Mercedes-Benz Sprinter 2014: Le combat des fourgons
C'est par un bel après-midi ensoleillé que Mercedes-Benz m'a invité à découvrir sa gamme de fourgons Sprinter, qui a été modernisée pour 2014. Mon expérience des fourgons étant cependant limitée à quelques rapides balades dans un Van GMC 1987 il y a de cela plusieurs années, j'appréhendais quelque peu l'expérience. Comment allais-je bien pouvoir comparer le nouveau Sprinter à sa compétition, sans même savoir selon quels critères on évalue l'une de ses bêtes de somme? J'ai eu une bonne surprise en franchissant la porte : l'événement était organisé pour des acheteurs potentiels, et Mercedes-Benz avait suffisamment confiance en son Sprinter pour nous fournir aussi un Ram ProMaster ainsi qu'un Ford Transit ce qui allait nous permettre de les départager! Que le combat des fourgons commence!
Un convoi de réfrigérateurs
Après une rapide présentation des protagonistes de cette confrontation, on nous dirige vers une file de véhicules prêts à prendre la route. On s'assied confortablement (certains plus que d'autres), on ajuste les commandes et nous voilà partis! Dès le départ, le Sprinter se démarque de la concurrence. Le fourgon allemand est plus silencieux que ses compétiteurs, et la vue à bord y est meilleure. Équipé de larges miroirs, le Mercedes-Benz est facile à placer sur la route. De plus, on remarque que sa planche de bord est robuste, tout en étant faite de matériaux de haute qualité. Il est amusant de noter que de mon point de vue de journaliste automobile, plusieurs parties du Sprinter proviennent de divers autres véhicules de la marque à l'étoile d'argent : volant de l'ancienne Classe C, planche de bord de la Classe B, commande du régulateur de vitesse de la Classe S datant de 2002... Ce sont toutes des composantes qui ont fait leurs preuves, et le fourgon rassemble bien tous ces éléments. Les espaces de rangement sont légion, et bien que mon modèle d'essai était quelque peu dépourvu d'accessoires, ce type de véhicules est hautement modulable, capable d'être adapté à n'importe quelle tâche.
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Un stationnement, des cônes... et des véhicules commerciaux
Une fois notre essai routier terminé, on nous dirige vers un grand stationnement où un parcours d'obstacle a été aménagé. Au menu, quelques manœuvres d'évitement ainsi qu'un test de freinage d'urgence. Dans n'importe quelle voiture, l'exercice aurait été facile, mais il est important de noter qu'aucun fourgon (le Mercedes-Benz aussi bien que les autres) n'a été conçu avec comme mandat de pouvoir franchir un slalom! Néanmoins, le Sprinter tire bien son épingle du jeu une fois de plus. Avec un système antiroulis très avancé intégré à l'antipatinage, même mes plus agressives tentatives pour déstabiliser l'énorme boite sur roues se sont révélées inefficaces. Peu importe la brutalité des manœuvres, le Sprinter demeurera perpendiculaire au sol, ses quatre roues fermement plantées sur le bitume. En situation d'urgence, c'est une caractéristique particulièrement utile!
Au niveau des motorisations, le Sprinter était le seul véhicule équipé d'un moteur diésel. Il s'agit d'un 4 cylindres de 2,1 litres développant un bien maigre 161 chevaux, cependant supportés par 265 livres-pied de couple. Ce moteur est accouplé à une nouvelle transmission à sept rapports. Les accélérations sont légèrement en retrait par rapport à la compétition (spécialement en comparaison du Ford, qui vient avec le moteur V6 Ecoboost de 310 chevaux et 400 livres-pied de couple, transformant le van en un véritable muscle car), mais sa frugalité sera appréciée, puisque Mercedes-Benz annonce le cout en essence le plus bas du segment. Évidemment, Mercedes n’allait pas dire le contraire…. Pour ceux qui ont besoin d'un engin plus coriace, le 6 cylindres de 3,0 litres (188 chevaux, 365 livres-pied de couple) est toujours offert, accompagné comme à l'habitude de sa transmission automatique à 5 rapports. Niveau freinage, on remarque que le système ABS du Sprinter est très docile, permettant au conducteur de garder la pleine maitrise de son fourgon même pendant un arrêt d'urgence.
Combien pour vot' van, là?
Mais on le sait, puisqu'il s'agit d'un outil de travail, la question-choc, c'est souvent le prix. Non seulement à l'achat, mais aussi pour les couts de roulement, d'essence, d'entretien, de réparation, et même l'éventuelle valeur de revente. Le Sprinter débute à 39 900 $ pour une version commerciale avec un empattement de 144 pouces. Il faut ensuite compter le prix des options qui sont indispensables à votre entreprise (toit surélevé : 2 500 $. Rétroviseur chauffant : 260 $. Régulateur de vitesse : 390 $, et ainsi de suite...). Règle générale, le fourgon de Mercedes-Benz coute plus cher à l'achat que ses concurrents.
Il y a quelques années à peine, le Sprinter devait convaincre les acheteurs qu'il était rentable pour eux de payer plus cher pour un fourgon, la compétition se composant de véhicules technologiquement dépassés, mais dont les couts d'utilisation étaient significativement plus bas (Ford Econoline et GMC Savannah, entre autres). Maintenant, avec la récente arrivée sur le marché du Ram ProMaster et du Ford Transit, le Sprinter n'est plus le seul à pouvoir jouer la carte de la modernité. En fait, dans un drôle de retournement de situation, c'est maintenant lui qui peut vanter sa fiabilité éprouvée, puisqu'il est désormais l'un des plus vieux vans commerciaux offerts au Canada! Qu'à cela ne tienne, la compétition aura fort à faire pour déloger le Sprinter de son trône, car la majorité des conducteurs qui ont l'occasion d'essayer l'une ou l'autre version de ce véhicule ne jure plus que par lui!