Buick LaCrosse 2015: C'est mou!
C'est mou, mais... si confortable. Spacieux. De fière allure. D'habitacle (presque) prestigieux. D'insonorisation au top. De roulement exemplaire. Bref, une limousine et on comprend que Régis Labeaume l'ait choisie comme véhicule de fonction.
Mais... le maire de Québec ne la conduit pas, cette Buick LaCrosse. Il préfère en confier le volant à son chauffeur, parce qu'il se dit trop distrait au volant - une tare qui remonte à sa première voiture, une Pontiac Laurentian 1965, qu'il a accidentée dès sa première sortie. Mais voyons: on sait tous que c'était la faute à ces (trop) jolies filles qui déambulaient sur le trottoir!
Contre toute distraction - ou presque!
La distraction du futur célèbre maire serait aujourd'hui contenue avec les gadgets (généralement en option) de la Buick LaCrosse, notamment l'alerte aux collisions et à la circulation transversale lors des manœuvres de recul. Ça menace de frapper à gauche? Le siège conducteur vibre à gauche. Ça risque de frapper à droite? Ça vibre à droite.
Aussi, les conducteurs de LaCrosse apprécient ce régulateur de vitesse "intelligent", qui tient compte de la vélocité des autres véhicules. Ajoutez les alertes d'angles morts et de changements de voie, ainsi que la caméra de recul, de série pour 2015, et voilà qu'on est bardé contre tout incident "distractionnel".
M. Labeaume soutient avoir choisi la Buick pour son confort et vrai qu'il s'agit là de l'une des berlines où il fait le mieux vivre. C'est également la top insonorisation là-dedans. Bon, les rangements sont peu logeables, quelques plastiques durs n'ont pas leur place à bord et les larges piliers A obstruent la vue. Mais ceux qui occupent la banquette (arrière) trouvent l'espace aux têtes correct, et encore plus aux jambes. À l'avant, les chauffeurs apprécient les sièges moelleux à souhait, de même que la planche de bord améliorée l'an dernier, puisque les « hiéroglyphes » ont disparu au profit d'un écran tactile simple à apprivoiser. Ceci dit, le "Buick IntelliLink" est encore perfectible. Oh, pour 2015, la voiture hérite du LTE 4G, ce qui la transforme en borne WiFi. Parfait pour bosser entre Québec-Montréal!
Plusieurs choisissent sûrement la Buick LaCrosse pour sa belle gueule: silhouette racée, élégante calandre en chute d'eau... elle donne fière allure. Plusieurs admettent l’avoir choisie pour son rapport qualité-prix. Euh... c'est que notre version testée (moteur V6 et AWD), avec toit panoramique, volant chauffant, sièges avant ventilés, visualisation tête haute (une "patente" vraiment géniale) et pare-soleil arrière électrique (cool, pour l'intimité), demandait plus de 50 000$... sans pourtant offrir la navigation, ni le volant électrique, ni la banquette chauffante. Oups.
Pour la côte de Sillery...
M. Labeaume avait le choix entre deux versions de Buick Lacrosse. D'entrée de jeu, il y a celle à moteur quatre cylindres (2,4L) de 182 chevaux, jumelé au dispositif eAssist. Cet organe électrique (15 chevaux) seconde les accélérations (parfait pour la côte de Sillery) et fait s'éteindre le moteur aux arrêts. De quoi économiser, dit le constructeur, 20% d'essence versus le V6, sans les coûts et la complexité d'une hybride. Mais la chose a deux inconvénients. Batteries obligent, le coffre perd 1/5 de sa capacité et la traction intégrale - de conception Haldex - n'est alors pas possible.
Pour survivre à nos hivers québécois, il faut donc se rabattre sur la variante V6 (3,6L), la seule à se marier avec l'AWD. On hérite alors de 304 chevaux, une bien belle puissance livrée dans une maturité tranquille - et d'un frugal 7,3L/100km sur l'autoroute. Certes, il faut oublier les palpitations germaniques, mais la conduite est loin d'être soporifique pour autant. Elle est assurée (c'est la plateforme de l'européenne Opel Insignia qui se cache là-dessous), avec juste le bon dosage de direction et un freinage efficace.
Un reproche "transmission", quand même: oui, les rapports de la boîte automatique se négocient en transparence, mais six rapports, ça commence à être désuet dans une industrie qui en propose sept, huit et même neuf. Aussi, le mode manuel, logé au levier, exige une bien mauvaise contorsion du poignet. Et malheureusement, ce n'est pas demain la veille que des palettes au volant seront offertes sur cette Buick...
Évidemment, côté suspension, c'est le confort extrême sur la grand-route. Mais l'auteur de ces lignes trouve la balade nettement trop molle, à la limite du "bateau". Être en voie d'acheter une voiture, assurément qu'elle ne reluquerait pas la Buick LaCrosse, elle envisagerait plutôt la Buick Verano. Mais promis, elle révisera sa position lorsque qu'elle aura l'âge... de M. Labeaume (sans rancune, M. le Maire!)
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