Mazda MX-5 2014: Encore dans le coup

Publié le 31 juillet 2014 dans Essais par Denis Duquet

Cette année, Mazda célèbre le 25e anniversaire de la MX-5, qui fut appelée Miata à son lancement jusqu’à l’arrivée de la troisième génération en 2009. En fait, l’appellation Miata a été tellement forte que, même aujourd’hui, il nous arrive de désigner encore la MX-5 comme étant une Miata!

Pourquoi changer alors? Tout simplement pour homogénéiser les nomenclatures de tous les modèles. En effet, chez ce constructeur, les voitures sont identifiées par un chiffre qui va du plus petit au plus grand en harmonie avec la taille du véhicule. Le chiffre le plus petit assigné à la plus petite automobile de la gamme. Les multisegments sont identifiés par les lettres CX suivies d’un chiffre. Enfin, notre roadster fait appel aux lettres MX pour Mazda eXperimental. Cette identification est un peu saugrenue pour une voiture qui célèbre ses 25 ans, mais l’uniformisation fait loi.

Pour souligner le quart de siècle de ce modèle, qui est soit dit en passant le roadster le plus vendu de l’histoire, les responsables du marketing ont concocté une version 25e anniversaire. Mais inutile de nous étendre sur ce sujet puisque les 100 unités réservées pour le Canada se sont vendues le temps de le dire. Cet anniversaire et l’annonce de l’arrivée imminente d’une quatrième génération ne doivent pas nous inciter à négliger le modèle actuel qui demeure toujours digne d'intérêt, et cela à plus d’un point de vue.

Dimensions songées

Lors de la conception initiale de ce modèle, le journaliste américain Robert Hall et l’ingénieur Kenichi Yamamoto, directeur du développement de Mazda, ont établi dès 1979 les caractéristiques d’une petite voiture sport qui serait agile, légère et agréable à conduire. Pour ce faire, la voiture développée au fil des années était de dimensions assez modestes et propulsée par un quatre cylindres de 1,6 litre produisant 115 chevaux à l’époque.

La silhouette accrocheuse dessinée par Tom Matano, l’agilité de la voiture et ses performances intéressantes en raison de sa légèreté ont conquis le public. Lancée en 1989, le succès a été instantané. Avec le temps, deux autres générations sont apparues, la seconde en 1998 et la troisième en 2005. En général, la plupart des constructeurs ont tendance à augmenter les dimensions de leur best-seller et la grosseur du moulin sans oublier une hausse du prix. Il faut rendre hommage à la direction de Mazda qui a résisté à la tentation de transformer la MX-5 en un modèle plus gros et plus cher. À quelques millimètres près, les dimensions originales ont été conservées. Toutefois, le moteur actuel est toujours un quatre cylindres, mais sa cylindrée est dorénavant de 2,0 litres et la puissance est de 167 chevaux. La boite manuelle du modelé de base (GX) est à cinq rapports, tandis qu’elle offre une vitesse de plus sur les versions GS et GT, plus luxueuses. Détail à souligner, la version dotée de la boite automatique à six rapports est propulsée elle aussi par un moteur 2,0 litres, mais celui-ci concède 9 chevaux à la version manuelle.

Le strict minimum

Si vous aimez les voitures truffées de gadgets et dotées d’un habitacle cossu, oubliez la MX-5! Sans compter que si vous mesurez plus de 1,90 m, vous serez à l’étroit et il y a de fortes chances pour que votre tête soit en contact avec le toit, qu’il soit souple ou rigide. Si en revanche vous mesurez moins de 1,90 m, vous profiterez d'un confort acceptable. Soulignons au passage que les sièges baquets sont confortables et offrent un bon support latéral. Les espaces de rangement sont assez rares avec de petits vide-poches dans les portières ainsi qu'un coffret placé sur la cloison arrière et abritant la gâchette d’ouverture du volet d’essence.

La finition est bonne, mais la présentation est très simple avec un minimum de cadrans indicateurs et de commandes. La priorité est accordée à la conduite. Les cadrans indicateurs sont inspirés des instruments Smith d’origine britannique, populaires dans les voitures de sport de Grande-Bretagne dans les années cinquante et soixante. Les commandes de la climatisation et de la radio sont logées à la même enseigne dans une console verticale très facile d’accès. Concession à la modernité, les commandes audio sont sur le rayon gauche du volant et celles du régulateur de croisière sur le rayon droit. Notre modèle d’essai était doté de vitres à commande électrique et de sièges chauffants.

Le modèle le plus cool de la gamme MX-5 est celui à toit rigide rétractable. Non seulement cet accessoire donne un peu plus d’espace pour le dégagement pour la tête, mais il se remise sans empiéter dans le coffre. C’est vraiment le meilleur des deux mondes.

La conduite à l’état pur

Ce qui a toujours fait la popularité de la Miata/MX-5 est l’agrément de conduite. Cela n’est pas basé sur des accélérations canon, une vitesse de pointe astronomique ou encore une mécanique sophistiquée. Pas du tout! C’est la communion entre la mécanique, la route et le pilote qui fait de la conduite de cette voiture une expérience aussi relevée. L’embrayage est exemplaire tout comme le guidage du levier de vitesses qui nous incite à passer les rapports à la moindre occasion. Pour les gens qui ne portent pas de grandes chaussures, la technique pointe-talon est également facile à effectuer. En plus le pédalier en aluminium ajoute une touche sport. Un bémol toutefois… En passant les rapports, il m’est arrivé de heurter la commande des vitres à commande électrique et de baisser l’une d'elles.

Le feedback de la route est juste ce qu’il faut. Ce n’est pas l'expérience ultra directe des MG-B ou Triumph TR4 d’une certaine époque, mais c’est quand même assez connecté avec la route. Puisque la MX-5 est une propulsion et que la répartition des masses est idéale, soit 50/50, ce roadster est superbement neutre dans les virages. Et, bonne nouvelle, pas besoin de rouler à tombeau ouvert pour se complaire à son volant. Toute route secondaire le moindrement sinueuse vous permettra d’avoir du plaisir à piloter. Et les performances ne sont pas anémiques avec un temps de 8 secondes pour boucler le 0-100 km/h.

Cet amalgame de qualités associé à un prix compétitif explique sa popularité au fil des années. Si l'on pouvait offrir un habitacle un tantinet plus spacieux, améliorer la climatisation et réduire le régime du moteur sur la grande route lorsqu’on roule à 100 km/h, ce serait encore mieux.

Je suis prêt à parier que ces quelques bémols seront chose du passé sur la prochaine génération qui sera dévoilée d’ici quelques mois. La nouvelle plateforme a été révélée au Salon de l’auto de New York en avril dernier. Il s’agira toujours d’une propulsion et tout porte à croire que les dimensions seront similaires. Que de bonnes nouvelles! En attendant, l’offre actuelle n’est pas à négliger.

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Mazda MX-5 2014
Version à l'essai GT
Fourchette de prix 29 450 $ – 40 250 $
Prix du modèle à l'essai 40 250 $
Garantie de base 3 ans/80 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
Consommation (ville/route/observée) 9,7 / 7,1 / 9,6 L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents MINI Roadster, Nissan 350Z
Points forts
  • Agrément de conduite
  • Tenue de route neutre
  • Levier de vitesses ultra précis
  • Mécanique fiable
  • Toit rigide ingénieux
Points faibles
  • Habitacle exigu pour les grands
  • Coffre réduit
  • Handicapée par l'hiver
  • Visibilité réduite ( toit en place)
Fiche d'appréciation
Consommation 4.0/5 Correcte en fonction de la cylindrée
Valeur subjective 4.5/5 Valeur plaisir/prix compétitif
Esthétique 4.5/5 Un classique demeure un classique
Confort 3.5/5 Les grands y sont à l'étroit
Performances 3.5/5 Adéquates pour un moteur 2,0 litres
Appréciation générale 4.5/5 Une incontournable
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