La patience est une grande vertu...
Nos mères se sont échinées à nous rappeler que la patience était une grande vertu. Que tout vient à point à qui sait attendre. De prendre le temps de prendre notre temps. Que la soudure d’une voiture en restauration est un processus long, pénible, mais d’une importance cruciale. Ça, ça ne vient généralement pas de nos mères. C’est plutôt ce que l’auteur de ces lignes se disait en allant constater de visu, pour la nième fois, les progrès réalisés sur la Mustang.
Après avoir reçu toutes les pièces formant le châssis et le gros de la carrosserie, les professeurs et les étudiants de l’ÉMÉMM (École des métiers en équipement motorisé de Montréal) ont commencé par les assembler sur la table de mesures. Puis, vint l’étape de l’ajustement. Des ajustements, serait plus juste. Bon sang qu’un seul millimètre de différence entre le haut d’un panneau et le bas d’un autre peut prendre du temps à corriger! D’ailleurs, est-ce en haut qu’il y a un millimètre de trop ou en bas qu’il en manque un? Retour aux nombreuses feuilles de spécifications, reprise des mesures, réajustement des pièces, reprise des mesures. Si ça ne fonctionne toujours pas, c’est qu’il y a une autre pièce intervenant dans les mesures qui n’est pas ajustée correctement. On recommence le processus jusqu’à ce que TOUTES les mesures coïncident parfaitement. Puis, on soude. On soude? Que non! D’abord, on fixe les pièces entre elles à l’aide de petits boulons ou de pinces. Car on ne sait jamais quand il faudra les réajuster. Une fois passées les innombrables heures de « taponnage de mesures », et le châssis et la carrosserie parfaitement alignés, on peut commencer à souder.
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Enfin, on commence à souder!
Daniel Charron, professeur en carrosserie, commence par souder la partie avant, puis la zone de l’habitacle et enfin l’arrière. Ensuite, et seulement ensuite, il pourra mettre la Mustang sur la rôtissoire (BBQ) pour compléter certaines soudures puis préparer la voiture pour la peinture.
Notre Mustang doit être prête avant le prochain Salon de l’auto de Montréal (janvier 2016) et il reste encore une étourdissante quantité de travail à faire. Cependant, une fois l’étape de l’ajustement et de la soudure achevée, l’évolution des travaux sera plus rapide. Ou, à tout le moins, sera plus visible. Présentement, le non-initié pourrait croire que le projet fait du surplace mais ce n’est pas le cas. Et ce n’est surtout pas ici qu’il faut économiser sur le temps. Une égratignure sur une peinture ou une moulure mal installée peut se réparer facilement. Une pièce du châssis mal soudée est toujours plus difficile à corriger lorsque la voiture est terminée.
La patience et les jeunes font rarement bon ménage. C’est un fait connu depuis des millénaires. Les étudiants qui travaillent sur notre Mustang 1967 sont en train d’apprendre ses bienfaits…