Toyota Matrix 2014: Ne me quitte pas…
Voiture étroitement dérivée de la Corolla qui change cette année, il ne fait pas l’ombre d’un début de doute que la Matrix fait ses derniers tours de roue en 2014. D’ailleurs, il y a déjà quelques années qu’on annonce sa fin. Pas parce qu’on veut qu’elle parte, mais pour s’habituer à son absence qui sera assurément difficile.
La Matrix, malgré ce premier paragraphe, ou cette épitaphe – c’est comme vous voulez, n’a jamais été une grande voiture. Mais elle était là au bon moment, avec les bonnes dimensions, la bonne gueule et la bonne compagnie. Avoir du timing, c’est ça. Le reste, c’est du bonus.
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La Matrix est apparue au printemps 2002 en tant que modèle 2003. En 2009, Toyota la modernisait et proposait une gamme assez large, incluant une version à rouage intégral et une autre plus sportive, la XRS. Et c’est sans parler de sa jumelle de chez Pontiac, la Vibe qui a connu une fin tragique à la fin de l’année-modèle 2010.
Simple, mais pas simpliste
Depuis sa refonte, la Matrix n’a guère évolué. Ce n’est pas un drame, mais comme dans le merveilleux monde de l’automobile tout bouge vite, on a l’impression que la Matrix est plus vieille qu’elle ne l’est en réalité. Au niveau du design extérieur, ce n’est pas si mal même si elle ne fait pas dans le très raffiné. C’est à l’intérieur que ça se gâte. N’essayez pas de trouver, même en option, des phares qui s’allument automatiquement, des sièges chauffants ou un ordinateur de bord. Le design du tableau de bord est vieillot et la qualité des matériaux n’est pas à la hauteur. D’ailleurs, c’était le cas en 2009. Alors, imaginez aujourd’hui!
On a beau critiquer le tableau de bord, n’empêche que ses gros cadrans se lisent aisément, les imposants et rares boutons ou commandes se manipulent avec facilité. Les sièges avant sont corrects tandis que ceux à l’arrière ne m’ont guère plu. Heureusement, le dégagement pour la tête, peu importe la rangée, est très satisfaisant. L’élément le plus fort de la Matrix demeure son coffre. Pas qu’il soit particulièrement bien fini. En fait, les plastiques qui le recouvrent sont encore plus durs que ceux du tableau de bord. Et c’est exactement ce qui attire plusieurs personnes qui doivent souvent se servir de leur voiture pour transporter qui une poussette, qui des outils, qui du matériel artistique, qui des fleurs, qui des cages d’animaux, qui… bon, vous avez compris le principe. Le dos des dossiers est également recouvert de ce plastique dur, ce qui fait, lorsqu’ils sont baissés, une belle grande surface où glisseront aisément poussette, outils, matériel artistique… En plus, c’est facilement lavable. Cependant, si c’est un coffre très grand dont vous avez besoin, il se fait plus imposant ailleurs dans la catégorie.
Sous le capot, on retrouve deux moteurs. Mais pas en même temps! Le moulin de base est un quatre cylindres de 1,8 litre. Ses 132 chevaux suffisent à peine à la tâche lorsqu’il y a une seule personne à bord. Je vous laisse imaginer le pénible de la situation quand il y a cinq adultes avec leurs bagages… Le moteur à privilégier est un autre quatre cylindres, de 2,4 litres cette fois-ci. Plus nerveux, il n’est toutefois pas un foudre de guerre, ce qui est décevant puisqu’il équipe la version « sportive », la XRS et la version utilitaire, l’AWD. Le 1,8 litre est associé soit à une manuelle à cinq rapports, soit à une automatique à quatre rapports. Selon les autres versions, on retrouve la manuelle ou une automatique à cinq rapports. Les roues avant sont motrices sauf, vous l’auriez deviné, le modèle AWD qui, avec son rouage intégral, représente au plus haut point l’essence même de la Matrix, soit une voiture utile, capable d’amener son propriétaire où il le désire en toute sécurité. Certains VUS compacts n’en font pas autant. Toutefois, il serait faux de prétendre qu’une Matrix à rouage intégral peut suivre une Subaru Impreza. Le système AWD de Subaru est nettement supérieur.
Sport?
Au chapitre des suspensions, les trois variantes reçoivent une suspension avant de type MacPherson, réglée plus sportivement dans la XRS. À l’arrière, la version de base est dotée d’une simple suspension à poutre de torsion tandis que la XRS et la AWD ont droit à des éléments indépendants. Entre vous et moi, on peut sourire en lisant le mot « suspension sportive » dans le cas de la XRS. Elle est plus ferme que l’ordinaire, mais on est encore très loin de la tenue de route d’une Porsche Boxster.
Si la Matrix fut très populaire au Québec, il en allait malheureusement autrement aux États-Unis où les hatchback n’ont jamais eu la cote. Il y a fort à parier que cette « Corolla à hayon » ne soit plus offerte, tout simplement. Elle laissera dans le deuil une foule de personnes qui ont apprécié ses dimensions, sa solidité, sa facilité d’entretien, sa durabilité et, surtout, sa fiabilité sans bornes.