Chevrolet Corvette, la sportive américaine

Publié le 25 février 2006 dans 2006 par Gabriel Gélinas

Fidèle à la grande lignée de la sportive américaine, la Corvette de sixième génération lancée l’an dernier représente l’évolution du concept plutôt qu’une révolution. Ainsi, les proportions sont demeurées sensiblement les mêmes et la motorisation est toujours assurée par un V8 de grosse cylindrée qui développe maintenant 400 chevaux. Alors que certains constructeurs réussissent à développer une puissance comparable avec des systèmes de calage variable des soupapes et autres avancées techniques, la philosophie retenue par les ingénieurs attitrés au développement du moteur de la Corvette demeure typiquement américaine : « There is no substitute for cubic inches… »

Pour concevoir et construire la plus récente Corvette, les ingénieurs de Chevrolet ont en quelque sorte émulé leurs vis-à-vis de chez Porsche en adoptant une méthode de travail semblable, soit l’optimisation des composantes existantes. En effet, si chacun des éléments de la voiture est amélioré, même si ce n’est que légèrement, on obtient une meilleure auto dans l’ensemble. Ainsi, le châssis périmétrique a été rigidifié, et l’empattement a été allongé, bien que la voiture soit plus courte et plus légère, une plus grande quantité des pièces des suspensions ayant été réalisées en aluminium. Même si la partie arrière est plus large que celle de sa devancière, la nouvelle Corvette réussit à être plus aérodynamique, son coefficient de traînée étant spectaculairement bas soit, 0,28. En fait, faire la nomenclature de toutes les améliorations et des légers changements apportés à la Corvette de sixième génération remplirait plusieurs pages du Guide de l’Auto, c’est pourquoi nous allons plutôt nous concentrer sur les résultats obtenus.

Le test du circuit nous a permis de constater que la Corvette de sixième génération offre une tenue de route phénoménale. Le centre de gravité étant bas, les pneus étant très efficaces, la suspension magnétique Magnaride adoptant une calibration plus ferme et l’intervention des aides électroniques au pilotage pouvant être réduite au minimum, il est possible de vraiment s’amuser au volant de la Corvette ; dans l’environnement sécuritaire et contrôlé d’un circuit de course en provoquant de belles glissades contrôlées à l’accélérateur. Sur circuit, il faut cependant composer avec la relative souplesse des suspensions arrière (même aux réglages fermes) qui entraîne un transfert de poids important vers l’arrière en accélération en sortie de virage. Aussi la direction est plutôt lourde et le maniement du levier de vitesse demande un peu d’effort de la part du conducteur, ce qui fait que la conduite sur piste est plus physique avec la Corvette qu’avec une Porsche 911 Carrera S par exemple. Pour ce qui est du freinage, la conjonction des immenses disques de frein et de la surface de contact des pneus assure des distances d’arrêt très courtes. Le couple maximum de 400 livres-pied fait en sorte que la motricité demeure remarquable même si l’on n’a pas sélectionné le meilleur rapport pour la réaccélération en sortie de courbe, il suffit de laisser le moteur faire le travail. Pour l’année modèle 2006, la désuète transmission automatique à quatre rapports fait place à une boîte à six rapports avec commandes de passage des vitesses au volant.

Sur la route, les suspensions deviennent plus souples et font en sorte que le phénomène du brasse-camarade qui affligeait les modèles des générations précédentes est nettement moins présent, le niveau de confort s’en trouve ainsi rehaussé d’un cran. Toutefois, sur des routes en mauvais état, la Corvette est moins à l’aise. Conducteur et passager ressentiront donc un certain inconfort qui demeure cependant moins prononcé que celui qui était ressenti au volant de l’ancien modèle. Quant à l’habitacle, précisons que la qualité d’assemblage est maintenant supérieure et que la qualité des matériaux utilisés est en hausse. On « descend » toujours pour monter à bord d’une Corvette puisque c’est le propre d’une voiture sport, mais l’accès est rendu plus facile pour les conducteurs et passagers de grande taille, le cockpit offrant plus d’espace et de dégagement, et la disposition des principales commandes et indicateurs ne prête pas flanc à la critique au chapitre de l’ergonomie.

Pour ce qui est de la version Z06, précisons qu’il s’agit presque d’une voiture de course avec plaque d’immatriculation, le moteur développant 500 chevaux et les freins, roues et pneus étant surdimensionnés par rapport à la Corvette traditionnelle. Les autres modifications apportées à cette rivale de la Viper SRT-10 et de la Ford GT comprennent l’utilisation d’un châssis réalisé en aluminium plutôt qu’en acier, ainsi qu’un toit fixe plutôt qu’escamotable afin d’augmenter la rigidité de la voiture tout en l’allégeant au maximum, la Z06 étant plus légère d’une vingtaine de kilos que la Corvette habituelle. Le rapport poids-puissance de la Z06 est donc comparable à celui d’une voiture exotique comme la Ford GT même si ses origines sont celles d’une voiture de série, ce qui en dit long sur le potentiel de performance de la plus puissante et plus rapide des Corvette.

Somme toute, les concepteurs de la Corvette, dirigés par l’ingénieur en chef Dave Hill, ont été en mesure de produire une voiture qui respecte en tous points la filiation avec les modèles précédents, tout en optimisant au maximum chacun des aspects qui font de la Corvette une voiture aux performances exceptionnelles dont le prix d’achat est nettement inférieur à celui des principales voitures concurrentes. Il est juste dommage que la Corvette souffre encore et toujours de l’image macho qui a longtemps été colportée à son sujet, mais force est d’admettre que la voiture d’aujourd’hui n’a pas grand-chose à voir avec certains modèles des générations précédentes qui n’avaient que le look d’une sportive sans nécessairement être en mesure de livrer la marchandise pour ce qui est des performances. Avec le modèle de sixième génération, nous avons droit à une Corvette performante et pleinement réussie pour le plus grand bonheur des amateurs de voitures sport à l’américaine.

Feu vert

Puissance moteur
Tenue de route
Suspensions plus confortables
Volume du coffre
Freins performants

Feu rouge

Image du modèle
Pilotage physique sur circuit
Toit amovible encombrant

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