Mitsubishi RVR 2011- Bon véhicule, stratégie douteuse
Mon premier contact avec le RVR a été au Salon de l'auto de New York au printemps 2010. En approchant du kiosque Mitsubishi, j'ai aperçu une version légèrement plus petite de l’Outlander. Le véhicule était une copie conforme ou presque même s’il y avait des différences, non seulement quant aux dimensions mais aussi au chapitre de la présentation arrière et de la section avant. Il n'y avait rien d'indiqué autour de ce véhicule. Quelques minutes plus tard, on l’a recouvert d'une housse et le lendemain, il était dévoilé en première mondiale comme étant l’Outlander Sport, une version légèrement plus petite du grand frère.
Plusieurs mois plus tard, Mitsubishi Canada dévoilait à la presse canadienne le RVR, l'équivalent unifolié de l’Outlander Sport américain. Pour notre marché, le manufacturier nippon a décidé, dans sa grande sagesse, de l'appeler « Recreational Vehicle Runner » ou RVR. Personnellement, cette identification me laisse passablement indifférent. Ce qui me contrarie davantage, c'est la stratégie de mise en marché de ce manufacturier. En effet, sa gamme de modèles est relativement modeste et ses deux meilleurs vendeurs sont l’Outlander et le Lancer, tous deux dérivés de la même plate-forme. À mon avis, il aurait été plus sage de se tourner vers des catégories où Mitsubishi n'est pas présent plutôt que de tenter de faire concurrence à l'un de ses best-sellers.
Ceci étant dit, cela ne signifie pas pour autant que l'on doive rejeter du revers de la main ce nouveau modèle. Celui-ci a été introduit sur notre marché l'automne dernier et depu,s je n'avais pas entendu de commentaires tellement positifs de la part de mes collègues et confrères. On parlait d’un moteur très bruyant, d’une insonorisation déficiente, d’une suspension très ferme, bref le portrait n'était pas positif. Cet essai m'a permis de vérifier leur dire et de me faire une bonne idée de ce VUS compact qui me semble passablement intéressant à première vue.
Réservé au moteur quatre cylindres
Une chose est certaine, la plate-forme de ce modèle se prête difficilement à la critique car il s'agit d'une version modifiée de celle de l'Outlander qui est reconnue comme étant l'une des meilleures de sa catégorie. Bref, le RVR repose sur de bonnes assises. Par contre, pour respecter l'esprit de la catégorie, un seul moteur est disponible, soit un quatre cylindres 2,0 litres produisant 148 chevaux et un couple de 145 lb-pi. Ce sont des chiffres adéquats, mais force est de souligner que plusieurs modèles concurrents produisent davantage d'équidés.
Notre modèle d'essai était une version GT qui est le modèle le plus luxueux de la gamme. Comme il est équipé de série de la traction intégrale, seule la transmission à rapports continuellement variables CVT est offerte. Contrairement à ce qu'on m'avait dit, ou bien mon ouïe n’est plus aussi sensible qu'elle était, mais j’ai trouvais que cette boîte critiquée par certains pour son niveau sonore élevé n’était certainement pas pire que la majorité. En général, cette CVT accomplit du bon travail. Il était possible sur notre véhicule d'essai de passer les rapports à l'aide de palettes métalliques placées de chaque côté du volant. Celle de droite permet de passer à rapports supérieurs et celle de gauche de rétrograder. Les modèles moins cossus permettent de choisir les rapports virtuels de façon manuelle également, mais par l'intermédiaire du levier de vitesses. D'ailleurs, il est possible de faire la même chose avec le modèle GT qui offre des palettes en surplus. Une transmission manuelle à cinq rapports est également au catalogue, mais elle n'équipe que le modèle à roues motrices avant.
Sobre et élégant
La description de la silhouette du RVR se résume à ce qu'on pourrait dire de celle de l’Outlander avec le nez plat de ce dernier et sa silhouette plus ou moins similaire. C'est réussi en fait de design et les personnes rencontrées lors de notre essai ont trouvé que le véhicule était « cute ». L'intérieur est bien assemblé et utilise des matériaux de bonne qualité. En fait, j'apprécie davantage des matériaux utilisés sur la planche de bord du RVR que ceux installés sur le grand frère. Pour le reste, c'est d'une grande sobriété mais je suis loin de m'en plaindre. Comme le veut maintenant la tendance, la climatisation est l'affaire de trois gros boutons placés sous le système audio. Le volant se prend bien en main et est ajustable en hauteur et en profondeur. On retrouve sur les rayons du volant différentes commandes qui permettent de contrôler le régulateur de vitesse et la radio.
Pour ce qui est des sièges, ils ont été confortables et leur support latéral est bon pour un véhicule de cette catégorie. Par contre, certaines personnes ont souligné qu'un peu plus de rembourrage serait apprécié. Je n'ai pas cette impression car il est suffisamment épais, mais il est relativement ferme, un peu comme sur les véhicules fabriqués par Volkswagen. Les sièges arrière sont corrects et les dossiers de type 60/40 sont d’inclinaison réglable. La soute à bagages pourrait être plus grande. Il faudra abaisser les dossiers arrière lorsqu'on devra transporter des objets relativement encombrants.
Un détail en terminant sur ce chapitre, la version GT est dotée d'un immense toit panoramique. Il ne peut s'ouvrir, mais permet tout simplement de pouvoir observer le ciel ou les étoiles selon l’heure de la journée. Et pour ajouter une petite touche d'originalité, des diodes électroluminescentes sont placées sur le rail de transport de la cache du toit afin de donner davantage d'ambiance la nuit venue.
Pas mal, pas mal
C’est peut-être parce que les commentaires de mes collègues avaient été tellement négatifs que je m'attendais à prendre le volant d’un véhicule carrément mauvais. Pourtant, tout au long de mon essai qui s’est déroulé sur plusieurs centaines de kilomètres, j'ai apprécié cette petite nipponne qui était agile, pratique et dotée d'une bonne tenue de route. De plus, la direction à assistance électrique a également été une agréable surprise. Il est vrai que la suspension est ferme, mais rien de catastrophique. Cet essai s'est déroulé au cours du dégel printanier et je n'ai pas été secoué outre mesure au passage des trous, bosses et nids de poule.
Par contre, en pleine accélération, le moteur se révèle passablement bruyant. Mais c'est moins pire que ce qu'on m'avait dit. En fait, c'est dans la bonne moyenne de la catégorie pour un véhicule doté d'une telle transmission. J'ai eu l'opportunité de rouler hors route avec ce VUS compact et le rouage intégral s'est révélé efficace et transparent. Un gros bouton de couleur aluminium est placé sur la console centrale. Lorsqu'il est tourné vers la gauche, on roule en deux roues motrices. Lorsque l'indicateur est au centre, nous sommes en traction intégrale. Tournez d'un cran vers la droite, et le rouage intégral est verrouillé de façon égale, soit 50-50.
Somme toute, le bilan de cet essai se révèle fort positif dans son ensemble. Par rapport aux autres véhicules de sa catégorie, le RVR - quelle appellation bizarre ! - propose un bel équilibre, une bonne tenue de route et une finition soignée. Par contre, lorsque j'ai consulté mes notes, j'ai réalisé que la moyenne enregistrée de consommation d’essence était d'un peu moins de 10 litres aux 100 km ce qui est quelque peu décevant.
Comme le RVR se vend une couple de milliers de dollars de moins que l’Outlander, il doit certainement porter ombrage à ce dernier. Mais il ne faut pas uniquement s'attarder à cette différence de prix. Le RVR est un utilitaire sport urbain compact qui fait la lutte au Jeep Compass par exemple tandis que l’Outlander est plus puissant, peut être doté d'un moteur V6, possède même trois rangées de sièges et est un véhicule plus performant dans l'ensemble.
En conclusion, les ingénieurs de Mitsubishi ont effectué du bon travail mais, en fin de course, ce modèle moins cher vient porter ombrage à l’Outlander. En voulant contrer les autres, on se fait concurrence. Il aurait été si simple de nous offrir une sous-compacte en attendant le i-MIEV !
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Mitsubishi RVR 2011 |
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Version à l'essai | GT TI |
Fourchette de prix | 21 998 $ – 28 498 $ |
Prix du modèle à l'essai | CA$28,498 |
Garantie de base | 5 ans/100 000 km |
Garantie du groupe motopropulseur | 10 ans/160 000 km |
Consommation (ville/route/observée) | 8.4 / 6.6 / 9.6 L/100km |
Options | Version toute équipée |
Modèles concurrents | Jeep Compass, Jeep Patriot, MINI Countryman |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | |
Valeur subjective | |
Esthétique | |
Confort | |
Performances | |
Appréciation générale |