GMC Terrain/Chevrolet Equinox 2015: Une lettre à la poste
Vous connaissez l’expression « Passer comme une lettre à la poste »? Elle veut dire « qui passe facilement, sans difficulté ». Elle sous-entend aussi « sans qu’on s’en rende compte » ou, à la limite, « sans saveur ». Eh bien, le duo Chevrolet Equinox / GMC Terrain que General Motors oppose aux VUS compacts que sont les Honda CR-V, Ford Escape, Hyundai Tucson ou Toyota RAV4 est un peu comme la lettre à la poste. Même s’il n’y a rien pour écrire à sa mère…
N’allez surtout pas croire que l’Equinox et le Terrain soient de mauvais véhicules! Loin de là. Je dirais même qu’ils sont plutôt réussis. C’est juste qu’ils font tout ce qu’il faut comme il le faut, sans passion mais sans défection non plus. Physiquement, ils sont encore exactement comme ils nous sont apparus en 2010, remplaçant un Equinox et un Torrent (Pontiac) à bout de souffle. Même l’habitacle n’a pas changé d’un iota, ce qui n’est pas une mauvaise nouvelle remarquez. Mécaniquement, les changements n’ont touché que le V6 qui est passé de 3,0 à 3,6 litres. Sinon, c’est le statu quo.
Rien à confesser
Au chapitre du style, c’est une question de gout. Pour ma part, je trouve celui du GMC plus beau et plus réussi que celui du Chevrolet. Pour une fois, GM ne s’est pas contenté de simplement changer l’écusson sur la calandre et cet effort est méritoire. Le tableau de bord par contre, est du copié-collé. Il est bien tourné, autant au niveau du design qu’à celui de l’ergonomie. Le système d’infodivertissement MyLink est si simple à utiliser que je n’ai même pas eu besoin de faire appel aux habituels mots liturgiques pour le faire fonctionner!
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Les espaces de rangement sont nombreux et les plastiques généralement de bonne qualité. Cependant, quelques unités, autant Chevrolet que GMC et essayées au fil des dernières années ont démontré une qualité d’assemblage plutôt variable. On ne change pas de vieilles habitudes du jour au lendemain… Les sièges avant font preuve de confort tandis que la banquette arrière est moins magnanime. Le coffre est grand mais pas autant que les dimensions extérieures le laissent présager. Il convient ici de préciser que l’Equinox (et le Terrain évidemment) est plus imposant que les autres véhicules de la catégorie, se situant à mi-chemin entre les VUS compacts et intermédiaires. Pourtant, son coffre est l’un des plus petits. En fait, il n’y a que le Volkswagen Tiguan qui le bat dans cette quête du microscopique.
L’acheteur a le choix entre deux moteurs : un quatre cylindres de 2,4 litres ou un V6 de 3,6 litres. Les deux sont soumis à une excellente transmission automatique à six rapports. D’office, les roues avant sont motrices mais il est possible, peu importe le moteur ou le niveau d’équipement, d’opter pour le rouage intégral. Bravo GM!
Puissance et gourmandise ou paresse et économie?
Les gens aimant le moindrement « avoir du cheval sous le pied droit » s’empresseront de choisir le V6, beaucoup plus puissant que le quatre cylindres. Les accélérations sont plus musclées et la sonorité de ce V6 en pleine accélération n’est pas vilaine du tout. Il peut remorquer jusqu’à 3 500 livres (1 588 kilos) contre 1 500 (680 kilos) pour le quatre. Cependant, les amateurs d’équitation doivent savoir AVANT de signer un contrat que nourrir une écurie peut être très dispendieux… Qu'est-ce qu’il consomme, ce 3,6 litres, quand il est sollicité! En conduite légale, avec un œuf sous l’accélérateur et sans remorque à l’arrière, on peut par contre rouler sous les 11,5 l/100 km, ce qui n’est quand même pas mal. Alors pourquoi avoir autant de chevaux si l'on ne s’en sert jamais, hein?
Le quatre cylindres, de son côté, est évidemment plus frugal mais il peine à trainer les 1 700 et quelques kilos de l’Equinox. Et sa musique en accélération nous oblige quasiment à augmenter le volume de la radio. Aussi, il est plus rugueux que le V6. Qu’il s’agisse du quatre ou du six, la transmission fonctionne sans à-coups, passant les rapports avec douceur, néanmoins sans grande conviction.
Sur la route, il n’est pas besoin de faire le tour du globe pour se rendre compte que ce duo n’est pas très sportif. La tenue de route est solide, le roulis bien maitrisé pour un VUS, le confort est toujours préservé peu importe la qualité du revêtement et la direction s’avère précise et permet de bien sentir le travail des roues, du moins dans le V6 où elle est assistée hydrauliquement. Elle est à assistance électrique dans la version 2,4, ce qui atténue un peu la communication.
Le duo Equinox / Terrain n’est pas le plus excitant à conduire mais il répond aux besoins de bien des gens. D’ailleurs, après les Honda CR-V, Ford Escape et Toyota RAV4, ce sont les VUS compacts les plus demandés. Dans une catégorie où la compétition est féroce, c’est un bon indice de leur popularité.