Nissan GT-R: Est-ce bien le même manufacturier qui nous a donné la Sentra?
Dire que la Nissan GT-R était attendue serait un euphémisme. Cette voiture est devenue immensément populaire depuis que les Japonais ont inventé le sport de la "drift" (dérapages contrôlés) et que les jeux vidéos comme Need for Speed et Gran Turismo de même que la série de films Fast and Furious lui ont consacré une place de choix. Si les générations précédentes de la Nissan Skyline GT-R étaient réservées au marché japonais, la toute dernière GT-R débarque chez nous. Et pas par la porte d’en arrière!
Pour cette nouvelle GT-R, devenue un modèle à part entière, Nissan s’est associé à plusieurs firmes reconnues dans le domaine automobile, que ce soit au niveau des freins (Brembo), de la transmission (Borg-Warner), des pneus (Bridgestone) ou du système audio (Bose). L’aérodynamique de la voiture a été élaborée en collaboration avec Lotus. La GT-R est basée sur une toute nouvelle plate-forme baptisée Premium-Midship.
Toute une mécanique!
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Tant qu’à développer une GT-R, aussi bien mettre le paquet se sont dit les gens de Nissan! Le moteur choisi est un V6 de 3,8 litres (VR38DETT pour les initiés) doté de deux turbos IHI qui développe rien de moins que 480 chevaux à 6400 tours/minute et 430 livres-pied de couple disponible dans une plage comprise entre 3200 et 5200 tours/minutes. Une seule transmission est proposée, soit une automatique à six rapports avec, bien entendu, un mode manuel. Cette transmission à double embrayage est accolée au différentiel arrière pour une meilleure répartition du poids (53% à l’avant, 47% à l’arrière).
Le rouage intégral ATTESA E-TS qui équipe déjà plusieurs véhicules Nissan et Infiniti se retrouve donc dans la GT-R mais son rendement a été optimisé dans le but de répondre à une utilisation beaucoup plus exigeante, tant au niveau de la puissance et du couple à gérer qu’au chapitre de la tenue de route. Les plus perspicaces d’entre vous se demandent sans doute comment on peut avoir une traction intégrale si le moteur de la voiture est à l’avant et que la transmission est à l’arrière… Facile! Enfin, c’est facile quand on a juste à écrire un texte! On retrouve deux arbres de transmissions, un qui entraîne la transmission (qui elle entraîne les roues arrière) et un autre qui part de la transmission pour activer les roues avant. En conduite normale, 98% du couple est relayé aux roues arrière mais cette proportion peut varier jusqu’à 50/50 lorsque le système le juge nécessaire.
Le luxe intégral
Dans l’habitacle, la GT-R opte pour le luxe. On ne se retrouve pas à bord d’une Bentley, loin de là, mais les cuirs et la plupart des plastiques font preuve de qualité, ce qui n’a pas souvent été le cas chez Nissan… L’équipement de série s’avère fort complet et inclut, entre autres, la technologie Bluetooth et un disque dur pour emmagasiner des heures de musique. Au centre du tableau de bord, on retrouve un écran contenant le système GPS mais aussi un ordinateur de bord fort complet et particulièrement bien dessiné par Polyphony Digital, responsable des graphiques de Gran Turismo, rien de moins. C’est ainsi que cet écran affiche une foule de données, quelquefois fort révélatrices, quelquefois de peu d’utilité. Le système audio Bose se donne corps et âme pour vous faire sentir dans une discothèque, à un mètre des haut-parleurs! Tant qu’à être dans le domaine audio, mentionnons que, malheureusement, la sonorité du moteur de la GT-R n’est pas des plus enivrantes lorsqu’on conduit. Le son grave provenant des échappements est plus intéressant lorsqu’on est à l’extérieur de la voiture.
Dès les premiers tours de roues, on sent qu’on a affaire à une bête de course et que le moteur ne demande qu’à monter en révolutions. Le confort est loin d’être mauvais, gracieuseté d’amortisseurs réglables. Cependant, notre essai s’étant déroulé au Nevada, en endroit où les routes les plus secondaires sont mieux entrenues que nos autoroutes québécoises. Nous pensons que le confort se mériterait une note moins élevée au Québec… Les sièges aussi s’avèrent confortables mais les gabarits un peu plus larges que la moyenne risquent de les trouver trop étroits. Quant aux places arrière, aussi bien ne pas perdre de temps pour les décrire…
Conçue pour la piste
Plusieurs ajustements s’offrent au pilote. Il est possible de régler la transmission en trois niveaux (Normal, R ou Snow), les amortisseurs (Normal, R ou Confort) ainsi que les assistances électroniques (Normal, R ou Off). Lorsque poussée dans ses derniers retranchements sur une piste de course, la GT-R affiche une nature sous-vireuse (l’avant refuse de tourner) mais puisqu’elle pardonne facilement les erreurs de pilotage (je me suis résigné à en commettre une ou deux, juste pour vérifier…), elle s’avère étonnamment facile à piloter. Pourtant, le poids de la GT-R est loin d’être plume. Avec ses 1740 kilos, elle s’avère plus lourde que toutes ses rivales. Pour contrer cette obésité, le moteur certes, mais aussi les freins, les suspensions, le châssis et les pneus sont le résultat d’études poussées. Par exemple, les freins d’une des GT-R qui était pilotée à la limite par Steve Millen, pilote Nissan depuis longtemps, n’ont jamais semblé faiblir et les pneus, des Bridgestone RE070R gonflés à l’azote n’ont pratiquement pas souffert des sévices de la journée. Le réservoir d’essence, par contre, s’est vidé plutôt rapidement! Poussée sur une piste, la GT-R consomme, selon nos premières estimations, pas moins de 30 litres au cent…
Toute une boîte automatique!
Les six rapports de la boîte automatique s’enclenchent avec une rapidité incroyable lorsqu’en mode manuel. Et lorsque le sélecteur indique "R", alors là, c’est à coup de 0,2 secondes que les changements s’opèrent. Ici, la GT-R marque énormément de points comparativement à la Audi R8, sa rivale directe qui possède une transmission semi-automatique déplaisante au possible. Plusieurs personnes se demandent pourquoi Nissan ne propose pas de boîte manuelle. Un jour peut-être mais comme 98% des gens, je ne pourrais pas "shifter" aussi rapidement une transmission manuelle que cette automatique. Alors j’opterais sans aucun doute pour l’automatique.
Quant aux performances, inutile de dire qu’elles sont là! Selon les données de Nissan, le 0-60 mph (0-96 km/h) ne prend que 3,5 secondes tandis que la vitesse maximale se situe à 311 km/h. En termes d’accélération latérale, la GT-R est capable de dépasser le 1G. Nous avons tenté, lors de notre journée d’essai, d’effectuer un départ arrêté 0-100 km/h mais lorsque nous écrasions l’accélérateur, absolument rien ne se passait durant les deux premières secondes. Il s’agissait d’un problème de gestion électronique de la transmission qui sera corrigé sur les voitures de production. Il faut noter que nous conduisions des véhicules de pré-production. Un 0-100 km/h sous les 4 secondes nous apparaît comme étant fort réaliste. Il faut aussi noter qu’il existe un mode "launch" mais puisque nos voitures d’essai étaient des modèles de pré-production, les gens de Nissan nous ont demandé de ne pas l’utiliser.
Cette nouvelle GT-R sera proposée au public durant l’été pour la modique somme de 81 900$. Et le terme modique ne se veut absolument pas ironique. Ses rivales directes que sont les Audi R8, Porsche 911 Turbo, Corvette Z06 et Dodge Viper se détaillent respectivement 139 000$, 158 300$, 91 685$ et 99 600$. Au Québec, seulement quatre concessionnaires Nissan sont autorisés à vendre la GT-R. Il s’agit de Grenier Nissan, Chomedey Nissan, Manoir Nissan et Spinelli Nissan. Si vous désirez vous procurer une GT-R, faites vite puisque seulement 150 unités seront vendues au Canada en 2008!