Moteurs V6 Cadillac 2016: Le top du top ?

Publié le 24 mars 2015 dans Technologie par Denis Duquet

Pendant des décennies, il était automatique d’associer les Cadillac à un moteur V8 de grosse cylindrée. Mais lors de la refonte complète de cette marque à la fin des années 90, non seulement la majorité de ses modèles étaient de dimensions plus raisonnables, mais l’utilisation des V6 s’était répandue. Ces derniers enregistraient des performances satisfaisantes et une consommation de carburant dans la bonne moyenne de leur catégorie. Mais puisqu’il ne faut pas se reposer sur ses lauriers, le temps était venu de proposer une nouvelle génération de V6 qui sera initialement utilisée sur le nouveau modèle CT6, puis sur les ATS, CTS et autres nouvelles versions qui seront commercialisées au fil des mois.

Ces nouveautés font partie d’un plan d’ensemble de la part de Cadillac qui a prévu un investissement de plus de 20 milliards de dollars d’ici l’année 2020 et qui comprendra entre autres des moteurs quatre et six cylindres diesel, une motorisation électrique, et, bien entendu, un V8 pour certaines voitures à vocation spéciale. Cette division entend également se manifester dans de nouvelles catégories de véhicules. Les premières salves de ce programme sont constituées d’un moteur atmosphérique de 3,6 litres et d’un autre V6, un 3,0 litres à double turbo. Les ingénieurs ont aussi concocté une transmission à huit rapports afin d’optimiser la motorisation des Cadillac de demain.

Et cette fois, on est nettement plus ambitieux que précédemment, alors que l’on veut produire le meilleur V6 atmosphérique et ce qui se fait de mieux en fait de motorisations turbocompressées. Même la crème des produits germaniques était dans la mire des ingénieurs américains lorsque les objectifs ont été déterminés.

On repart à zéro

Une erreur qu’il ne faudrait pas faire serait de conclure qu’il s’agit du même 3,6 litres que précédemment, en raison de sa cylindrée identique. En effet, tout est issu d’une page blanche à part une poignée de pièces qu’un ingénieur avait placées dans ses poches lors de la présentation. Le bloc moteur en aluminium est plus léger tout en étant plus rigide en raison d’une structure mieux étudiée. Pour sa part, la culasse assure une circulation optimisée de l’air dans les cylindres tandis que le vilebrequin plus rigide a pour effet d’améliorer les performances et de diminuer les vibrations. Un nouveau système de refroidissement ainsi qu’une pompe à l’huile à deux vitesses ajoutent au raffinement technologique et bonifient l’efficacité. Toutes ces améliorations ont permis également de réduire le bruit du moteur au ralenti qui, selon les dires de Cadillac, est le plus silencieux V6 de la catégorie. L’une des astuces employées pour ce faire est l’utilisation d’un amortisseur en caoutchouc monté dans la chaîne d’activation des cames, ce qui assure un plus grand silence de fonctionnement et une durabilité accrue. Le résultat final est un engin qui produit 335 chevaux, soit 14 de plus que celui qu’il remplace.

La douceur de fonctionnement et ce surcroît de puissance sont des éléments importants, mais  une consommation réduite de carburant est de mise afin de faire face aux plus récentes réglementations gouvernementales. Les ingénieurs ont donc encore fait appel à l’injection directe de carburant, ce qui permet de compter sur une consommation moindre et une puissance supérieure à la moyenne. Mais toujours dans le but de consommer moins, ce V6 est doté de la désactivation des cylindres qui permet de rouler avec quatre cylindres seulement au lieu de six lorsque le moteur n’est plus en charge. De plus, et il s’agit d’une première chez Cadillac, le système arrêt-départ est utilisé. Selon Ameer Haider, l’ingénieur en chef responsable du développement de ce V6 atmosphérique, ce cumul de technologies réduit la consommation de carburant de 9 %.

Je vous fais grâce de la pléthore de raffinements, de changements et d’innovations qui sont parsemés un peu partout sur ce moteur. Bien entendu, on aura conservé les mêmes améliorations et changements sur la version turbocompressée de 3,0 litres de cylindrée.

Une première mondiale

Malgré que les V6 3,6 litres et 3,0 litres partagent plus ou moins les mêmes composantes mécaniques, les ingénieurs ne se sont pas contentés de boulonner deux turbocompresseurs sur le premier. Il faut d’abord souligner que la différence de cylindrée s’explique par le fait que si la course est identique, 85,8 mm, l’alésage diffère alors que celui du 3,0 litres est de 86 mm, soit environ 10 % de moins que sur le 3,6 litres. Ceci permet d’utiliser des pistons plus légers qui assurent des reprises plus nerveuses ainsi qu’une réduction sensible du temps de réponse des turbos. Justement, pour réduire cette caractéristique au maximum, les turbines sont réalisées avec un amalgame de titane et aluminure afin de réduire le poids et garantir un engagement plus rapide de la turbine.

Les ingénieurs ont également conçu un système de refroidissement de l’air protégé par de multiples brevets. En résumé, il autorise un refroidissement plus prompt de l’air qui se déplace sur une plus courte distance, et une moins grande perte du volume d’air qui pénètre dans les cylindres. Bref, une puissance de 400 chevaux et un couple de 400 livres-pied sortent de cet amalgame d’innovations et de raffinements. Ceci se compare fort avantageusement au six cylindres à double turbo de BMW, qui produit 80 équidés de moins, et au V6 Audi à compresseur, d’une puissance de 333 chevaux, deux moulins ayant une cylindrée identique à celle du 3,0 litres Turbo de Cadillac.

Mais ce qui fait la fierté de Cadillac, c’est que ce moteur à double turbo propose une exclusivité mondiale, puisqu’il est le seul du genre à offrir une désactivation des cylindres. Comme sur le V6 de 3,6 litres, en certaines circonstances, deux cylindres sont désactivés afin de pouvoir économiser davantage. À ce sujet, les ingénieurs ont développé un ingénieux système de verrouillage des soupapes qui permet d’offrir un rendement optimal avec deux cylindres en moins.

Par rapport à la version antérieure à double turbo, le nouveau V6 a une cylindrée moindre et est quelque peu en retrait au chapitre de la puissance. Cependant, un couple amélioré de 25 livres-pied de même qu’une réponse beaucoup plus rapide des turbocompresseurs compense facilement et rend ce moteur plus performant tout en assurant une économie de carburant supérieure.

Standard of the World?

Cette fois, chez Cadillac, on ne s’est pas contenté de faire comme les autres : on a fait mieux que les autres. Et en corollaire, chez HydraMatic on a concocté une transmission automatique qui permet d’optimiser les performances tout en offrant un rendement supérieur en raison de ses huit rapports.

Comme c’est le cas depuis quelques années, la division Cadillac n’est plus à la traîne face à la concurrence, elle est tout au moins à son niveau quand elle ne devance pas tous les concurrents de sa catégorie. Mais avant de sabrer le champagne, il faudra s’assurer que toutes ces promesses auront été tenues lorsque viendra le temps de faire l’essai des modèles qui seront équipés avec l’un ou l’autre de ces nouveaux moteurs.

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