On n'a plus les chars qu'on avait!
Il y a quelques années, pour souligner ses 50 ans, l’Insurance Institute for Highway Safety (IIHS) a eu une idée pour le moins surprenante. L’organisme réputé pour ses nombreux tests de collision a littéralement réalisé un face-à-face entre une Chevrolet Bel Air 1959 et une Malibu 2009. « Quand je racontais à mon entourage ce qu’on allait faire, les gens me disaient qu’ils n’aimeraient pas être à la place de la Malibu», relate Raul Arbelaez, vice-président aux opérations de l’IIHS. « Quand je leur demandais pourquoi, ils me répondaient tous que les voitures d’aujourd’hui ne sont plus ce qu’elles étaient », poursuit-il.
Même si elles datent maintenant de quelques années, les images de ce face-à-face générationnel choquent toujours. Le mannequin installé dans le Bel Air, s’il avait été humain, n’aurait eu à peu près aucune chance de survie. Celui du Malibu, au contraire, s’en serait probablement sorti avec un bon choc nerveux. « Les gens ont raison, résume M. Arbelaez. On ne construit plus les voitures comme on le faisait. Et c’est tant mieux comme ça! »
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Constantes améliorations
Au beau milieu de la Virginie, tout près de la petite municipalité de Ruckersville, un centre de recherches tout ce qu’il y a de plus sophistiqué accueille chaque année des dizaines de modèles automobiles flambant neuf. Sous le regard attentif d’une poignée d’ingénieurs spécialisés en sécurité automobile et d’un nombre incalculable de caméras, ces voitures à peine sorties de l’usine sont destinées à une fin tragique. Elles seront volontairement accidentées. Pour donner son évaluation, l’IIHS soumet chaque modèle à cinq tests bien distincts : deux collisions frontales, une latérale, une épreuve de solidité pour le toit et une autre sur la réaction des sièges et des appuie-têtes en cas d’impact.
Pour analyser et évaluer chaque voiture, l’organisme américain utilise des mannequins d’un réalisme désarmant. D’une valeur de 200 000 $ l’unité, ces cobayes de la sécurité automobile sont pensés et construits pour réagir comme un humain le ferait dans une situation d’accident. Une fois les analyses complétées, les véhicules sont classés selon quatre catégories dans chacune des épreuves qu’ils ont eu à relever. Un véhicule peut ainsi être qualifié comme faible, marginal, acceptable ou bien.
En autant d’années de recherches, d’analyses et de tests de collision, l’IIHS a vu son lot de résultats. Et il ne faut pas remonter trop loin en arrière pour identifier des modèles qui ne faisaient tout simplement pas l’affaire. Aujourd’hui, heureusement, les choses ont changé. Devant la pression populaire et les résultats trop souvent décevants des tests de collision, les constructeurs ont redoublé d’efforts et présentent désormais des voitures continuellement améliorées en matière de sécurité.
Prochaine étape, la prévention
Bien entendu, il y a encore des constructeurs qui se démarquent des autres. C’est d’ailleurs le cas de Subaru, dont cinq des sept modèles 2015 ont été classés dans la catégorie Top Safety Pick +, la plus haute distinction attribuée par l’IIHS. Pour atteindre ce rang, les voitures testées doivent non seulement bien répondre à tous les tests précédemment énumérés, mais elles doivent aussi pouvoir être munies d’un système électronique de prévention de collision.
Chez Subaru, on propose ce type d’équipement sous l’appellation EyeSight. Si, par exemple, les caméras du véhicule jugent que vous vous retrouvez dans une situation de collision imminente, les freins s’appliqueront d’eux-mêmes pour améliorer les chances d’éviter l’accident, ou du moins d’en réduire les dégâts. Depuis quelques années déjà, l’IIHS reconnaît la pertinence de l’implantation de tels systèmes et en évalue même la qualité. Après l’amélioration des châssis et l’ajout de sacs gonflables toujours plus développés, la prochaine étape dans le perfectionnement de la sécurité automobile passe visiblement par ces systèmes de prévention. Et puis, dans un avenir un peu plus lointain, par l’autonomie complète des véhicules.
Crédibilité reconnue
L’IIHS est né des mains de trois grandes compagnies d’assurance automobile américaine en 1963. Complètement indépendant, cet organisme à but non lucratif se fait un devoir de financer lui-même ses activités. Chaque voiture testée dans le centre de recherche de la Virginie est achetée chez un concessionnaire. Pas besoin de vous dire que les véhicules achetés par l’IIHS n’auront pas besoin d’une garantie prolongée!
Encore aujourd’hui, l’IIHS est majoritairement financée par des compagnies d’assurance. L’organisme demeure indépendant et n’a ainsi aucune autorité quelconque sur qui que ce soit. Il ne fait que publier ses résultats, et les constructeurs ont le choix de les considérer ou de les ignorer. Grâce au sérieux de ses recherches et à sa volonté de rester indépendant, l’IIHS s’est toutefois créé une réputation que les manufacturiers ne peuvent passer sous silence.
Au beau milieu de nulle part, en Virginie, un organisme indépendant a réussi à faire avancer la sécurité automobile en pointant du doigt les lacunes à améliorer et en les présentant au public d’une manière simple et honnête. Aujourd’hui, le nombre d’accidents mortels est en baisse dans presque tous les pays du monde, tout ça malgré un nombre toujours plus important d’automobiles sur les routes. Et si nos voitures sont aussi sécuritaires, c’est en partie grâce à l’IIHS.