Les étoiles québécoises : Felino CB7 et Magnum MK5

Publié le 23 juin 2015 dans Essais par Gabriel Gélinas

- Tel que publié dans le Guide de l'auto 2015 -

Magnum MK5: Track Star

Elle a une gueule d’enfer, un rapport poids-puissance délirant, le comportement d’une authentique voiture de course et elle s’adresse à l’amateur qui veut s’éclater sur un circuit. Cette voiture, c’est la Magnum MK5, laquelle a été conçue par le pilote québécois Bruno St-Jacques et qui sera construite à Boucherville au rythme de 20 exemplaires par année. Le Guide de l’auto est le premier média à avoir fait l’essai de cette déjà populaire Magnum MK5. Voici le compte rendu de notre prise en mains sur le circuit routier de l’Autodrome St-Eustache. Magnum est une marque de voitures de course fondée par Jean-Pierre St-Jacques à la fin des années soixante et Gilles Villeneuve a remporté le Championnat québécois de Formule Ford en 1973 au volant d’une de ses Magnum. Bruno, le fils de Jean-Pierre, a donc grandi en contact étroit avec le monde du sport automobile et est lui-même devenu un pilote de course accompli en Formule Atlantique, Formule 3000 ainsi qu’en courses d’endurance de la Série Rolex.

Gueule de star !

Au premier contact, j’ai bien sûr été frappé par la gueule de star de la MK5, mais surtout par la qualité de sa fabrication et de son assemblage. Un examen rapide m’a permis de déterminer que c’est du travail très sérieux qui a été accompli par Bruno St-Jacques et son équipe, et que la MK5 n’a rien à voir avec une voiture de fabrication artisanale. Elle a plutôt l’ADN d’une authentique voiture de course : châssis tubulaire, moteur logé en position centrale, boîte séquentielle à six vitesses, différentiel à glissement limité, suspensions à doubles leviers triangulés avec amortisseurs ajustables, aucune aide électronique au pilotage, deux sièges moulés avec harnais de sécurité à cinq points d’ancrage et un pédalier ajustable en fonction de la taille du pilote. Le moteur et la boîte de vitesses séquentielle de la MK5 sont empruntés à la moto Suzuki Hayabusa. On a donc affaire à un quatre cylindres en ligne de 1,3 litre et 250 chevaux pouvant atteindre 11 000 tours/minute. Comme la voiture n’affiche que 1 200 livres (544 kg) à la pesée, on obtient un rapport poids-puissance équivalent à 460 chevaux par tonne.

Lancé sur le circuit, je me suis dit que je prendrais quelques tours pour réchauffer les pneus et m’habituer aux sensations de conduite plus radicales de cette authentique bête de course, mais dès le troisième tour, je me suis surpris à pousser la voiture et à rouler beaucoup plus vite que je ne l’anticipais. Ce fut toute une surprise de constater à quel point la MK5 est facile à conduire et qu’elle incite à la vitesse. Le cri de guerre du moteur à sa zone rouge est tout simplement intoxicant, la voiture s’inscrit en virage avec une précision chirurgicale grâce à une direction ultra-précise. Aussi, il est facile de bien doser la transition entre le freinage vers le point de corde et la réaccélération en sortie de virage puisque la MK5 est remarquablement équilibrée.

En fait, la bagnole répond instantanément à la moindre sollicitation, même la plus subtile, mais elle n’est jamais vicieuse ou caractérielle, ce qui fait qu’il est facile de l’apprivoiser. La rapidité de la décélération en zone de freinage impressionne, tout comme le niveau d’adhérence mécanique en virage qui est stupéfiant, la MK5 étant capable d’une accélération latérale de deux G en virage. Bref, son potentiel de performance garantit un plaisir de conduire inégalé sur circuit et la MK5 est capable d’aligner les tours rapides sans montrer aucun signe de faiblesse.

Pour aller faire l’épicerie?

Pour l’amateur qui veut rouler sur un circuit, la MK5 représente une alternative très convaincante aux voitures sport de série adaptées pour la piste comme les Porsche 911 GT3 RS, Ferrari 458 ou McLaren 650S. Avec un prix avoisinant 165 000 $, la MK5 n’est certes pas donnée, mais elle demeure moins chère que ces voitures exotiques dont les coûts d’exploitation sont aussi nettement plus élevés. En effet, comme la Magnum est très légère, ses plaquettes de frein et ses pneus vont durer beaucoup plus longtemps, même lors d’un usage intensif sur circuit, ce qui est un facteur non négligeable.

En plus, il est même possible d’immatriculer la MK5 puisqu’elle est conforme aux normes exigées d’un constructeur à faible volume de production. Elle peut être équipée d’un pare-brise et d’essuie-glaces et ainsi être conduite sur les routes balisées pour se rendre au circuit ou simplement pour une balade au cours de laquelle elle devient instantanément le centre d’attraction partout où elle passe. Il est clair que le créneau d’acheteurs ciblé par cette voiture est très limité et que la Magnum MK5 compte des rivales comme la KTM X-Bow, la Vühl 05, la Ariel Atom ou la BAC Mono, mais comme le volume de production est limité à 20 exemplaires par année, la MK5 conservera son cachet exclusif pendant longtemps.

Merci à Bruno St-Jacques (Magnum) et Antoine Labrosse (Autodrome St-Eustache) pour l’aide apportée dans la réalisation de cet essai.

Magnum MK5

http://www.magnummk5.com/

Autodrome St-Eustache

1016, boulevard Arthur-Sauvé,
Saint-Eustache, Qc J7R 4K3
Tél: 450 472-6222 | 514 591-4388
http://www.autodrome.ca/

Felino CB7: Un développement à la vitesse grand V

La Felino CB7 créée par l’ex-pilote québécois Antoine Bessette a sans contredit été la grande vedette de l’édition 2014 du Salon de l’auto de Montréal. Après un bain de foule et l’assaut des caméras, les deux exemplaires de cette sportive de haut calibre ont retrouvé les circuits pour la suite du développement.

« Étonnamment, nous respectons l’échéancier prévu… », dit Antoine en riant avant de préciser que les tests menés par son équipe d’ingénieurs et de pilotes professionnels se poursuivent en vue de peaufiner le modèle de deuxième génération qui est animé par un V8 et équipé d’une boîte séquentielle mécanique. « Après avoir étudié toutes les options, j’ai décidé d’opter pour le moteur LS3 de General Motors qui est, de loin, le plus intéressant de tous ceux que nous avons testés ». Avec une puissance chiffrée à 525 chevaux, ce moteur de 6,2 litres permet à la CB7 d’obtenir un rapport poids-puissance plus que favorable puisque la version actuelle de la voiture pèse 2 200 livres (moins de 1 000 kg). Son concepteur vise encore à alléger la CB7 dont la mission est de cibler un créneau très restreint, celui des conducteurs qui veulent s’offrir une bagnole conçue pour s’éclater sur circuit. « L’objectif est de produire une voiture qui pourra être configurée selon les choix faits par le client. Par exemple, il sera possible de l’équiper de freins en composite de carbone, d’une boîte à commande électronique ou même d’aides électroniques au pilotage puisque nous avons déjà choisi plusieurs de ces systèmes spécifiquement pour la CB7. Pour l’instant, elle est dépourvue de toute forme d’aides au pilotage afin que l’on puisse bien sentir les moindres réactions du châssis lors des essais, mais ce sera possible de les ajouter pour un pilote-client qui souhaiterait en disposer. À l’heure actuelle, la CB7 est très adaptable… », explique Bessette qui prévoit en produire 100 exemplaires et de pouvoir l’offrir à un prix plancher approximatif de 100 000 dollars, prix qui augmentera en fonction des options choisies. Au moment d’écrire ces lignes, Antoine Bessette n’était pas prêt à dévoiler les données de performances obtenues par la CB7 ou de nous permettre de l’essayer puisque le programme de développement suit son cours avec une approche très méthodique, typique de celle d’une véritable équipe de course et qui met justement à contribution l’expérience de pilotes professionnels chevronnés. Mais comme Antoine nous a promis que nous pourrons éventuellement la tester sur circuit, ce n’est que partie remise…

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