Chevrolet Equinox, polyvalent et simple
Quand il a été lancé l’année dernière, l’utilitaire Equinox arrivait avec de grandes promesses. On voulait qu’il ne fasse rien de moins que renouveler le genre des petits utilitaires urbains. On ne parlera certes pas de grande révolution mais ce Chevrolet, qui sera rejoint cette année par le Pontiac Torrent son frère jumeau, remplit bien son mandat. Dans les faits, l’Equinox est une version remodelée et allongée de la Saturn Vue. Dans les deux cas, on a voulu créer un véhicule polyvalent, capable d’accueillir ses passagers avec confort, tout en offrant un espace de chargement adapté.
Disons-le d’entrée de jeu, les deux silhouettes sont vraiment différentes l’une de l’autre. Alors que la Vue est d’inspiration européenne, la Chevy semble encore mieux réussie.
À l’avant, on a repris la populaire calandre du TrailBlazer légèrement modifiée, ce qui confère au petit utilitaire une apparence de solidité. La plus grande réussite, ce sont les lignes arrière : un hayon bien découpé, de forme agréable, encadré par des feux arrière de type européen, du même genre que ceux que les amateurs de tuning installent souvent.
Mais au-delà de la polyvalence, l’Equinox a pris avec brio la relève du Tracker, ce petit utilitaire construit par Suzuki et vendu par GM depuis des lustres, et qui avait largement fait son temps.
De l’espace à revendre
Quand on regarde un Equinox, ce qui frappe d’abord, c’est le vaste espace intérieur, le plus grand de sa catégorie. Les passagers à l’avant et à l’arrière disposent ainsi d’un dégagement exemplaire, et l’espace de chargement est généreux et bien aménagé. Le compartiment possède même une petite tablette que l’on peut disposer en deux ou trois endroits de façon à remodeler l’espace. Et pour s’assurer que tout le monde profite au maximum de l’espace disponible, on a même installé une banquette coulissante en deuxième rangée.
Dans les faits, il s’agit d’une banquette ordinaire prête à accueillir deux passagers (trois si vous vivez bien un peu serré). Pour rendre le trajet plus confortable cependant, cette banquette s’avance ou se recule aisément, permettant de récupérer plus de 25 centimètres. Dans sa position la plus avancée, c’est l’espace de chargement à l’arrière qui en bénéficie. Les passagers seront toutefois un peu trop à l’étroit et les adultes auront véritablement les genoux coincés. Néanmoins, vers l’arrière, la banquette permet d’offrir un dégagement étonnant, digne des plus grands utilitaires de ce monde. On doit cet aménagement unique à la plate-forme allongée utilisée pour concevoir l’Equinox. À la base, le petit utilitaire partage la plate-forme Théta de la Saturn Vue mais on l’a étirée de quelque 15 centimètres pour la version Chevrolet. Le résultat permet un plus vaste espace intérieur, sans affecter pour autant la performance.
L’habitacle de l’Equinox est dans son ensemble assez accueillant. Le design est simple, relativement ergonomique et propose une gamme d’accessoires faciles à utiliser. Malheureusement, même si le look est d’un bel effet, la finition générale laisse un peu à désirer. Le plastique du tableau de bord est la source de craquements peu gracieux.
Les sièges sont pour leur part assez confortables et s’ajustent facilement à toutes les tailles. GM aurait cependant avantage à les proposer dans un tissu de meilleure qualité, ce qui contribuerait certainement à rehausser l’image de l’ensemble.
Un fleuve tranquille
Que ceux qui souhaitent des performances enlevantes passent leur chemin ! La mission de l’Equinox en est une de polyvalence et d’utilité, pas de sportivité. Ce qui est évident dès que l’on s’assied derrière le volant. Le V6 de 185 chevaux se tire plutôt bien d’affaire en simple conduite urbaine, puisqu’il profite d’un couple élevé à bas régime. Mais il est trop poussif pour être remarquable en accélération marquée, et risque de vous faire un peu rager lorsque vous aurez besoin de reprises rapides. En revanche, ce moteur de 3,4 litres est d’une fiabilité éprouvée, et ne devrait pas vous occasionner de visites inutiles chez votre concessionnaire.
Notez que l’unique transmission offerte est une automatique à cinq rapports. On peut aussi équiper l’utilitaire d’une transmission intégrale de type à viscocoupleur ou aux roues avant seulement.
En matière de comportement routier, à l’exception d’un roulis qui était hors du commun sur le modèle essayé, l’Equinox est de taille avec ses rivaux. Un rayon de braquage un peu trop grand rend les manoeuvres urbaines un peu moins faciles, mais pour l’ensemble, la conduite est sans reproche. Et pour contrer cette difficulté, signalons que le conducteur jouit d’une visibilité exceptionnelle en raison de la grande surface vitrée, et de la position de conduite surélevée.
Ce n’est pas pour ses capacités hors route exceptionnelles, ou sa conduite ultraprécise que l’Equinox se distingue. En revanche, il est l’un des utilitaires de sa catégorie qui offre la plus grande polyvalence, et une mécanique sans risque. Avec ces qualités, l’Equinox plaira certainement à celui qui cherche un véhicule complet, et plutôt joli.
Feu vert
Vaste espace intérieur
Aménagement polyvalent
Moteur éprouvé
Silhouette agréable
Feu rouge
Suspensions molles
Reprises laborieuses
Matériaux peu gracieux
Rayon de braquage trop grand