Match des Intermédiaires, la relève de la garde

Publié le 25 août 2014 dans Matchs comparatifs par Denis Duquet

Ce match comparatif s'est tenu à l'été 2013 et a été publié dans le Guide de l'auto 2014

S’il est vrai que le marché automobile du Québec est surtout concentré vers les berlines et les VUS compacts, les intermédiaires ont récemment connu une hausse de popularité. Cette catégorie a stoppé son déclin surtout en raison de l’arrivée d’une multitude de nouveaux modèles qui ont été lancés au cours de la dernière année. L’occasion était donc idéale pour les évaluer.

Comme ce fut le cas l’an passé pour les VUS compacts, le nombre total des véhicules mis en comparaison s’est chiffré à 11. Soulignons que de ce nombre, 7 d’entre eux ont été dévoilés au cours des 16 derniers mois, une raison incontournable pour les comparer. Et dès que les véhicules ont été alignés au centre de la piste triovale de Sanair, une évidence a sauté aux yeux de tous nos essayeurs : la lutte sera plus serrée que jamais tant les véhicules sont de très haute qualité.

Comme c’est notre politique depuis quelques années, ce match s’est déroulé sur une période de deux jours. La première journée s’est tenue sous une température maussade. Malgré un vent froid et un ciel couvert, nos 11 essayeurs ont procédé à une évaluation statique très serrée des 11 modèles en lice. Pendant ce temps, les voitures étaient filmées par notre vidéaste maison Johan Leduc et l’équipe de tournage de l’émission Le Guide de l’auto à MAtv. Notre photographe étoile Jeremy Alan Glover ne chômait pas lui non plus et mitraillait aussi bien les voitures que les essayeurs avec son appareil photo. Finalement, Bertrand Plouffe a piloté toutes les « candidates » dans un slalom d’évaluation. Soulignons qu’aucune aide électronique à la conduite n’a été désactivée afin de respecter les conditions normales d’utilisation.

Par ailleurs, sachez que même si le ciel était menaçant, pas une goutte de pluie n’est tombée sur notre groupe pendant toute la durée de l’essai. Puis, dès qu’on eut quitté la piste de Sanair, des trombes d’eau se sont abattues sur la région de Saint-Pie de Bagot!

La seconde journée a été consacrée aux essais routiers. Afin d’assurer l’évaluation la plus égale possible de toutes les concurrentes, nous avons utilisé un circuit d’essai de manière à ce que chaque conducteur soit en mesure de comparer toutes les voitures sur un parcours identique. D’une longueur d’environ 25 km, cette piste d’essai temporaire comprenait, à sections égales, une route nationale, une section d’autoroute et enfin une route secondaire dont la condition de revêtement était passablement mauvaise. Le parcours comprenait notamment une courbe en dévers parsemée de bosses et de trous qui a permis de démarquer les suspensions. De plus, ce trajet comportait son lot d’arrêts et de départs, afin de simuler la conduite urbaine.

Comme chaque année, notre classement est à titre indicatif et correspond à une évaluation d’un groupe de personnes dont la majorité apprécie les voitures au comportement un peu plus sportif que la moyenne. Aussi, pour la première fois dans une évaluation de véhicules non sportifs dans le Guide, nous avons établi un classement en fonction du prix. À la page des résultats, vous retrouverez le classement sans tenir compte du prix des véhicules essayés (résultat brut), et un autre en tenant compte du prix des véhicules essayés. C’est ainsi que la Ford Fusion se classe au sixième rang en mode non pondéré et grimpe de deux places en raison de son prix relativement modeste.

Nous avons tenté dans la mesure du possible d’offrir une comparaison juste et équitable pour tous les véhicules. Cependant, vous, le consommateur, avez toujours le dernier mot. Il se peut qu’une voiture qui vous intéresse ne soit pas dans le premier tiers du classement, mais si elle convient à vos attentes et à votre budget, c’est le véhicule qu’il vous faut. De plus, vous réaliserez que la lutte a été plus serrée que jamais, ce qui explique la marge très étroite entre certaines candidates.

Mazda6 – 1
Cette toute nouvelle berline arrive en tête et le verdict est sans appel. Non seulement elle a décroché la palme lorsqu’on comptabilise tous les résultats statiques et dynamiques de notre essai, mais elle a été également le premier choix de la quasi-totalité de nos essayeurs, leur coup de cœur si vous aimez mieux. Cette première place est assez simple à expliquer. La Mazda6 est celle qui harmonise le mieux tous les éléments d’une automobile. Sa silhouette a été la plus appréciée du lot tandis que sa tenue de route a été jugée parmi les meilleures.

C’est cet équilibre général associé à une consommation de carburant très frugale qui lui a valu cette première place. Comme le souligne l’un de nos essayeurs : « Dans sa version précédente, c’était une voiture qui possédait d’indéniables qualités, mais il lui manquait un petit quelque chose qui lui permettait de se distinguer. Ç’a été réalisé avec ce nouveau millésime ». Le constructeur a pris un risque considérable avec la Mazda6. Il est en effet parti d’une page blanche pour concevoir cette voiture qui possède non seulement une nouvelle plateforme inédite, mais aussi une motorisation qui vise la faible consommation de carburant. Il ne faut pas oublier que l’épithète SKYACTIV utilisée pour désigner la technologie de cette voiture comprend le moteur, la transmission et la plateforme.

Si nos essayeurs ont apprécié sa tenue de route, son style et l’homogénéité de son comportement routier, plusieurs ont cependant affirmé que la planche de bord aurait pu être un peu plus élaborée tandis que la majorité, comme sur presque toutes les voitures en lice, a souligné que la visibilité arrière était nettement perfectible.

Mazda a joué gros en mettant toutes ses énergies dans la réalisation de ce nouveau modèle, et le résultat est probant : La 6 est à la fois élégante, sportive, assez performante et elle enregistre une consommation de carburant plus que raisonnable.

Honda Accord – 2
On peut affirmer sans risque de se tromper que cette Honda a été une révélation pour plusieurs de nos essayeurs dans le cadre de ce match. Totalement redessinée l’an dernier, cette berline remplaçait un modèle qui avait connu sa part de déboires au chapitre des ventes. Même si sa silhouette n’est pas nécessairement la plus spectaculaire du lot, les participants ont été fortement impressionnés et cela à pratiquement tous les points de vue.

Ce second rang n’est absolument pas usurpé car c’est une voiture homogène et complète. Plusieurs ont souligné que lorsqu’ils prenaient place à bord de la Accord, ils avaient l’impression d’être au volant d’un véhicule se vendant beaucoup plus cher. Les sièges ont été jugés confortables tandis que l’habitabilité ne fait pas défaut. Mais ce qui a épaté la quasi-totalité de nos conducteurs, c’est la transmission CVT qui est d’une efficacité telle que plusieurs de nos essayeurs ont vérifié deux fois qu’il s’agissait bien de ce type de transmission! Trois véhicules de ce match étaient dotés d’une telle mécanique, celle de la Honda les a éclipsés. Soulignons au passage que cette boite de vitesse propose deux réglages : « D » et « S ». Dans le second cas, la boite maintient plus longtemps les régimes élevés afin d’obtenir de meilleures prestations du quatre cylindres de 185 chevaux. Le niveau sonore en souffre cependant. La plupart ont bien apprécié le système LaneWatch, qui élimine l’angle mort à droite en permettant de voir sur un écran ce qui se passe du côté droit de la voiture. Il est actionné par le clignotant et est fort utile pour détecter la présence de cyclistes par exemple.

C’est sans doute son manque relatif de panache, son tableau de bord jugé inutilement complexe et une silhouette très sobre qui explique le fait que la Honda s’est inclinée devant une Mazda6 plus typée et possédant plus de personnalité.

Volkswagen Passat – 3
Voilà une voiture qui n’a certainement pas volé sa place. En effet, cette allemande « Made in USA » termine au second rang dans notre classement non pondéré et glisse d’une position lorsqu’on tient compte de son prix plutôt élevé par rapport à bien d’autres. C’est également le seul modèle du groupe qui soit doté d’un moteur diésel. Ce qui l’a pénalisé au chapitre du prix, mais l’a avantagé en fait de consommation de carburant car il a mérité la meilleure note à ce chapitre.

Précisons que pour choisir un modèle destiné à participer à ce match, nous avions le choix entre deux motorisations, soit le moteur cinq cylindres à essence (qui sera éventuellement remplacé en cours d’année par un moteur quatre cylindres turbo. Donc on l'oublie). Ou encore un quatre cylindres TDI associé à une boite automatique à double embrayage. Ce dernier modèle répondait à nos exigences de base, mais il a souffert au chapitre du prix.

Plusieurs ont trouvé que la ligne générique de la Passat était trop sobre, mais tous ont vanté son excellente habitabilité, notamment aux places arrière qui sont presque similaires à celles d’une grosse limousine. Cependant, on a déploré le manque d’espaces de rangement, certaines dispositions des commandes et une console centrale jugée trop large. Le comportement routier a été apprécié tout comme le rendement du diésel qui permet d’obtenir des performances correctes associées à une faible consommation de carburant. Ce n’est donc pas surprenant si la Passat a terminé au second rang dans la catégorie du « Choix des essayeurs ». Plusieurs avaient des appréhensions face à cette voiture qu’ils n’avaient jamais conduite précédemment, mais il s’est avéré que cette Volkswagen de fabrication nord-américaine est capable de tenir tête à ce que la concurrence peut offrir de mieux en fait de finition et de qualité d’assemblage. Par ailleurs, elle propose une conduite très germanique grâce à son châssis solide, sa direction précise et ses sièges fermes mais jamais inconfortables.

Ford Fusion – 4
La quatrième place de la Fusion est la preuve que les chiffres ne disent pas tout. En effet, elle s’est classée au sixième rang lors de notre classement brut, et a grimpé de deux rangs en bénéficiant de la pondération par rapport au prix. Bref, par ses qualités intrinsèques, elle figure dans la seconde moitié du classement.

Il est certain que la plupart des membres de notre jury ont été déçus ou désappointés par cette voiture qui leur promettait tant en raison de sa silhouette fort réussie et d’un habitacle qui séduit dès qu’on prend place à bord. Une fois de plus, les avis ont été partagés au sujet du MyFord Touch et du système de reconnaissance vocale Sync. Pour certains, c’était relativement simple, pour d’autres c’était du chinois...

Le moteur EcoBoost de 1,6 litre a reçu des critiques variées, selon probablement le style de conduite de chacun. Si l’accélération initiale de ce dernier a été jugée correcte, plusieurs ont trouvé qu’il s’essoufflait rapidement, de quoi rendre les dépassements parfois inquiétants. En plus, le niveau sonore dans l’habitacle est nettement perfectible. Et même si cet élément n’est pas considéré dans notre classement, la qualité sonore de la radio a été jugée très moyenne. Heureusement, le système Sony optionnel permet de régler le problème facilement.

En général, l’unanimité s’est faite quant aux qualités routières de la Fusion qui est à l’aise sur la grande route, mais qui perd très vite de son assurance sur les routes bosselées, notamment dans les courbes alors que train avant manque d’adhérence et que la direction devient moins communicative. Un essayeur a même parlé de suspension navale!

Somme toute, c’est une berline élégante et généralement agréable à conduire, mais elle possède des défauts d’aménagement et une suspension handicapée par les mauvaises routes.

Toyota Camry – 5
Cette Toyota nous a posé un problème de conscience. En effet, alors que toutes les voitures étaient regroupées pour une évaluation comparative, nous avons découvert qu’elle était propulsée par un V6, même si nous avions bien stipulé que nous voulions un moteur quatre cylindres associé à une boite automatique. L’éliminer du lot aurait été injuste, puisqu’il s’agit d’une erreur de la part de la compagnie chargée de préparer les voitures de presse. Cependant, le reste de l’auto demeure le même, les sièges, les commandes, tout est identique. Mais pour être justes avec les autres, nous l’avons pénalisée dans le cadre du slalom en raison de la puissance de son moteur. De plus, dans la fiche technique nous avons fait état de la version avec moteur quatre cylindres et avons utilisé les données de performance que nous avions enregistrées précédemment avec un modèle SE doté du moteur approprié. La seule catégorie où elle a été pénalisée, c’est au slalom alors qu’on lui a imposé une pénalité de deux secondes, ce qui a eu un certain effet sur le classement, mais pas au point de tout chambouler. Cette Camry possède toutes les qualités et défauts propres à ce modèle depuis des années, mais il faut souligner un caractère dynamique et plus pointu que d’habitude.

Comme toutes les Toyota, la Camry ne domine pratiquement à aucun chapitre, à l’exception de la qualité d’assemblage et de la finition, mais elle ne fait rien de mauvais non plus. Par contre, la sécheresse de la suspension a été soulignée maintes fois. Lors de sa refonte, on a accompli d’intéressants progrès en fait de design tandis que l’agrément de conduite a été amélioré. Malgré tout, sa sagesse générale ne lui a pas permis d’obtenir un meilleur classement. Mais pour plusieurs acheteurs, le fait de conduire une voiture fiable dont la valeur de revente est excellente compense ce caractère mi-figue, mi-raisin.

Chevrolet Malibu – 6
S’il faut se fier aux commentaires émis par notre jury, cette Chevrolet a été la surprise du match. Plusieurs s’attendaient à prendre place à bord d’une voiture dont le comportement routier et les performances seraient inférieurs à la moyenne de la catégorie. Mais pratiquement tous les membres ont été conquis par cette voiture dont l’habitacle n’a rien à voir avec ce que GM proposait il y a cinq ans à peine.

En outre, le comportement routier associé à un moteur enjoué en a épaté plusieurs. Si vous examinez la feuille de résultats, vous allez constater que la Malibu se classait au quatrième rang avant d’être déclassée de deux rangs en raison de son prix, le plus élevé de notre match.

Les avis sont partagés quant à son allure. Certains ont jugé sa silhouette dépassée, d’autres ont trouvé que la ligne était équilibrée et le tableau de bord moderne. Mais là où elle a brillé le plus, c’est lors du slalom alors qu’elle a été la plus rapide en piste avec un temps de 28,7 secondes. Avec la Mazda6 – 29,58 secondes – elle est la seule à avoir franchi le cap des 30 secondes. Un détail intéressant à souligner, le vidéaste Yohan Leduc s’était amené à Sanair au volant d’une Porsche Boxster 2013. Aux fins de comparaison, on a demandé à notre essayeur désigné des slaloms, Bertrand Plouffe, de parcourir le slalom au volant de la Porsche en question. Au second essai, la bagnole réalisait un temps de 27,62 secondes! Somme toute, la Malibu ne s’est pas trop mal débrouillée!

Pour résumer, les gens ont apprécié son comportement routier, la vivacité de son moteur, malgré un certain délai de réponse du turbo, et ont tous critiqué les places arrière qui ont été jugées trop petites et manquant d’espace pour les jambes.

Kia Optima – 7
Puisque ce modèle partage la même mécanique et sensiblement la même plateforme que la Hyundai Sonata, on se serait attendu à ce que les deux affichent un classement pratiquement similaire. C’est ce qui est arrivé lorsqu’on a compilé notre pointage sans pondération alors que l’Optima avait un avantage de 1,9 point. Elle a réussi à conserver son avance puisque le classement pondéré l’avantage également en raison de son prix légèrement inférieur à celui de la Sonata..

Les gens ont beaucoup apprécié l’élégance de sa carrosserie tandis que la planche de bord a mérité de bonnes notes grâce à son côté pratique et l’inclinaison des commandes vers le pilote. Tous ont été impressionnés par l’immense toit panoramique.

En revanche, comme c’est pratiquement la norme dans cette catégorie, la piètre visibilité arrière n’a échappé à personne… Au chapitre de la conduite, le manque de raffinement du système de contrôle de traction a été mentionné à maintes reprises, certains prétendent que ce pourrait même être dangereux, surtout en conduite hivernale. Le 2,4 litres a satisfait l’ensemble de nos essayeurs. Toutefois, la boite automatique est moins efficace que celle de la Hyundai. En plus, dans notre slalom, l’Optima a concédé une demi-seconde par rapport à la Sonata en raison du contrôle de stabilité intrusif. Une demi-seconde, ça ne change pas le monde, mais ça influence un classement, surtout lorsque les deux voitures sont aussi rapprochées l’une de l’autre! Une autre particularité qui différencie les deux coréennes est la consommation de carburant qui était nettement à l’avantage de la Sonata à la fin de notre évaluation.

Encore une fois, ce qui démarque une voiture qui termine au septième rang par rapport à celles qui sont dans le premier tiers du classement, c’est qu’elle ne possède tout simplement pas encore l’homogénéité des premières. Ce qui n’en fait pas pour autant une mauvaise voiture, bien au contraire.

Hyundai Sonata – 8
Il est certain que nos essayeurs ont tous aimé l’élégante silhouette de ce modèle qui ne cesse d’épater. L’habitacle a également mérité des commentaires élogieux quant à l’excellente visibilité vers l’avant et son tableau de bord original bien que certaines commandes, dont celles de la ventilation, soient jugées un peu gadget aux yeux de certains. Le moteur livrait des performances dans la bonne moyenne aussi bien au chapitre des reprises que des accélérations. Par contre, le comportement routier de la Sonata est ordinaire, tandis qu’elle a réalisé une performance assez décevante au slalom, se classant au septième rang. En fait, son allure si élégante a provoqué des attentes élevées chez de notre jury qui s’est révélé quelque peu déçu d’une conduite généralement sans feedback, d’une suspension réagissant parfois mal aux imperfections de la route et d’une direction manquant quelque peu de précision. Si elle n’avait pas été comparée à d’autres modèles, les gens lui auraient certainement octroyé de meilleures notes. Ces comparaisons à la chaine sont impitoyables et lorsqu’on la conduit à la suite des autres, ses éléments un peu plus faibles que la moyenne lui font perdre des points. Par contre, les quelques spécialistes en fait de qualité d’assemblage et de finition ont été impressionnés par le travail des ouvriers coréens.

Les amateurs de système audio ont apprécié la sonorité de celui-ci même s’il ne s’agissait pas d’un modèle griffé, comme c’était le cas pour plusieurs concurrentes.

Par rapport au modèle qu’elle remplace, la Sonata est une voiture impressionnante qui ne déçoit pas non plus en ce qui a trait à la conduite et au confort. En outre, elle est couverte par une garantie rassurante. Cependant, elle n’a pas encore assez de « maturité » au chapitre des performances et de la tenue de route pour terminer dans le premier tiers du plateau. Ce sera sans doute pour la prochaine génération.

Nissan Altima – 9
Avant de prendre le volant de cette voiture, plusieurs croyaient qu’elle serait parmi les leaders au classement. Mais chaque fois que l’un des essayeurs quittait la voiture, il était facile de voir qu’il n’avait pas eu le coup de foudre. En fait, quelques-uns l’ont comparée à une Oldsmobile avec ses sièges moelleux, sa direction trop assistée et sa suspension trop souple. De plus, le style de cette berline a laissé la plupart des gens perplexes. Cette voiture a perdu le caractère un peu déjanté et exclusif de ses premières générations. On l’apprécie au premier coup d’œil, mais dès qu’on l’examine de plus près, elle perd des points...

Par contre, sa motorisation n’a prêté flanc à aucune critique majeure et la qualité du fonctionnement de la transmission CVT a été soulignée. De plus, son 2,5 litres a enregistré une consommation de carburant exemplaire étant l’un des plus frugaux du lot. Le régime moteur très bas à 100 km/h y est pour beaucoup. Par contre, les reprises et les accélérations se font sans conviction.

Le classement en huitième position de cette Nissan s’explique en bonne partie par son manque de caractère. À son volant, les sensations de conduite sont gommées par une direction engourdie qui diminue le feedback de la route. Nos essayeurs ont déploré une certaine mollesse générale de la suspension autant sur les autoroutes qu’en conduite plus sportive tandis que sa performance en slalom a été moyenne.
Bref, le manque de caractère de l’Altima l’a fortement pénalisée malgré d’incontournables qualités.

Subaru Legacy – 10
En tout premier lieu, il est important de préciser que la qualité d’une auto comme la Legacy ne correspond pas à son 10e rang. Malheureusement, les voitures de cette marque ont de la difficulté à se faire justice dans le cadre d’un match comparatif. La raison est bien simple : les Subaru sont des voitures conçues par des ingénieurs qui privilégient avec une grande rigueur les qualités qu’ils jugent essentielles dans une automobile. Cette approche cartésienne produit souvent des véhicules de qualité qui manquent toutefois de charme.

Le talon d’Achille de la Legacy est son moteur à cylindres horizontaux dont la puissance ne se fait pas toujours sentir au bon moment. Comme si ce n’était pas assez, il est associé à une transmission CVT qui n’a pas reçu beaucoup d’éloges de la part de notre équipe. En fait, la plupart des essayeurs l’ont qualifiée de la pire dans le cadre de ce match. En plus d’être bruyant, ce groupe propulseur n’est pas tellement performant. Enfin, la direction engourdie et la pédale de frein spongieuse n’ont rien fait pour arranger les choses.

Par contre, la Legacy représente un rapport qualité-prix fort intéressant puisqu’elle est construite avec soin. Elle fait appel à des matériaux de qualité, et la longévité de sa mécanique est devenue légendaire au fil des années. Et pour le prix, on obtient une transmission intégrale qui est un atout incontournable dans l’esprit des acheteurs. En plus, sa sécurité la classe parmi les leaders à ce chapitre.

Pour bien évaluer une voiture semblable, il faut la conduire pendant quelques semaines et même plusieurs mois pour en apprécier les qualités qui ne remontent pas nécessairement à la surface dans la cadre d’un essai de deux jours.

Suzuki Kizashi- 11
La présence de cette Suzuki dans ce match a pour but de mettre un point final à la triste histoire d’une bonne voiture qui a connu une mise en marché lamentable. Elle a été présentée comme une intermédiaire alors qu’il s’agit en réalité d’une compacte de très grand format, désavantagée par un prix de vente fort peu compétitif. Ajoutez à cela un nom difficile à prononcer dans pratiquement toutes les langues sauf le japonais, et vous avez les causes d’un échec. Et ce n’est pas parce que Suzuki quitte notre pays à la fin de 2014 que la Kizashi a obtenu la dernière place. C’est plutôt que la concurrence était trop forte. C’est comme si un boxeur de 65 kg affrontait un pugiliste pesant plus de 110 kg. Il est certain que si la Kizashi avait été évaluée avec les compactes de l’an passé, elle aurait récolté de meilleures notes.

Malgré tout, nos essayeurs ont bien apprécié son comportement routier, son moteur de 2,4 litres et ses performances générales. Malheureusement, un habitacle garni de plastiques bon marché, une insonorisation perfectible et un prix assez peu compétitif face à la concurrence lui ont fait perdre des points. Elle propose pourtant un rouage intégral fort original qui peut être converti en traction selon les besoins.
Même si ce n’est pas l’objet de ce match, il y a toujours également la problématique de se procurer un véhicule dont la distribution se terminera dans quelques mois... Il y aura des aubaines, c’est sûr. Du reste, ce véhicule est fort bien construit et sa mécanique a prouvé sa fiabilité. Mais jusqu’à quel point a-t-on envie d’acquérir une automobile dont la valeur de revente sera nettement déficiente dans le futur? Celle-ci l’est déjà actuellement...

Un groupe fort homogène

Au fil des années et des différents matchs comparatifs, la plupart des essayeurs sont unanimes pour affirmer que la différence entre les véhicules d’une même catégorie est de plus en plus serrée. D’ailleurs, des vétérans de ce genre d’exercice soulignent qu’il y a moins d’une dizaine d’années à peine, il y avait deux ou trois voitures qui se démarquaient, tandis que le reste était à la traine. De nos jours, ce n’est plus le cas puisque chacun des modèles en lice pour ce match comparatif est un véhicule bien conçu et de bonne fabrication. Ce n’est que lorsqu’on les compare les uns par rapport aux autres, que l’on peut déterminer avec plus d’acuité les faiblesses et les forces de chacun. Cette année, un seul modèle manquait à l’appel, il s’agit de la Dodge Avenger ou sa jumelle chez Chrysler, la 200. La raison officielle de ce manufacturier concernant cette absence était qu’il n’y avait pas de modèle à moteur quatre cylindres disponible. C’est une excuse valable que nous ne réfutons pas. De toute façon, si l’on se fie à nos expériences précédentes avec l’un ou l’autre de ces modèles, l’Avenger / 200 n’aurait certainement pas gagné ce comparatif et aurait terminé tout au plus dans le dernier tiers du peloton. D’ailleurs, l’Avenger et la 200 sont en fin de carrière et seront remplacées par des voitures beaucoup plus compétitives. On verra au prochain match.

Enfin, ce classement est le fruit du travail de 11 essayeurs qui ont passé deux jours à piocher et tenter d’évaluer le plus honnêtement possible les véhicules inscrits. Mais le plus important de cet exercice n’est pas nécessairement de créer un classement immuable et invariable. C’est plutôt de mettre en évidence les forces et les faiblesses de chacun des véhicules participants afin de vous permettre d’effectuer une évaluation personnelle basée sur les multiples éléments que nous avons compilés.

La concurrence a pour effet d’améliorer les produits et nous en avons une belle preuve avec ce match alors que les 11 voitures participantes pourraient satisfaire les besoins de la majorité des gens. Bon choix!

                                                                                                  

    Chevrolet Malibu Ford Fusion Honda Accord Hyundai Sonata Kia Optima Mazda 6 Nissan Altima Subaru Legacy Suzuki Kizashi Toyota Camry VW Passat
Design / Style /40  
Extérieur (silhouette, proportions, originalité, style, attrait visuel pur) /30 23,0 24,2 24,3 23,7 23,0 26,0 21,5 20,8 18,2 22,1 23,5
Intérieur (design, couleurs, style, originalité, agencement des matériaux) /10 7,9 8,0 8,2 8,2 7,9 8,2 8,4 7,1 6,3 7,6 7,8
Carrosserie /80  
Finition intérieure + extérieure (qualité de peinture, écarts, assemblage) /20 16,3 16,1 16,6 16,3 16,2 17,3 16,3 16,7 15,0 17,2 17,8
Qualité des matériaux (texture, couleur, surface, odeur?) /20 16,2 16,9 16,3 16,0 15,2 17,4 16,4 15,5 14,2 16,6 16,8
Tableau de bord (clarté, lisibilité des cadrans, graphisme, disposition) /10 8,6 8,3 8,4 7,9 7,8 8,6 8,3 7,2 6,6 8,1 8,5
Équipement (accessoires, innovations, gadgets, système audio, etc.) /10 7,6 8,3 8,2 7,7 7,0 8,0 7,6 6,6 6,2 7,5 7,9
Coffre (accès, volume, commodité, modularité, polyvalence : passage?) /10 6,8 7,0 6,4 6,8 6,3 6,4 6,1 6,2 5,9 6,3 6,4
Rangements (accès, nombre, taille, commodité, efficacité) /10 7,4 7,9 7,6 7,8 7,4 7,0 7,5 7,3 6,8 7,7 7,3
Confort / Ergonomie /80  
Position de conduite (volant, sièges avant,repose-pied, réglages) /20 16,0 17,4 16,8 16,5 16,7 17,4 16,5 15,8 14,8 18,2 16,7
Ergonomie (facilité d'atteindre les commandes, douceur, précision) /20 16,0 17,0 17,3 17,2 16,8 17,5 17,0 16,0 14,9 17,0 16,5
Places arrière (accès, confort, espace, appuie-tête ?) /20 15,1 16,4 16,4 15,8 16,2 16,0 16,2 16,2 14,5 15,9 17,4
Silence de roulement (sur chaussée lisse ou raboteuse, bruit de vent) /20 16,3 16,8 16,5 16,0 16,4 16,7 16,5 15,0 13,6 16,8 16,7
Conduite /170  
Tenue de route (équilibre, agilité, adhérence, facilité, marge de sécurité) /50 44,9 41,5 44,7 40,8 40,3 44,1 40,9 42,9 40,7 41,7 45,0
Moteur (rendement, puissance, couple à bas régime, réponse, agrément) /40 36,3 34,0 35,1 31,8 33,3 34,8 31,9 32,4 30,9 36,5 35,8
Direction (précision, 'feedback', résistance aux secousses, braquage) /20 16,7 15,8 17,2 15,8 15,8 17,4 15,7 16,9 15,7 17,4 17,8
Freins (sensations, modulation, constance, performances, résistance) /30 25,6 25,1 25,3 23,4 24,6 26,0 24,5 24,0 23,1 25,7 26,0
Transmission (précision, rapidité, étagement, douceur, embrayage) /20 17,0 16,0 16,8 16,4 17,0 17,6 15,6 14,3 14,7 17,7 17,8
Consommation de carburant /10 7,2 7,8 7,2 7,8 6,6 7,5 8,1 7,5 8,3 7,5 8,0
Sécurité /20  
Visibilité (surface vitrée, largeur des montants, angles morts) /10 7,2 8,1 8,3 7,2 6,9 6,6 7,6 8,0 7,3 7,9 7,9
Rétroviseurs (taille, forme, emplacement, clarté - bloque points de corde?) /5 3,4 4,4 4,8 3,8 4,0 4,2 4,0 3,8 4,0 3,7 3,7
Systèmes d'aide à la conduite (efficacité, ajustabilité, rapidité) /5 4,1 4,1 3,9 3,4 3,2 4,0 6,9 3,4 3,6 3,8 3,8
Performances mesurées /40  
Slalom /10 8,5 7,0 8,0 7,0 6,6 8,2 7,1 7,7 7,0 6,0 7,6
Accélération 0-100 km/h /10 7,9 5,6 6,3 6,0 6,3 6,3 7,1 6,0 6,7 6,3 6,3
Reprise 80-120km/h /10 7,6 6,9 7,2 5,6 6,9 7,2 7,2 6,1 5,1 7,0 6,2
Freinage de 100 km/h /10 7,0 5,8 5,2 7,0 6,4 8,0 7,0 4,6 7,0 5,2 5,0
Autres classements /70  
Choix des essayeurs /70 67,0 63,0 68,0 62,0 65,0 70,0 61,0 64,0 60,0 66,0 69,0
TOTAL /500 417,6 409,3 421,0 397,6 399,5 428,4 402,9 391,9 371,1 413,6 423,1
Rang brut   4 6 3 9 8 1 7 10 11 5 2
POINTAGE FINAL* /500 369,5 372,4 379,8 362,9 364,5 383,5 362,6 360,0 334,9 371,2 377,0
RANG FINAL   6 4 2 8 7 1 9 10 11 5 3

* avec pondération pour le prix selon la courbe de valeur de l'AJAC

Merci à nos essayeurs : Daniel Beaulieu, Michel Brosseau, Carole Dugré, Yvan Fournier,  Robert Gariepy, Claude Labrèche, Jean-Charles Lajeunesse,  André Lalanne, Kim Malczeswki, Bertrand Plouffe, Marie-France Rock.

Merci au centre de ski  Mont-Saint-Bruno pour la séance de photo.

Merci également à Jacques Guertin du Circuit Sanair pour l’aide apportée dans la réalisation de ce match.

Circuit Sanair

Route 235
830, Grand Rang St-François
St-Pie-de Bagot
Téléphone : :450 772-6400
Web : www.sanair.ca

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