Buick Regal Turbo 2011- Ce n'est pas la Buick de votre grand-père

Publié le 7 janvier 2011 dans Premiers contacts par Denis Duquet

Demandez à n’importe qui sur la rue ce qu’il pense des autos de marque Buick et cette personne vous répondra qu’il s’agit de voitures de vieux dotées d’une suspension guimauve, d’une direction déconnectée et de performances plus que moyennes. Cette description était vraie il y a un peu moins d’une décennie. De nos jours, cette marque, qui jouit d’une très grande popularité en Chine, s’est débarrassée de ses vieilles barges d’autrefois pour nous proposer des voitures proposant de bonnes performances, une qualité d’assemblage et de finition supérieure à la moyenne ainsi qu’une tenue de route digne des meilleures européennes.

La première voiture inscrite dans cette lignée a été la LaCrosse lancée en 2009 (sous le nom de Allure au Canada) en tant que modèle 2010. Celle-ci a été fort bien accueillie par la critique et ses succès commerciaux ont démontré que le public pouvait faire fi de ses préjugés envers une marque. Puis, au cours de l’été 2010, la Regal a fait son apparition. Initialement, cette élégante voiture intermédiaire était uniquement offerte avec le moteur quatre cylindres de 2,4 litres produisant 182 chevaux et associé à une transmission automatique à six rapports de type manumatique. Lors de notre premier contact avec cette americano-germanique, nous avons apprécié sa silhouette élégante mais dépouillée, son tableau de bord ergonomique et son excellente plate-forme. Celle-ci s’est révélée très rigide et ce n’est pas une surprise puisque la Regal est dérivée très étroitement de l’Opel Insignia qui a été nommée « Voiture européenne de l’année » en 2009 et la berline intermédiaire la plus vendue en Europe, s’il faut se fier à General Motors. D’ailleurs, les premières unités de cette Buick vendue au Canada étaient fabriquées en Allemagne. Par ailleurs, la Regal sous toutes ses moutures sera assemblée à Oshawa au Canada à partir du premier trimestre de la présente année.

La version turbocompressée de la Regal est disponible depuis quelques mois. Nous avons eu l’opportunité de la mettre à l’essai il y a quelque temps et voici donc nos impressions de conduite de cette berline intermédiaire qui a pour mission de faire oublier les Buick d’une époque pas trop lointaine.

Une élégance racée

Lorsque cette voiture a été dévoilée, plusieurs se sont empressés de lui reprocher sa silhouette quelque peu fade. C’est vrai qu’au premier coup d’œil, cette voiture semble manquer quelque peu d’impact visuel. Mais plus on l’observe, plus on se prend à être d’accord avec les stylistes qui lui ont conféré cette silhouette en forme de coin qui propose juste ce qu’il faut en fait d’agressivité. Naturellement, l’élément le plus en évidence est la grille de calandre chromée dotée de bâtonnets verticaux tentant de donner l’effet d’une chute d’eau. Il faut également accorder de bonnes notes à la partie arrière avec son petit béquet surplombant une barre de chrome transversale. Notre version d’essai était dotée de pneus optionnels de 19 pouces qui étaient montés sur des jantes en alliage vraiment très élégantes. Sur les parois latérales, on ne retrouve pas les traditionnelles prises d’air propres à Buick. Par contre, les passages de roues en relief ainsi que des parois latérales légèrement en retrait par rapport au bas de caisse ajoutent un petit quelque chose de spécial. Somme toute, cette voiture est peut-être sobre sur le plan visuel, mais elle jouit d’un bel équilibre.

Dans l’habitacle, il est difficile de trouver à redire au niveau de la présentation générale, de la qualité des matériaux et de la finition. Depuis quelques années maintenant, General Motors semble s’être débarrassé de ses mauvaises habitudes en fait de finition bâclée. Certains ont toutefois reproché l’absence de texture sur les plastiques de la planche de bord. C’est sobre mais cela ne fait certainement pas bon marché. D’ailleurs, plusieurs marques européennes très bien cotées adoptent la même solution. Soulignons au passage que notre version d’essai n’était pas équipée d’un système de navigation par satellite, et je suis le dernier à m’en plaindre. Cela permet de conserver le prix de cette voiture à un niveau tout de même raisonnable. Cette Buick était équipée du groupe d’équipements préférentiels qui comprenait, entre autres, les phares au xénon, un système de contrôle interactif réglant la suspension et les roues de 19 pouces. 

Il faut souligner en plus une excellente position de conduite tandis que le siège du conducteur s’est révélé très confortable même lors de randonnées dépassant plus de deux heures. En plus, les sièges du conducteur et du passager sont réglables de huit façons, ce qui est inhabituel du moins pour ce qui est du siège du passager.

Un p’tit #?%$*# de quatre !!!

Notre voiture d’essai était un modèle CXL Turbo propulsé par un moteur quatre cylindres de 2,0 litres d’une puissance de 220 chevaux et produisant un couple de 258 livres-pied. Ce couple passablement généreux est disponible à partir de 2000 tr/min, un des avantages de la turbo compression. Il est tout de même intéressant de souligner le fait que cette Buick est propulsée par un moteur quatre cylindres, un 2,0 litres en plus. Il n’y a pas si longtemps encore, on se serait attendu à la présence d’un moteur V6 tout au moins. Ce faisant, GM adopte ce qui sera la tendance dans les années à venir, soit un moteur de petite cylindrée dotée d’un turbocompresseur. On permet ainsi d’obtenir une consommation de carburant quand même intéressante pour une voiture de cette catégorie puisque nous avons enregistré une moyenne de 9,4 litres au 100 km, tout en pouvant compter sur des performances tout de même assez nerveuses.

Malgré tout, cela n’a pas empêché certaines personnes rencontrées lors de cet essai de souligner que ce n’était « qu’un p’tit cris… de quatre ».
Ce moteur était associé à une boîte automatique à six rapports  dont le fonctionnement a été impeccable. Elle est dotée du mode manumatique et c’était un plaisir de passer les rapports de façon manuelle, ce qui n’est pas toujours le cas avec ce genre de transmission. Il sera également possible de commander une Regal Turbo avec une transmission manuelle à six rapports. En fait, il s’agit de la transmission de base alors que l’automatique est optionnelle.

Bien entendu, les suspensions avant et arrière sont indépendantes et cette voiture est dotée de tous les systèmes électroniques d’assistance au pilotage usuels.

Toute une routière !

Pour apprécier cette Buick, il faut aimer les voitures bien équilibrées dont les performances sont excellentes à tous les points de vue. Ses accélérations ne sont pas nécessairement foudroyantes bien qu’on puisse boucler le 0-100 km/h en moins de huit secondes, ce qui n’est pas à dédaigner. Mais ce qui est le plus impressionnant est la tenue de route et l’agrément de conduite de cette voiture. Sur une route sinueuse, cette Buick d’origine allemande enchaîne les virages comme les meilleures européennes. La direction est précise et elle n’est pas sur assistée. Pour le reste, c’est une voiture dont l’équilibre général est impressionnant et les freins s'avèrent suffisamment puissants pour vous sortir de l’embarras. De plus, notre modèle à l’essai était doté d’une suspension réglable, ce qui permet d’obtenir un comportement routier plus sportif lorsque le besoin se fait sentir et une suspension confortable mais pas trop souple pour la conduite de tous les jours.

J’ai eu l’occasion d’effectuer un voyage aller-retour dans la même journée entre Montréal et Québec. Une fois de plus, cette voiture s’est révélé une excellente routière et mon passager a été particulièrement impressionné par le silence de roulement de cette voiture. Il a également bien apprécié le confort de son siège. D’ailleurs, lorsque je l’ai reconduit à sa voiture qui était demeurée dans un stationnement en banlieue de Montréal, il a quitté au volant de sa petite sous-compacte américaine et après quelques kilomètres, il croyait que sa voiture était défectueuse tant elle était bruyante. Puis il s’est rappelé que c’était normal. La Buick était tellement silencieuse qu’elle a vraiment fait mal paraître sa voiture personnelle.

Bref, les gens qui vont passer outre à leurs préjugés quant à la marque et même son constructeur vont être agréablement surpris. De plus, l’équipement de base est passablement étoffé et son prix est également intéressant puisque l’étiquette affichée sur notre voiture, avant taxes et accessoires, était de 34 995$ ce qui est fort intéressant compte tenu de la qualité. Reste à savoir maintenant si le public va faire confiance à Buick et oublier certaines voitures imbuvables qui nous ont été proposées par cette division au cours des trois dernières décennies.

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Buick Regal 2011
Version à l'essai CXL Turbo
Fourchette de prix 31 990 $ – 37 035 $
Prix du modèle à l'essai 37 035 $
Garantie de base 4 ans/80 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/160 000 km
Consommation (ville/route/observée) 11,5 / 7,0 / n.d. L/100km
Options Groupe d'équipements préférentiels (système de contrôle interactif de la direction, phares au xénon, roues en alliage 19 pouces)
Modèles concurrents Acura TSX, Lexus ES, Mercedes-Benz Classe C, Volvo S60
Points forts
  • Plate-forme rigide
  • Moteur bien adapté
  • Tenue de route saine
  • Bonne insonorisation
  • Consommation rassurante
  • Prix compétitif
Points faibles
  • Silhouette discrète
  • Réputation à rebâtir
  • Accoudoir mal dessiné
Fiche d'appréciation
Consommation 4.5/5
Valeur subjective 4.5/5
Esthétique 4.0/5
Confort 4.5/5
Performances 4.0/5
Appréciation générale 4.0/5
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