Ferrari California 2015: La magie du turbo
À Maranello, en Italie, ce ne sont pas que les monoplaces de Formule Un qui font désormais appel à la suralimentation par turbocompresseur. En effet, 25 ans après l’apparition de la F40, Ferrari renoue avec le turbo pour sa California à laquelle on doit maintenant apposer le suffixe « T ».
Lancée en grande pompe au Salon de l’auto de Genève en 2014, la California T reçoit un nouveau moteur et fait également l’objet d’un restylage en profondeur pour marquer la différence avec le modèle antérieur et créer une filiation avec la F12 Berlinetta. Stylée avec la collaboration des designers de chez Pininfarina, la « nouvelle » California se démarque par ses phares plus acérés, ses pare-chocs redessinés, ses ouvertures pratiquées dans le capot et son nouveau diffuseur ainsi que ses échappements relocalisés en position horizontale plutôt que verticale. De plus, les flancs de la voiture ont été sculptés afin d’émuler ceux de la mythique 250 Testa Rossa de compétition de la fin des années cinquante.
La transformation de la California en fait donc une voiture qui est à la fois plus réussie et plus frappante côté style. Le toit rigide rétractable répond toujours présent et se replie dans le coffre en 14 secondes, top chrono. Comme c’est souvent le cas chez Ferrari, il est possible de commander en option, et à fort prix, une ligne de bagages parfaitement adaptés au volume du coffre, du moins lorsque celui-ci n’est pas encombré par les éléments du toit.
Révisions pour l’habitacle
Le design de la planche de bord a aussi été revu et comporte maintenant un nouvel écran multimédia de 6,5 pouces dont l’interface est composée à la fois de boutons de commande et de l’écran tactile. De plus, un autre écran de forme circulaire – localisé entre les deux buses centrales du système de chauffage/climatisation – informe le conducteur de la pression de suralimentation du turbocompresseur et d’autres paramètres qui peuvent être choisis simplement en touchant la bague d’aluminium qui encercle cet écran.
Sur la console centrale, on retrouve les trois boutons de commande de la boîte de vitesse pour enclencher la marche arrière, le fonctionnement automatique de la boîte et le système de départ-canon. Les paliers de changement de vitesse sont sur le volant où figure également le célèbre manettino qui permet de paramétrer divers systèmes de la voiture. Les sièges avant sont réalisés avec des cuirs taillés à la main et sont formés de façon à offrir un bon soutien latéral en virage. Quant aux places arrière, précisons qu’elles demeurent symboliques.
Moins de cylindrée, mais plus de performance
Le V8 passe de 4,3 à 3,8 litres mais la puissance fait un bond de 70 chevaux et le couple est en hausse de 185 livres-pied par rapport au moteur du modèle antérieur grâce à l’apport de la suralimentation. Ferrari annonce également une réduction de la consommation chiffrée à 15 %, cependant, il faut relativiser cette donnée en précisant que les voitures de la marque consomment souvent autant, sinon plus, que des VUS de grande taille. Même constat pour ce qui est des émissions de CO2 qui sont plutôt élevées à 250 grammes par kilomètre. Côté performances, le chrono du sprint de 0 à 100 kilomètres/heure affiche 3,6 secondes et la vitesse maximale est de 316 kilomètres/heure, selon les ingénieurs de la marque. Le V8 turbocompressé est toujours installé en position centrale-avant afin d’optimiser la répartition des masses qui demeure de 47 % sur le train avant et 53 à l’arrière grâce à la boîte de vitesse accolée au différentiel sur le pont arrière. Parmi les autres changements, mentionnons que la California T reçoit la dernière version de l’amortissement piloté MagnaRide de même qu’une évolution du système F1-Trac de contrôle de la motricité.
La nouvelle California T devient donc plus performante en accélération, mais il y a fort à parier que le comportement routier sera sensiblement le même que celui du modèle antérieur. À ce sujet, il faut savoir que le poids de la voiture est supérieur à 1 700 kilos. Il nous a été impossible d'essayer cette California T, mais un galop avec le modèle à moteur atmosphérique nous avait permis de constater que l’on ressent un léger effet de plongée vers l’avant lors des freinages intenses de même qu’un certain roulis en courbe qui était toutefois bien contrôlé. Espérons que les modifications apportées à l’amortissement piloté corrigeront un peu ces lacunes.
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