Toyota Venza 2015: Multisegment pur et dur

Publié le 1er janvier 2015 dans 2015 par Alain Morin

Avant, tout était facile. On achetait un Ford ou un Chevrolet. Les plus riches se procuraient une Cadillac ou une Lincoln. Les excentriques roulaient en Fiat ou en AMC. Il y avait des autos, des pick-up et, entre les deux, des familiales qu’on appelait station-wagon. Puis un jour quelqu’un chez Ford a décidé d’offrir quelque chose entre les autos et les pick-up, créant ainsi le Ranchero, une auto-camionnette. Puis un autre a pensé à remplir l’espace entre les familiales et les pick-up (le Chevrolet Carryall Suburban 1935 est sans doute le précurseur dans le créneau des VUS). Ensuite, il a fallu un véhicule pour « fitter » entre les autos-camionnettes et les VUS, puis un autre pour s’insérer entre les VUS et les camionnettes, puis un autre… jusqu’au Toyota Venza.

Pas vraiment VUS, pas vraiment familiale, plus qu’une automobile mais moins qu’un 4x4, la Venza est l’archétype même du multisegment. Le résultat d’autant de racines aurait facilement pu être négatif. Heureusement, ce n’est pas le cas. Par exemple, malgré des dimensions plus que respectables, la Venza est agréable à regarder. Ses immenses pneus de 19 ou 20 pouces, selon la version, ajoutent au punch visuel… mais coûteront une fortune à remplacer.

Gros Tonka

La Venza est apparue dans le Guide de l’auto 2010. Depuis ce temps, les changements ont été fort peu nombreux, signe que la voiture était bien née puisqu’elle continue de bien se vendre. Le propriétaire d’une Venza 2008, l’année de son dévoilement, ne sera absolument pas dépaysé en prenant place à bord d’un modèle 2015. Rien n’a changé. On retrouve donc toujours ces immenses jauges qui redéfinissent la locution « facile à lire », ce levier de vitesses qui tombe parfaitement sous la main, ces gros boutons qu’on manipule aisément même avec des gants et ce gros plastique veiné dur qui semble provenir d’une usine Tonka. Dans son environnement, le conducteur retrouve de nombreux espaces de rangement, un écran central facile à lire et un autre, plus haut, très petit et à l’allure 1980. La visibilité vers l’arrière est parfaitement pourrie et les rétroviseurs seraient trop petits pour y faire quoi que ce soit si ce n’était d’un petit rétroviseur convexe dans le coin supérieur qui élargit le champ de vision. C’est aussi sécuritaire qu’un système de caméras ou de radars et ça coûte infiniment moins cher.

Les sièges avant sont confortables et accommodent les physiques plus volumineux. La banquette arrière est un peu moins accueillante mais n’est pas insultante non plus. Le coffre est vaste et il est même possible de retourner le plancher de tapis pour avoir une surface en plastique qui se lave facilement. Bravo Toyota!

Quatre ou six?

La fiche technique de la Venza montre deux moteurs, un quatre cylindres et un V6. Ceux qui ne prévoient pas aller souvent en vacances avec des adultes et leurs bagages dans Charlevoix ou qui n’auront pas à tirer de remorque pourront opter pour le quatre cylindres de 2,7 litres. Évidemment, un moteur de 182 chevaux dans un véhicule de près de 1 800 kilos enlève toute velléité sportive. La plupart choisiront le V6, nettement plus déjanté et qui traine sans rouspéter les nombreux kilos sous sa responsabilité. L’utilisateur qui sait contrôler son pied droit sera gratifié d’une consommation somme toute très correcte et pas tellement plus élevée qu’avec le malingre 2,7. C’est que ce dernier doit toujours travailler très fort pour arracher la Venza de sa position stationnaire contrairement au V6 qui « dort » la plupart du temps. Soulignons enfin qu’une Venza quatre cylindres peut remorquer jusqu’à 2 500 livres (1 134 kilos) et une dotée du V6, jusqu’à 3498 (1 587).

Chaleureuse poignée de main à celui ou celle qui, chez Toyota, a pensé offrir la Venza avec les roues avant motrices ou le rouage intégral, peu importe le moteur. Toutefois, avec notre climat nordique, les 1 800 $ demandés pour l’AWD seront amplement compensés par une conduite plus assurée en hiver et seront repris lors de la revente.

La Venza, on s’en doute, n’est pas un parangon de sportivité. Les suspensions MacPherson à l’avant comme à l’arrière promettent un bon niveau de confort, mais sont responsables d’un roulis assez prononcé quand on exagère la vélocité en courbe. La direction n’est pas très dégourdie ni bavarde sur le travail des roues avant et les freins stoppent la voiture dans des distances raisonnables, quoique sans grande conviction.

Bref, la Venza fait à peu près tout bien et c’est sans doute exactement ce que recherchent ses propriétaires. En plus, elle est fiable. C’est le bonheur, quoi!

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