Scion iQ 2015: C’est aussi ça, l’automobile
La catégorie des citadines, ces minivoitures taillées sur mesure pour les centres-villes bondés, s’est récemment agrandie. Après quelques années où la smart avait régné sans partage, voilà que sont débarquées les Fiat 500, Chevrolet Spark, Nissan Micra et Scion iQ. L’an dernier, pour les besoins du Guide 2014, nous avions effectué un match comparatif entre ces voitures (sauf la Micra qui n’était pas encore arrivée chez nous et la Mitsubishi Mirage, dont les mesures la rapprochent des sous-compactes). La Scion iQ avait terminé en troisième position sur quatre.
Pourtant, son style extérieur est franchement mignon. En dépit des dimensions de la lilliputienne, il fait plutôt costaud avec son air trapu et sa partie arrière verticale. L’intérieur, lui, s’attire des commentaires aussi positifs que négatifs. Tout d’abord, on est surpris du vaste espace à l’avant, à tel point qu’on se croit dans une voiture plus grande. En fait, ce n’est que lorsqu’un mastodonte de la route nous colle au derrière qu’on se rend compte que la lunette arrière est située assez près de notre nuque... Scion a beau dire que sa iQ est une quatre places, on s’étonne en voyant celles à l’arrière. Celle de droite offre plus de dégagement que celle de gauche. Malgré tout, quand je me suis assis à droite, quelques objets liturgiques ont coloré mes propos. Et lorsque j’ai tenté de m’asseoir derrière le conducteur, ce qui est carrément impossible pour un être humain normalement constitué, le Divin a sans doute réévalué mon lieu de résidence pour l’éternité…
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Le tableau de bord décontenance. Tout d’abord parce que son design est plutôt éclaté dans la section qui fait face au conducteur alors qu’il est des plus ordinaires à droite. Qui plus est, les espaces de rangement sont pratiquement inexistants (il n’y a pas de coffre à gants mais, au moins, on retrouve un bac coulissant sous le siège du passager avant), les plastiques tiennent plus du roc que de l’industrie pétrochimique, la position de conduite n’est pas toujours facile à trouver et le repose-pied... ne repose pas le pied. Quant au coffret (non, non, j’ai bien écrit coffret, pas coffre), on doit impérativement baisser les dossiers des sièges arrière 50/50 pour qu’il devienne le moindrement utile.
Moins de 1 000 kilos
Pour se mouvoir, la iQ fait appel à un quatre cylindres de 1,3 litre développant 94 chevaux et un couple de 89 livres-pied. C’est peu mais comme la voiture ne pèse que 965 petits kilos et est destinée à un usage urbain, c’est suffisant. La transmission est une CVT au comportement, ma foi, intéressant. En fait, je me demande si c’est parce que je m’attendais à des réactions tellement pourries que je n’ai pas été déçu. Enfin, passons. En ville, les accélérations initiales sont assez vives (et pourraient faire péter un sonomètre…), cependant, il n’est pas long que l’ensemble s’essouffle. La iQ préfère les rues bondées du centre-ville aux autoroutes. Lors de nos essais, notre minivoiture a consommé 7,1 litres tous les cent kilomètres, ce qui n’est rien pour encombrer les réseaux sociaux. Cette consommation, bien que passablement plus élevée que celle annoncée par Scion, est dans la norme pour cette catégorie de voitures. Si c’est l’économie d’essence qui vous préoccupe, une Toyota Yaris peut faire mieux tout en offrant beaucoup plus. Par contre, pour le charme, la Yaris est nettement déficitaire!
Même pas un trente sous
En ville, le comportement de la iQ étonne. Tout d’abord, elle vire sur « un dix cennes ». La direction est parfaitement étudiée pour la conduite en milieu urbain. La visibilité vers l’arrière est bonne, une denrée rare de nos jours. Les nids-de-poule qui poussent dans nos rues auront tôt fait de dénoncer des suspensions assez fermes qui, associées à un empattement très court, peuvent rendre la conduite désagréable. Sur une rue bien entretenue (oui, oui, ça existe!), le confort est tout à fait convenable.
Le tableau en ville n’est pas parfait mais attendez d’en sortir! À haute vitesse, sur une autoroute par exemple, la direction est trop légère, ce qui est loin d’arranger les choses quand la journée est venteuse. Si la sécurité vous inquiète, sachez que la iQ possède pas moins de 11 coussins gonflables.
On achète une Scion iQ pour les mêmes raisons qu’on se procure un Jeep Wrangler, parce qu’on en tombe amoureux. La logique et l’amour, vous savez, font rarement bon ménage… Si vous êtes plus du type cérébral, la Toyota Yaris est un choix beaucoup plus approprié, autant en termes d’espace que de comportement routier. Elle ne consomme pas davantage et sa valeur de revente est supérieure. Et si ce n’est pas suffisant, la marque Scion semble s’en aller droit dans un mur. Outre l’intéressante FR-S qui, malheureusement, ne s’adresse qu’à une clientèle très ciblée, l’offre de Scion n’a pas de quoi impressionner l’amateur de voitures. Résultat : les ventes baissent et Toyota ne semble pas pouvoir, ou vouloir, stopper cette hémorragie.
Quoi qu'il en soit, la iQ n'est pas une mauvaise voiture pour autant. Et quand on s’en sert comme il se doit, en ville, elle peut être vraiment attachante. Ah oui, j’allais oublier! Si vous aviez espéré vous procurer le pendant luxueux de la iQ, l’Aston Martin Cygnet, oubliez ça. Elle ne viendra finalement pas au Canada. On est plus soulagés que déçus!