Quand Lexus se donne des airs de NASCAR sur piste chez ICAR
Ne vous méprenez pas. Lexus ne s’en va pas en NASCAR! Cela n’a pas empêché les dirigeants de la marque de prestige de Toyota d’inviter des journalistes automobiles au circuit ICAR, question de prendre en main quelques-unes de leurs créations les plus aptes à rouler en piste. Voyons-y de plus près…
C’est donc par un bel avant-midi qu’une dizaine de journalistes québécois se sont retrouvés pour tester des :
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- GS 350 TI F Sport
- IS 350 TI F Sport
- RC 350 TI F Sport
- IS 350 F Sport
- RC 350 F Sport
- RC-F
J’ai eu la chance de pouvoir toutes les essayer dans un ordre croissant : de la moins sportive à la plus véloce.
GS 350 TI F Sport
Premiers tours de piste avec la GS 350 TI F Sport. Cette berline de luxe était équipée de la suspension variable adaptative AVS et du VDIM (gestion intégrée de la dynamique du véhicule, un beau terme pour parler d’un système de stabilité électronique). En passant, le TI réfère à Traction Intégrale, dans la jargon français de Lexus.
Malgré ces ingrédients, il ne m’a pas fallu beaucoup de tours de piste pour me rendre compte que cette voiture n’est pas faite pour ce genre d’exercices. Même en mode Sport +, la suspension demeure trop souple et ne peut contenir le poids relativement élevé de la voiture. De plus, les systèmes de contrôle réagissent trop tôt et interviennent à chaque virage pris avec le moindrement de vélocité.
Comme si ce n’était pas suffisant, la boîte automatique à six rapports avait de la difficulté à suivre le rythme. Même en mode manuel, il lui arrivait de ne pas vouloir obtempérer, son ordinateur prenant le dessus avec des décisions bien peu sportives.
Les freins ont bien résisté, mais je doute qu’ils puissent tenir très longtemps à un rythme soutenu sans perdre de leur vigueur. Cependant, il ne faut pas dénigrer cette voiture pour son comportement en piste. Quiconque achète une GS 350 TI, F Sport ou non, n’ira sans doute jamais s’amuser sérieusement sur une piste de course!
IS 350 TI F Sport
J’essaie ensuite la IS 350 TI F Sport. Cette dernière s’est avérée beaucoup plus maniable que la GS précédente car plus légère d’environ 50 kilos (110 livres). Les 306 chevaux, les mêmes que dans la GS, ont donc moins de poids à traîner. Les pneus, des P225/45R17 à l’avant et P245/45R17 à l’arrière accrochent mieux au bitume. La boîte de vitesse, à six rapports aussi, a comme pour la GS de la difficulté à suivre un rythme rapide. Par contre, son mode manuel répond avec plus d’empressement et les décisions de l’ordinateur, le cas échéant, semblent mieux coordonnées avec le style de conduite imposé.
RC 350 TI F Sport
Puis, ce fut au tour d’une RC 350 TI F Sport de me tomber entre les mains. Son V6 de 3,5 litres, le même que pour la GS et la IS, fait ici 307 chevaux. La transmission demeure une automatique à six rapports. Ce n’est ni le cheval, ni les 5 kilos de plus qui font une différence, du moins pas à mon niveau de pilotage. Peut-être qu’un pilote professionnel pourrait la sentir, cette différence.
Toujours est-il que les réflexes de la RC sont plus aiguisés. Rien de majeur ni rien qui déclasse la IS. Je dirais que la RC est, partout, 5 % meilleure que la IS. Remarquez que ce pourcentage est tout à fait arbitraire et qu’il ne veut pas dire grand-chose si l’on n’a pas déjà essayé la IS. Les pneus, plus gros et plus larges y sont sans doute pour beaucoup (235/40R19 à l’avant et 265/35R19 à l’arrière contre P225/45R17 à l’avant et P245/45R17 à l’arrière pour la IS).
IS 350 RWD F Sport
Je suis ensuite passé à une IS 350 RWD F Sport. Première constatation, sa transmission à huit rapports est nettement plus délurée et suit enfin la cadence en piste. La direction variable adaptative ne transforme pas le comportement de la voiture du tout au tout mais elle est plus directe.
À la limite, il est plus facile de placer la voiture où l’on veut en trajectoire en jouant de l’accélérateur, seules les roues arrière étant motrices (RWD pour Rear Wheel Drive). Cependant, on sent que, sur une piste, la voiture n’est pas dans son élément naturel même si elle peut être poussée davantage que je ne l’ai fait sans perdre ses moyens. Je ne crois pas qu’elle soit au niveau d’une BMW 335i. Je me porte volontaire pour un match comparatif!
RC 350 RWD F Sport
Je troque la IS pour une RC 350 RWD F Sport. Encore une fois, j’ai l’impression que la RC est 5 % meilleure en tout que la IS, sauf pour l’accès aux places arrière puisqu'il s'agit d'un coupé. Peut-être parce que je commence à bien connaître la piste, je peux jouer davantage avec la voiture.
En mode Sport +, une accélération un peu trop enthousiaste à la sortie d’une des épingles me permet de constater que la voiture se maîtrise très bien, simplement en relevant un peu le pied. Autre constat : si les systèmes de contrôle de stabilité sont en fonction, ils interviennent vraiment tard! À mesure que je « monte » dans la hiérarchie des Lexus, je me rends compte que la différence entre le mode Sport et Sport + est plus marquée.
La cerise sur le gâteau, la RC F
Enfin, bonheur suprême. Je conduis la RC F, la vedette du jour. Dès la première accélération, les 467 chevaux et la 389 livres-pied de couple propulsent la sportive dans le premier virage avec tant de vigueur et dans une telle sonorité que je me surprends à freiner alors qu’il ne faudrait pas. Une fois la surprise passée, je gagne vite en confiance et la voiture va exactement là où je veux.
Sa direction, d’une grande précision, permet de la placer au millimètre près. Pour l’instant, je laisse la transmission à 8 rapports en mode automatique et je me demande même pourquoi on voudrait changer les rapports manuellement tant elle fait bien son boulot. Vivement la prochaine courbe!
Dans la « longue » ligne droite du circuit, je me rends compte que je suis en mode Sport. Dès que j’enclenche le mode Sport +, la voiture bondit. À chaque décélération, la transmission autorise une montée de régime comme si je faisais le talon-pointe. Amusant. Les freins sont absolument irréprochables, du moins pour l’utilisation que j’en fais. Aucune plongée vers l’avant qui déstabiliserait l’arrière de la voiture et aucune surchauffe.
Alors que je commence à m’amuser à changer les rapports manuellement, ce que la transmission effectue au millième de seconde, on me fait signe d’entrer aux puits, c’est la fin d’un avant-midi de plaisir.
En guise de conclusion
Enfin, il convient de préciser que j’ai pu comparer des Lexus entre elles, seulement. La RC F, aussi brillante soit-elle par rapport à une RC 350 RWD F Sport serait-elle aussi marquante face à une BMW M4, une Jaguar F-Type R, une Audi RS5 ou une Mercedes-AMG C63 S? Un autre match comparatif en perspective…