Chevrolet Monte Carlo/SS, Illusion d'optique

Publié le 25 février 2006 dans 2006 par Denis Duquet

Les stylistes auront beau réviser la silhouette de ce gros coupé, leurs efforts seront toujours vains. En effet, ce ne sont pas les tôles extérieures qui déterminent le caractère d’une automobile, mais sa plate-forme et son comportement routier. Rarement modèle aura été aussi peu adapté au marché québécois, l’endroit en Amérique où les conducteurs préfèrent l’agilité et l’agrément de conduite à une silhouette tentant de s’associer aux bolides participant aux courses NASCAR de la coupe Nextel. Dans le sud des États-Unis, cette association est positive, mais pas au Québec.

La Monte Carlo a donc été dessinée dans le but de répondre aux exigences aérodynamiques des courses sur les pistes ovales de ce circuit fort prisé des Américains. Mais ici, c’est une tout autre affaire. Des milliers de Québécois suivent les péripéties de la coupe Nextel, mais cela ne les empêche pas de faire la différence entre la course et les voitures de route.

Et cette Chevrolet n’est rien d’autre qu’un gros coupé établi à partir d’une plate-forme de berline initialement conçue pour servir de voiture familiale et pas nécessairement pour nous permettre de faire la lutte aux Dodge Charger SRT et autres voitures de cet acabit. Malgré tout, GM tente chaque année d’améliorer la MC afin de la rendre plus intéressante.

Ce millésime ne fait pas exception puisque ce modèle connaît plusieurs modifications tant au chapitre de l’esthétique que de la mécanique. C’est ainsi que les carénages avant et arrière ont été redessinés. Les feux arrière sont également modifiés. Lorsque de tels changements sont apportés, il s’agit généralement d’un remplacement de couleurs des lentilles ou de l’intensité de l’éclairage. Mais c’est autre chose sur cette Chevrolet dont les feux arrière sont parmi les plus élaborés de toute voiture nord-américaine. Cette fois, c’est relativement important tout comme à l’avant alors que les phares sont dorénavant plus imposants et constitués de trois phares autonomes. Et pour accentuer le thème « char de course », toutes les versions sont dotées d’un aileron arrière. Par ailleurs, celui de la SS est plus massif.

Les autres modifications esthétiques continuent à donner à cette Chevrolet des airs de Batmobile du dimanche. Ce qui devrait plaire à nos voisins du Sud. Et ces transformations se sont poursuivies à l’intérieur alors que les cadrans indicateurs ont été modifiés. Pour citer le communiqué de presse de la compagnie, « un levier de vitesse ultrasport à garnitures chromées » fait son apparition cette année. On souligne aussi que : « les écarts serrés et les ajustements affleurants illustrent d’emblée la qualité et le souci du détail ». Ernest Hemingway n’aurait pu faire mieux !

Trois nouveaux moteurs!

Général Motors n’a pas l’habitude de nous gâter au chapitre de la motorisation : les mêmes moteurs sont utilisés à toutes les sauces ! Cette année pourtant, pas de V6 3,8 litres, mais deux nouveaux moteurs V6 et un V8, une première. Les modèles LS et LT sont équipés de série d’un moteur V6 de 3,5 litres produisant 211 chevaux. Mais nouveau ne signifie pas nécessairement ultramoderne puisqu’il s’agit toujours d’un moteur à soupapes en tête. Par contre, le calage des soupapes est variable en continu tout comme sur l’autre moteur V6 dont la cylindrée est de 3,9 litres et la puissance de 242 chevaux. Ce groupe propulseur équipe la LTZ.

Mais la SS se devait de proposer un moteur plus musclé. Ce qui explique la présence du moteur V8 de 5,3 litres d’une puissance de 303 chevaux. C’est certainement assez pour assurer à ce modèle des performances lui permettant de boucler le 0-100 km/h en 6,6 secondes. Par contre, il est cocasse de constater que ce moteur a débuté sous le capot des camionnettes de la marque et a été originalement conçu pour être monté longitudinalement. Mais puisque la Monte Carlo est une traction à moteur transversal, ce moteur a dû être modifié pour effectuer un virage à 180 degrés.

L’arrivée de cette cavalerie supplémentaire a obligé les ingénieurs à renforcer la plate-forme en plus de concevoir un berceau de moteur en aluminium extrudé qui permet de filtrer les bruits et les vibrations tout en assurant des points d’ancrage rigides pour le moteur et les éléments de suspension. Selon le modèle choisi et la grandeur des pneus, trois suspensions sont au programme. La FE2 est celle de base et elle équipe le modèle LS avec roues de 16 pouces. Elle est la plus confortable de toutes. Lorsqu’elle est couplée à des roues de 17 pouces, elle devient la FE2 17. Les amortisseurs et les ressorts sont calibrés différemment. Enfin, la suspension FE4 de la SS est nettement plus ferme et associée à des pneus de 18 pouces.

Il est certain que toutes ces améliorations ont permis d’assurer une meilleure tenue de route et des performances plus relevées, mais c’est un peu trop peu trop tard. La suspension des modèles de base est trop souple compte tenu du gabarit de la voiture qui affiche toujours du roulis en virage. Et même si la voiture accroche en virage, la direction est trop engourdie pour garantir un pilotage de précision. C’est sans doute la seule similitude avec les bolides de NASCAR. Quant à la SS, sa suspension ultraferme ne fait pas bon ménage avec nos routes tiers-mondistes et un important effet de couple dans le volant nous oblige à se cramponner au volant en accélération.

Bien qu’améliorée, la Monte Carlo continuera d’être appréciée aux É.-U., mais sera toujours un oiseau rare dans la Belle Province.

Feu vert

Nouveaux moteurs
Plate-forme plus rigide
Équipement complet
Finition améliorée
Habitacle révisé

Feu rouge

Boîte automatique 4 rapports
Silhouette « Batmanesque »
Dimensions encombrantes
Suspension ultraferme (SS)

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