Volvo XC90 2014: L'éternité c'est long, surtout vers la fin

Publié le 1er janvier 2014 dans 2014 par Gabriel Gélinas

Si le titre de cet article vous a fait sourire, remerciez le cinéaste américain Woody Allen a qui l’on doit cette citation. Celle-ci prend tout son sens dans le cas du Volvo XC90 qui n’a subi que de légères retouches au cours de sa longue carrière, histoire de sauver les apparences et surtout de masquer le fait que le lancement de ce modèle remonte à 2002.

Dans le créneau ultra concurrentiel qu’est celui des véhicules utilitaires sport, l’offre d’un constructeur doit se renouveler régulièrement pour permettre à ses modèles de rester dans le coup, ce qui n’a pas été le cas du XC90 qui se contente de faire du sur place depuis une décennie, hormis quelques transformations en 2007 et des retouches esthétiques en 2013… Heureusement pour Volvo et les inconditionnels de la marque suédoise, une lumière semble se profiler au bout du tunnel.

Une nouvelle génération pour 2014? 2015?
Volvo, qui est aujourd’hui la propriété du constructeur automobile Geely, a mis en place un plan de développement décliné sur 5 ans qui coutera 11 milliards de dollars et qui lui donnera une nouvelle architecture appelée SPA (Scalable Product Architecture). Cette nouvelle plateforme modulaire permettra au constructeur de développer ses véhicules sur la base d’une plateforme commune – modifiée en fonction des besoins de chacun – et, d’après Volvo, plus des deux tiers des éventuels véhicules de la marque seront conçus sur la base de cette architecture. Le plan d’investissement comprend également la construction d’usines en Suède, de même que le développement d’une nouvelle famille de moteurs à quatre cylindres qui adopteront la turbocompression ou la motorisation hybride, selon les besoins. La bonne nouvelle, c’est que le XC90 de deuxième génération, dont l’entrée en scène serait programmée pour la fin de 2014 ou le début de 2015, deviendrait le premier véhicule de la marque à bénéficier de cette approche. Par la suite, les  S60, V70, S80 et XC60 seraient construites sur différentes versions de cette même plateforme.

Selon les informations qui ont filtré jusqu’à maintenant, le nouveau XC90 sera plus long et plus large que le modèle actuel et continuera d’offrir trois rangées de sièges. Même si ça peut paraitre farfelu pour un véhicule de ce gabarit et de ce poids, les rumeurs prétendent qu’il sera animé par un moteur quatre cylindres turbocompressé, adoptant l’injection directe de carburant et possiblement la technologie hybride. Le tout sera jumelé à une boite automatique à huit rapports. Volvo a également testé un nouveau système de récupération d’énergie par volant d’inertie monté sur une S60 pour des essais menés sur route en Suède et dont le fonctionnement est relativement simple. En gros, lorsque le conducteur applique les freins, le volant d’inertie se met en mode rotation et l’énergie ainsi emmagasinée se trouve ensuite transférée aux roues arrière à la prochaine accélération, un peu comme le système SREC (Système de Récupération de l’Énergie Cinétique) développé en Formule 1. Ce nouveau dispositif sera-t-il intégré au prochain XC90? Impossible de le savoir pour l’instant.

Le bœuf est lent, mais la terre est patiente…
En attendant l’arrivée du nouveau XC90, le modèle actuel poursuit sa route avec son moteur six cylindres en ligne développant 240 chevaux et se retrouve aujourd’hui déclassé par à peu près tous ses concurrents qui offrent à la fois des performances supérieures ainsi qu’une consommation moins élevée. Le rouage intégral est assuré par un embrayage multidisque et le système met un certain délai avant de réagir à la perte de motricité et de transférer jusqu’à 65 % du couple aux roues arrière. Le comportement routier est sûr et prévisible, mais la direction est très légère et ne donne pas beaucoup de feedback. Aussi, comme le moteur est logé en position transversale sous le capot, le dégagement y est sérieusement limité. Ce qui limite le mouvement des roues avant et fait en sorte que le rayon de braquage est très long, compliquant les manœuvres de stationnement ou de demi-tour. Sur la route, on apprécie le silence de roulement ainsi que le confort des sièges avant qui pourraient toutefois fournir plus de soutien latéral. Par ailleurs, le Volvo XC90 a été le premier véhicule utilitaire sport à adopter un système anticapotage commandant le freinage sélectif des roues lors de manœuvres d’évitement d’obstacle, mais ce type de dispositif a depuis été adopté par les véhicules concurrents. Bref, c’était bien pour l’époque, mais le XC90 actuel n’est plus à la page.

Pour Volvo, l’heure est à la transition et la marque se doit de négocier ce virage avec succès pour ne pas éventuellement connaitre le même sort que l’autre constructeur suédois, soit la marque Saab. Nous attendons la suite avec intérêt.

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