Mercedes-Benz Classe C 2015: Maintenant que les enfants sont grands...

Publié le 11 août 2014 dans Premiers contacts par Alain Morin

Il n’y a pas très longtemps, la Classe C représentait le bas de gamme de Mercedes-Benz. Un bas de gamme quand même pas très bas de gamme, vous en conviendrez. Puis, désirant élargir sa clientèle, l’auguste manufacturier allemand a présenté en Amérique sa Classe B et, récemment, sa Classe CLA. La Classe C, comme un couple dont les enfants sont désormais grands, peut enfin prendre du bon temps.

Évidemment, la Classe C ne peut pas aller boire une coupe de vin sur une terrasse un dimanche après-midi ou se payer des vacances en Europe. C’est une voiture! Alors, elle fait comme toutes les voitures qui s’émancipent. Elle gagne en dimensions, en confort, en luxe, en beauté, en puissance et en prestige.
Sans être changées dramatiquement, les lignes de la Classe C sont plus dynamiques qu’avant avec un pli harmonieux parfaitement positionné sur les flancs pour souligner son caractère sportif, sensuel et moderne. C’est sûrement vrai, on nous l’a dit lors de la conférence de presse! Quoi qu’il en soit, il est vrai que la nouvelle berline compacte affiche une prestance inconnue jusqu’à présent. La partie avant est changée et plus aérodynamique et si les Américains auront le choix entre deux présentations, ordinaire et AMG, seule cette dernière sera offerte ici. D’ailleurs, selon mon humble opinion, la présentation AMG est beaucoup plus réussie avec la grosse étoile Mercedes en plein centre.

C’est l’habitacle qui a mérité le plus d’attention de la part des designers. Le tableau de bord est tout nouveau mais, fidèle à la tradition, il demeure dans les standards – élevés – de Mercedes-Benz. C’est donc dire que l’ensemble est quand même austère, les matériaux sont de belle facture, assemblés avec minutie, les jauges sont faciles à consulter et certaines commandes sont trop complexes.

Quand un vieux journaliste rêve encore aux radios avec deux boutons…

Un peu à la manière de Lexus avec son Remote Touch, Mercedes nous arrive avec le Touchpad, un accessoire dont l’humanité s’est passée pendant 150 000 ans sans trop de mal. J’imagine qu’en jouant quelques heures avec ce pavé tactile, on arrive à lui faire faire des trucs intéressants. Les informations trouvées grâce à ce Touchpad sont relayées à l’écran central qui ressemble à s’y méprendre à une tablette ajoutée à la hâte. Peut-être que si cet écran était tactile, Mercedes n’aurait pas eu à développer le Touchpad… Heureusement, la plupart des commandes sont dupliquées sur le volant ou le tableau de bord. Remarquez que j’ai été infiniment plus frustré par la madame dans le système de navigation qui se taisait au mauvais moment ou donnait ses informations à la dernière seconde. Quand ce n’était pas la seconde d’après!

Par contre, le confort des sièges avant compense allègrement ces petits désagréments. À l’arrière, l’espace est plus généreux qu’avant, gracieuseté d’un empattement qui a progressé de 7,6 cm. La longueur totale a aussi cru de 9,4 cm, ce qui se répercute avantageusement dans le coffre qui présente 481 litres contre 475 avant. La banquette arrière est confortable pour deux personnes (tant pis pour la troisième!) mais son accès et la sortie demandent quelques contorsions... Le coffre est grand et la possibilité d’abaisser les dossiers de façon 40-20-40 ajoute à la polyvalence.

Deux moteurs… pour commencer

Pour l’instant, la Classe C offre deux moteurs. La C 300 reçoit un quatre cylindres turbocompressé de 2,0 litres développant 241 chevaux et 273 livres-pied de couple. Ce moteur, contrairement à ce qu’on pourrait croire, est totalement différent du 2,0 litres qui équipe la CLA et la B. Les Allemands ont le don de simplifier les choses… Le 2,0 litres de la C, associé à une excellente boite automatique 7G-Tronic Plus, est très doux et suffisamment puissant pour la majorité des gens. Un 0-96 km/h (0-60 mph) impromptu a donné 8,2 secondes. À la fin de la journée, l’ordinateur de bord affichait 25,8 mpg américains ou, si vous préférez, 9,1 l/100 km.

La C 400, elle, est plus olé olé avec un V6 turbocompressé aussi qui déballe 329 chevaux et 354 livres-pied de couple. Les accélérations sont nettes et viriles et sans doute qu’on peut atteindre 100 km/h en 7 secondes et des poussières. Nous validerons la chose quand nous en ferons l’essai au Québec. Cette fois, l’ordinateur de bord affichait 22,8 mpg, soit 10,3 l/100 km. Comme toujours, la transmission – la même que sur la C 300 – est impeccable, du moins sur les routes publiques à des vitesses pratiquement légales. S’il faut en croire le silence et l’ébauche de sourire du présentateur lors de la conférence à la question d’un journaliste, une version diésel viendra bientôt s’ajouter à la gamme. Tout comme un Coupé (le coupé actuel est offert en 2015 mais sous l’ancienne génération) et, pourquoi pas, une familiale.

Toutes les C 300 et C400 vendues au Canada sont à rouge intégral. Les voitures essayées roulaient sur des Pirelli Cinturato P7 225/45R18 à l’avant et 245/40R18 à l’arrière pour la C 300 et des Continental ContiSportContact 225/40R19 et 255/35R19 pour la C 400.

Agile mais pas sportive

Sur la console, on retrouve le Agility Select, un beau nom pour parler d’un système à quatre modes de conduite. Le nom est peut-être de la poudre aux yeux, le système, lui, en met plein la vue. Ce dispositif agit sur la direction, la réponse de l’accélérateur, la fermeté de la suspension et la transmission. Les différences entre les modes sont bien senties. Le mode le plus intéressant demeure, selon moi, le Sport qui amène un bon équilibre à la voiture dès qu’on sort de la ville. Le mode Sport + n’est pas banal, loin de là, mais à moins de vouloir sortir des courbes tel un missile, je le trouve un peu trop extrême pour la compacte de Mercedes.

Ce mode Sport+ n’est pas désagréable à utiliser, mais la nouvelle C n’est pas une sportive comme la BMW Série3 ou la Audi A4. Elle mise davantage sur le confort, le luxe et la puissance que sur la conduite à la limite. D’un autre côté, il faut noter que sa tenue de route est très, très relevée et que si l’envie prend à son propriétaire de s’éclater, il pourra le faire sans problèmes. C’est juste qu’on ne la sent pas aussi enjouée qu’une Série 3. En fait, c’est plus une question de feeling que de capacité.

En termes de conduite, la C 400 est incontestablement plus agréable à vivre que la C 300. Soyez toutefois assuré que cette dernière n’est pas une pénitence à conduire! Peu importe le modèle, la tenue de route est solide comme on l’a vu plus haut, la direction est précise et offre un excellent retour d’information et les freins stoppent la voiture rapidement (je n’ai pas effectué d’essais mesurés). Cependant, je ne sentais pas qu'ils travaillaient très fort, ce qui est, finalement, une belle qualité! En fait, on sent que le châssis, tout neuf, pourrait facilement prendre une centaine de chevaux de plus. Ça tombe bien, la C 63 AMG s’en vient!

La nouvelle Classe C débarquera en concessions en septembre 2014. La C300 débute à 43 000 $ et la C400 à 51 400 $. Inutile de mentionner que rares seront les consommateurs qui repartiront avec une Classe C toute nue. Donc, il faudra porter attention aux nombreuses options et groupes d’options, quelquefois facturés à fort prix.

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Mercedes-Benz Classe C 2015
Version à l'essai C400 4Matic berline
Fourchette de prix 40 850 $ – 76 600 $
Prix du modèle à l'essai CA$48,000
Garantie de base 4 ans/80 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 4 ans/80 000 km
Consommation (ville/route/observée) 9.4 / 6.3 / 9.1 L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents Audi A4, BMW Série 3, Cadillac CTS, Lexus ES, Lexus IS, Lincoln MKZ, Volvo S60
Points forts
  • Lignes très modernes
  • Confort assuré
  • Consommation retenue (surtout avec la C 300)
  • Habitacle plus spacieux
  • Conduite agréable
Points faibles
  • Pavé tactile (Touchpad) plus ou moins intéressant
  • Système de navigation irritant
  • Dispositif Start/Stop agaçant
  • Visibilité 3/4 arrière plutôt pauvre
Fiche d'appréciation
Consommation 4.0/5 Excellente compte tenu de la puissance. Méritera-t-elle le même nombre d'étoiles après un essai au Québec?
Valeur subjective 4.0/5 Comme on dit, "Bien entretenue, une Mercedes c'est pas tuable!"
Esthétique 4.0/5 Question de goût mais les détracteurs semblent peu nombreux
Confort 4.0/5 Le confort d'une Classe S en format réduit
Performances 4.0/5 4 étoiles pour la C400, 3 pour la C300.
Appréciation générale 4.0/5 Cette nouvelle Classe C devrait bien vieillir, du moins au niveau mécanique.
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