smart Fortwo 2014: Du nouveau, svp
On pourrait croire qu’avec le prix de l’essence sans cesse en hausse, les microvoitures gagneraient en popularité, mais il semble que ce ne soit pas le cas. La doyenne du créneau, la smart, voit ses ventes diminuer d’année en année, mais c’est surtout le manque de renouveau qui est responsable de son déclin. Alors que l’on croyait que 2014 apporterait une toute nouvelle génération, ce n’est pas le cas. La smart est de retour, pratiquement inchangée, et ce, en dépit des espoirs entretenus des amateurs du modèle.
Malgré tout, la smart demeure l’un des véhicules qui attire le plus l’attention, loin devant plusieurs modèles exotiques! Lors de mon premier essai, je me rappelle très bien comment les conducteurs zigzaguaient frénétiquement afin de voir de plus près cette minivoiture, comment j’étais le centre d’attraction lorsque je me stationnais et comment il m’était impossible de quitter un endroit sans répondre à de nombreuses questions, parfois même sous les feux nourris des caméras.
Un succès qui s’effrite
La smart a été véritablement un succès à ses débuts, non seulement en raison de la faible consommation de son moteur diésel, mais pour tout ce que la voiture représentait. Elle était in! On appréciait son format compact et ses gènes de parfaite citadine. On lui pardonnait aussi ses impairs, notamment sa sensibilité aux vents sur l’autoroute, son court empattement, ses prestations peu dynamiques et surtout, sa transmission automatique anémique. On aurait crucifié sur la place publique d’autres modèles beaucoup plus rapidement s’ils avaient été affublés des mêmes défauts, mais dans le cas de la smart, on lui pardonnait.
Alors que le niveau de vente commençait à diminuer, Mercedes-Benz, propriétaire de la marque, décidait d’organiser une expédition au cercle article, en smart. Voilà beaucoup d’audace, mais l’expédition devait aussi démontrer que la petite voiture pouvait affronter les pires endroits hivernaux sans encombre. En tant que participant à cette aventure, j’ai été impressionné par les performances de la petite voiture qui, équipée de pneus d’hiver bien adaptés à la situation, m’a mené à bon port avec une certaine dose de plaisir. Cette semaine passée à son volant nous aura rapprochés, elle et moi, et fait vivre sans doute les plus beaux moments de notre relation! Rien de mieux qu’un voyage pour raviver l’amour.
Elle ne fait plus tourner les têtes
Depuis son arrivée, on s’est habitués à sa bouille. La smart n’attire plus autant l’attention des passants, alors qu’elle a même perdu son moteur diésel au profit d’un moteur à essence trois cylindres de 1,0 litre développant 70 chevaux. Les puristes n’ont pas apprécié. Bref, comme dans un couple, l’habitude s’est installée et on a manqué de renouveau chez Mercedes-Benz afin de soutenir la passion. C’est une chose que les gens de chez MINI ont comprise. Depuis son lancement, on a décliné la MINI à toutes les sauces pour maintenir l’intérêt et c’est aussi ce que Fiat fait avec son modèle 500. Chez smart, on s’est contenté de timides efforts et d’ajouts d’accessoires. Ce n’est pas non plus l’excentrique smart Forjeremy – avec ses ailes! – qui va relancer la voiture. On croirait à une blague.
La concurrence s’est aussi adaptée et la smart n’est plus seule dans son terrain de jeu. Plusieurs constructeurs proposent des modèles du genre, notamment la Scion iQ qui est probablement celle qui s’en approche le plus. On pourrait ajouter la Fiat 500 et la Chevrolet Spark à la liste, lesquelles peuvent toutefois accommoder deux passagers supplémentaires.
La seule véritable nouveauté ces dernières années est l’arrivée de la smart fortwo electric drive qui est équipée d’un groupe propulseur électrique jumelé à un ensemble de batteries lithium-ion. Voilà qui rend la vocation de la smart encore plus urbaine, mais avec son autonomie d’environ 145 kilomètres à pleine charge, cette version pourrait bien intéresser ceux qui parcourent peu de distance quotidiennement et qui désirent réduire au minimum leur frais.
À la recherche du plaisir…
J’ai récemment repris le volant de la smart. Le temps a fait son œuvre, car ses petits défauts commencent à peser de plus en plus lourd dans la balance... Par une semaine très venteuse, il aura fallu m’agripper littéralement au volant pour rester sur les chemins de campagne. J’ai dû également bien prévoir mes déplacements puisque la smart n’est pas la plus pratique lorsque vient le temps de transporter famille et équipements à l’aréna. Difficile de posséder une smart comme voiture principale si vous devez composer avec les besoins familiaux.
Sur la route, on peut toujours s’accommoder de sa puissance réduite, mais on devient de plus en plus réfractaire à sa transmission automatique qui vous brise pratiquement la nuque à chaque changement de vitesse... D’ailleurs, la smart a terminé dernière dans notre match comparatif des microvoitures (en première partie de ce Guide), principalement pour cette raison. Sa transmission est en fait une boite manuelle dont les changements ont été automatisés par des solénoïdes. Le délai entre les changements est tel que la voiture bascule d’en avant en arrière. On peut minimiser cet effet en changeant manuellement les rapports et en grimpant les régimes, mais tous les conducteurs ne sont pas prêts à se prêter au jeu.
Difficile de prédire l’avenir de la smart, on a le sentiment que Mercedes-Benz ne sait pas trop quoi faire avec sa microvoiture et hésite à investir.
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