Pagani Huayra 2015: Passion, imagination, innovation

Publié le 1er janvier 2015 dans 2015 par David Booth

Difficile de choisir par où commencer pour décrire la Huayra. En combinant l’art et la technologie aérospatiale, Horacio Pagani a créé une automobile que l’on pourrait qualifier de magique. Elle est propulsée par un moteur Mercedes V12 de 6,0 litres biturbo qui produit 730 chevaux; son accélération est comparable à celle des Porsche 918 Spyder, McLaren P1 et autres super-hybrides. Les vis en titane qui servent à l’assembler valent 80 000 euros, et chacune porte la signature gravée de Pagani! Pas étonnant qu’elle se vende 1,4 million de dollars US...

Après une journée en piste et plus de 50 tours à haute vitesse sur l’autodrome de Modène, j’ai le sentiment d’avoir vécu une expérience de conduite absolument unique. Mais je suis tout aussi impressionné et admiratif devant la passion qui a permis à cet ingénieur sans le sou de quitter son Argentine natale et de s’installer en Italie pour y construire les supervoitures les plus fantasmagoriques de la planète. En fait, cet homme et sa machine sont absolument fascinants.

Le secret? Le carbotitane

Dans un bâtiment à peine plus grand qu’un atelier de mécanique de banlieue, Horacio Pagani a mis au point un matériau qu’il a appelé le carbotitane. Essentiellement, il s’agit d’un assemblage de titane – un métal très léger – et de fibres de carbone, encore plus légères. On dit que si Mercedes ne construit pas de supervoitures, c’est notamment parce que : a) elle propulse déjà les Pagani avec son V12 M158 biturbo, et b) le géant allemand n’est pas convaincu qu’il pourrait fabriquer un supercar vraiment supérieur.

Mais peut-être que la technologie et la mécanique vous laissent complètement froid. Vous êtes plutôt un millionnaire existentialiste qui cherche à épater ses amis avec des objets artistiques? Vous ferez le meilleur choix en optant pour la Pagani. L’intérieur de cette voiture entre carrément dans la catégorie des oeuvres d’art. Pas des oeuvres d’art au sens de « ouais, pour une voiture, c’est une belle création... » Non, je parle de l’art au sens absolu. La console centrale pourrait trouver sa place dans n’importe quel musée du monde. Et le levier de transmission pourrait orner un yacht de grand luxe.

Cela dit, si vous savez apprécier la beauté automobile à sa juste valeur, mais que vous la considérez comme inutile si les performances ne sont pas à l’avenant, là encore la Huayra est pour vous. J’ai piloté cette supervoiture sur une piste qui semblait surtout conçue pour des motos sportives de 600 cc, légères et maniables. Ce circuit de moins de 2 km compte huit virages en épingle à rayon décroissant. Néanmoins, je pouvais enfiler ces virages diaboliques comme si j’étais au volant d’un go-kart de 250 cc. Les supervoitures, surtout quand elles transportent à leur bord un gros V12, ne sont pas censées s’inscrire dans les virages à 180 degrés avec l’agilité d’une Lotus. Et pourtant, c’est ce que j’ai fait tour après tour, sans jamais sentir que les Pirelli PZero cherchaient à décrocher ou à provoquer un sous-virage.

Des freins aérodynamqiues

Puis, en sortie de courbe, la Huayra fonce vers l’avant comme une fusée. Oui, on a bien 730 chevaux dans le dos, pas de doute, mais comme la zone rouge est relativement peu élevée (6 000 tr/min), cet engin ne s’exprime pas avec la frénésie d’un moteur de Ferrari qui tourne à hauts régimes. On va donc parfois plus vite qu’on le croit. Et quand on arrive au bout du grand droit, on réalise que la Huayra est extrêmement rapide. C’est le moment de remercier Monsieur Pagani d’avoir installé des freins avec disques en céramique et carbone. Et en prime, les magnifiques volets que vous admiriez sur le capot se déploient. Vous avez à peine le temps de dire : « Wow, des freins aérodynamiques! », que c’est déjà le temps d’enfoncer l’accélérateur à fond de nouveau.

Cette Pagani n’est pas sans défauts. Les freins sont à l'occasion un peu durs et la transmission manuelle automatisée avec palettes au volant est reliée à un embrayage simple. Il en résulte qu’à basse vitesse – 20 km/h et moins – la Huayra peut s’avérer passablement sautillante.

Évidemment, on n’achète pas une voiture de 1,4 million pour se promener en ville à pas de tortue. On achète une Huayra parce qu’on veut une voiture qui réunit la passion d’Enzo Ferrari, l’imagination de Picasso et l’innovation technique de Ferdinand Porsche. Il y a une seule automobile qui répond en même temps  à tous ces critères, et elle est construite dans un petit complexe industriel en banlieue de Modène.

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