse de 2 608 kilos! De plus, rien ne vaut la sonorité d’un gros V8 en pleine accélération. La transmission automatique à six rapports effectue un boulot incroyable et permet au moteur de tourner à seulement 1 600 tours/minute à 100 km/h et 1 800 à 120 km/h. Dire que le moteur dort à des vitesses d’autoroute serait un euphémisme!

Yukon s’en va?

Notre Yukon SLT d’essai, lui, était équipé du 5,3 litres de 320 chevaux. Les performances sont un peu moins grisantes que celles du 6,2 mais elles satisfont la plupart du temps. Par exemple, le 0-100 se réalise en 10,0 secondes pile. Quant à la consommation, elle est de 14,7 litres, ce qui est tout à fait convenable.

Peu importe qu’il s’agisse du Yukon ou de l’Escalade, la direction n’est pas des plus vives ni des plus communicatives. Tenter de jouer les Tagliani relève pratiquement du suicide même si, en conduite normale, ces VUS se débrouillent fort honorablement. Roulis, transferts importants de poids, sièges peu aptes à retenir les corps sont autant de raisons pour demeurer calme. Les freins se montrent à la hauteur en situation d’urgence et je n’ai aucun doute sur leurs capacités avec une remorque attachée à l’arrière. En ville, les dimensions gargantuesques représentent un handicap majeur. De plus, déneiger le toit de tels mastodontes requiert des bras d’une longueur anormale… ou un garage fermé!

Si notre Escalade n’avait droit qu’à l’intégrale, le Yukon était muni du rouage 4x4. Même dans une boue épaisse, il ne s’est jamais senti intimidé. En fait, les Bridgestone Dueller H/L ont été pris au dépourvu bien avant le rouage 4x4! Aucun élément sous le Yukon n’était susceptible d’accrocher une embûche quelconque et des plaques de protection (optionnelles) avaient été installées. Pour prouver que le Yukon possède des capacités hors route inhabituelles, il suffit de regarder les deux gros crochets placés à l’avant et ceux qui font partie de l’attache pour la remorque, installée en usine. L’intégrale de l’Escalade s’avère moins performant, mais je serais surpris que le propriétaire d’une Cadillac aille souvent à la chasse dans le fin fond des bois… Pour les congères, cependant, tassez-vous!

Les Yukon XL, Escalade ESV et Suburban représentent des versions allongées des autres véhicules. L’empattement fait 35,6 cm de plus (3302 mm) et la longueur totale atteint 51,8 cm de plus (pour 5 649 mm). Bien entendu, ces dimensions gargantuesques ont une incidence bénéfique sur le confort, mais la consommation d’essence et leur manoeuvrabilité dans un milieu urbain auraient de quoi décourager Jean-Marc Chaput!

Feu vert

Habitacle silencieux, moteurs nerveux,
véhicules bien adaptés aux gros travaux,
lignes élégantes, rouage intégral et 4x4 compétents

Feu rouge

Fiabilité douteuse (Escalade), consommation déprimante,
dépréciation vertigineuse, dimensions anti urbaines,
finition quelquefois imparfaite

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