Chevrolet Trailblazer/GMC Envoy, les survivants
Vous connaissez sans doute cette série américaine The Survivors dans laquelle les concurrents doivent non seulement affronter des conditions d’existence plus que difficiles, mais doivent également faire face au jugement de leurs pairs qui éliminent un participant par semaine. Il semble bien que la carrière des Chevrolet Trailblazer et GMC Envoy soit de la même cuvée, car Ils sont appelés à parcourir des routes parfois impraticables, mais doivent aussi survivre dans un marché truffé de concurrents!
Et il est certain que nombre de spécialistes les avaient tenus pour éliminés de l’alignement des modèles 2008 chez General Motors. Mais un peu comme les participants de cette émission, ils ont réussi à jouir du vote de confiance de la direction une année de plus. En fait, c’est le Buick Rainier qui a été éliminé cette année, l’orientation de la marque ne pouvant plus justifier l’existence d’un tel véhicule. Les Chevrolet et GMC ont bénéficié de la clémence en bonne partie parce que ces deux divisions représentent d’importantes productrices de camions et VUS. Une autre raison de cette décision est la configuration mécanique de ces authentiques VUS.
Les vertus du châssis autonome
L’arrivée du GMC Acadia, de la Saturn Outlook et de la Buick Enclave en 2008 avait permis à plusieurs d’éliminer notre costaud de la liste des produits 2008. Si ces trois nouveaux arrivants possèdent plusieurs caractéristiques techniques et les dimensions pour venir remplacer le Trailblazer et l’Envoy, les trois sont des véhicules monocoques. Une configuration plus appropriée à une utilisation moins intense. Les deux survivants bénéficient d’un châssis autonome de type échelle, ce qui leur fournit une robustesse accrue afin d’être davantage en mesure d’affronter des conditions de conduite hors route assez difficiles en plus d’offrir une meilleure capacité de remorquage. Par exemple, un GMC Acadia peut remorquer une charge maximale de 4 500 lb (2041 kg), tandis qu’elle est de 6175 livres (2775 kg) pour l’un ou l’autre de nos survivants.
Et bien que ces deux 4X4 soient sur le marché depuis 2001, leur mécanique très moderne dès le début explique que la direction les juge assez compétitifs pour demeurer sur le marché, du moins les versions à empattement ordinaire, les allongées ayant quitté la scène l’an dernier. Initialement, seul le moteur six cylindres en ligne à arbre à cames en tête de 4,2 litres était au catalogue avec une puissance de 291 chevaux. La consommation de carburant n’a jamais été aussi basse que promise, mais ce moteur est de conception moderne et très doux. Et comme les deux autres moteurs au catalogue, ce « six en ligne » est couplé à une boîte automatique Hydra-Matic à quatre rapports. Admettez que c’est un peu mince par les temps qui courent alors que l’Acadia, entre autres, propose de série une boîte à six rapports. Au fil des ans, le moteur V8 5,3 litres à cylindrée variable ainsi que le très puisant V8 6,0 litres de 395 chevaux sont venus en renfort.
Plus versatiles, moins confortables
Les VUS urbains de GM que sont l’Acadia, l’Outloook et le Buick Enclave peuvent être commandés avec une transmission intégrale qui permet surtout de circuler avec moins d’appréhension sur les routes glacées ou enneigées ou tout au plus sur des routes de terre mal entretenues. En comparaison, les Trailblazer et Envoy sont de vrais 4X4 capables de rouler sur la route en mode propulsion pour ensuite se muter en 4X4 dès que la boue remplace le bitume. Et même si leur rouage quatre roues motrices n’affiche pas la même sophistication que ce que Jeep peut proposer, ça fait le travail. Par ailleurs, le Trailblazer SS est doté d’un rouage intégral de série afin de mieux répartir la puissance de ces 395 équidés et sa vocation est encore moins rurale.
Des deux modèles, le Trailblazer est celui vendu à prix plus abordable. Sa suspension est moins sophistiquée, car il n’est pas possible de commander les ressorts pneumatiques offerts en option sur l’Envoy. Et il faut mentionner que la Chevy se classe au second rang en fait d’habitacle et de présentation extérieure. Le Trailblazer SS est dans une classe à part concernant sa sportivité, mais qui veut d’un 4X4 à moteur de Corvette? Il y en a, c’est certain, et je ne renie pas la valeur du SS. Mais le fait demeure que l’Envoy Denali intéressera un plus grand nombre d’acheteurs en raison de son esthétique, de son niveau d’équipement et de sa conduite moins sportive.
Il est vrai que les caprices des prix de l’essence rendent les véhicules du genre moins intéressants, du moins pour qui ce serait un achat non nécessaire. Pour les personnes qui ont vraiment besoin d’un 4X4 confortable, robuste et tout de même agréable à conduire, ce duo n’est pas dépourvu de qualités. Reste à savoir jusqu’à quand leur carrière se poursuivra puisque les authentiques VUS sont de plus en plus remplacés par des véhicules plus confortables, plus urbains et moins énergivores. Par contre, la spécialisation du Trailblazer et de l’Envoy en raison de leur configuration mécanique leur donne plus de chances de survivre.
Feu vert
Bonne capacité de remorquage
Châssis autonome
Choix de moteurs
Comportement routier adéquat
Trailblazer SS
Feu rouge
Carrière incertaine
Finition toujours perfectible
Pneumatiques moyens
Consommation élevée
Suspension plus élémentaire sur Chevrolet