Mazda Mazda3 2015: La plus européenne des japonaises

Publié le 1er janvier 2015 dans 2015 par Jacques Duval

De nos jours, rares sont les voitures qui ont un levier de frein d’urgence implanté au pied de console centrale. La mode veut que cette commande prenne la forme d’une pédale et aille se nicher sous le tableau de bord à gauche de l’embrayage ou à divers endroits tous plus incommodants les uns que les autres. Chez Mazda, dans le plus parfait respect de son slogan sportif (« Zoom Zoom »), on a respecté la tradition, de sorte que la conduite en hiver devient soudainement plus amusante et, disons-le, plus sécuritaire.

Pendant cet interminable hiver qui passera à l’histoire pour sa méchanceté, je me suis délecté de la facilité avec laquelle je pouvais contrer le sous-virage naturel de cette traction avant au moyen du frein d’urgence. Dans l’éventualité d’un tout droit dans un virage, il suffit d’un petit coup de volant dans le sens contraire appuyé par un bref engagement du frein pour ramener l’auto dans la bonne trajectoire. Et ce n’est pas là la seule qualité de cette Mazda 3 qui se maintient bon an mal an sur le podium des 3 voitures les plus vendues au Québec. Agile et agréable à conduire en hiver, elle l’est aussi sur des routes plus engageantes grâce à un comportement routier sans faille majeure. Elle témoigne d’un bel équilibre entre confort et tenue de route, méritant du même coup le titre de la plus européenne des créations japonaises.

Dans un face à face avec la récente Mercedes-Benz CLA, je ne miserais pas toute ma fortune sur cette dernière et je suis persuadé que la Mazda 3 serait en mesure de donner du fil à retordre à sa rivale allemande.

Face à l’hiver

Confrontée à l'un des pires hivers des dernières décennies, la voiture s’est bien tirée d’embarras, à une exception près. L’incident est d’autant plus incompréhensible qu’il est récurrent puisque le problème s’était manifesté également sur des modèles de précédentes générations. En bref, les portières se sont verrouillées d’elles-mêmes alors qu’il n’y avait personne dans l’auto et que le moteur était en marche! La mésaventure s’est soldée par un appel à la CAA.

Puisqu’il est question du moteur, le 4 cylindres de 2,5 litres (184 ch) qui équipait notre dernière voiture d’essai est assez expressif tout en manifestant une certaine rugosité à froid et à bas régime. Il s’adoucit toutefois en prenant des tours et recèle une sportivité de bon aloi à haut régime. On peut aussi le créditer d’une discrétion notable en se limitant à 2 000 tr/min à une vitesse de 115 km/h. Quant à la consommation, Mazda fait grand état de sa technologie d’avant-garde (SKYACTIV) qui est en fait l’optimisation de plusieurs éléments salutaires à l’économie de carburant, de l’aérodynamisme à la réduction du poids en passant par l’injection directe et la diminution de la friction des pièces en mouvement. Il en résulte une consommation tournant autour de 7,5 litres aux 100 km avec une hausse d’à peu près 10 % en hiver. Précisons que malgré un déficit d’une trentaine de chevaux, le moteur d’origine est tout aussi souhaitable si l’on ne vise pas la performance optimale. Deux transmissions s’accouplent à la Mazda 3 et, encore là, l’automatique et la manuelle, toutes deux à 6 rapports s’acquittent impeccablement de leur tâche.

En poursuivant notre route, on découvre une direction qui, bien que légère à faible vitesse, est précise quand la route devient plus sinueuse. Détail encore plus important, la carrosserie ne fait entendre aucun bruit suspect, quelle que soit la détérioration du revêtement. On a l’impression d’être au volant d’une allemande. On n’a vraiment pas un mot à redire sur le freinage qui supporte les descentes montagneuses sans crier gare. Quant au confort, il ne souffre nullement du fait que le constructeur japonais ait décidé de privilégier la tenue de route avec la 3.  
 
Un succès mérité
En somme, cette compacte – offerte en version 4 ou 5 portes – mérite vraiment sa popularité et son agrément de conduite. On a toujours hâte de se retrouver au volant, une qualité que peu de voitures de cette catégorie peuvent revendiquer. Les gens qui se soucient peu de ce genre de détails seront sans doute plus attirés par l’excellente chaîne audio Bose qui confère un cachet de luxe à un intérieur déjà très engageant. S’il faut trouver des poux à ce modèle de façon à ce que ce texte ne soit pas une réclame publicitaire, disons que le petit écran de plexi qui projette la vitesse en lecture dite « tête haute » a tout l’air d’un ajout de dernière instance par sa mauvaise intégration à l’ensemble. Soyons pointilleux en ajoutant que la sonorité du klaxon semble empruntée à une bicyclette tandis que le coffre du modèle Sport pourrait être un peu plus volumineux. 

La conclusion vient d’elle-même et après un hiver au volant, la Mazda 3 a démontré pourquoi tant d’automobilistes québécois lui font confiance année après année. Les ingénieurs de la firme d’Hiroshima sont allés à la bonne école avant de se pencher sur ce modèle. Gageons que cette école se situe quelque part en Allemagne.

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