La Kia Rio5 et l'art du pragmatisme mobile

Publié le 10 août 2015 dans Essais par Alain Morin

On rêve tous de posséder une Ferrari. Bien peu ont les moyens de leurs rêves. Une fois le loyer, l’épicerie, l’électricité, les couches et le câble payés, il ne reste plus grand-chose pour l’auto. Il importe alors de bien choisir sa voiture parce qu’on vivra avec longtemps. Même si on la loue.

Parmi les voitures abordables, la Kia Rio a fait son nom depuis belle lurette. D’abord comme sous-compacte pas chère et ne valant pas cher. Puis, au fil des générations, elle s’est agréablement peaufinée. Dès ses débuts, elle a été offerte en version hatchback, pragmatiquement baptisée 5. Comme dans Rio5. Nous avons récemment eu l’occasion de renouer avec cette dernière.

Les modifications esthétiques de cette année touchent surtout les pare-chocs avant et arrière et, selon moi, n’ajoutent pas grand-chose à la voiture. Le tableau de bord a été revu et, encore là, il faut avoir l’œil pour voir les différences. En fait, tous les éléments sont demeurés au même endroit, confirmant qu’il ne s’agit que d’une révision esthétique mineure. Le résultat, toutefois, est plaisant.

Bleu? Vraiment?

En prenant place dans l’habitacle, la couleur des plastiques surprend. Elle est bleue à mes yeux. Gris bleu aux yeux de certains. Pourtant, aucune mention n’a jamais été faite à ce sujet. Même le représentant de Kia a été étonné d’apprendre ça! Peut-être était-ce dû aux réflexions de la carrosserie de couleur bleu urbain.

Au-delà de ce détail, la qualité des plastiques est généralement très bonne pour la catégorie. Par contre, les inserts noir piano ont beau être très esthétiques, ils attirent la poussière comme c’est pas possible.

Les commandes sont faciles à comprendre et tombent bien sous la main. Dans la console centrale, juste sous le tableau de bord, on retrouve deux prises 12 Volts, un port USB et une prise auxiliaire. Et juste sous ces prises, les designers ont créé une dépression pour loger un iPhone. Simple et efficace. Un petit mot pour souligner que le coffre à gants est vaste.

Même si les sièges avant de la Rio5 ne sont pas des modèles de confort, on peut quand même conduire plus de deux heures sans devoir s’arrêter. Il faut toutefois regretter que l’assise du siège du passager soit trop basse et qu’il soit impossible de la relever. À l’arrière, la banquette est un peu dure et on y est assis trop carré. Sinon, deux adultes y vivront sans trop rouspéter. Trois? Chicane assurée!

L’ouverture du coffre est petite (le contraire aurait été étonnant vu la grosseur de la voiture) et son seuil est plutôt élevé. Comme le plancher est passablement plus bas que le seuil, ceux qui ont des maux de dos seraient avisés de demander de l’aide s’ils ont à soulever un poids important pour pouvoir l’extraire du coffre.

Plus puissante qu’une Camaro...

Sous le capot de toutes les Rio5 (et des Rio berlines), on retrouve un quatre cylindres de 1,6 litre développant 137 chevaux et 123 livres-pied de couple. Si vous trouvez que ces données sont faiblardes, pensez à deux choses : A) les Rio — et Hyundai Accent — sont les deuxièmes plus puissantes de la catégorie des sous-compactes, derrière la Chevrolet Sonic qui les bat d’un cheval (la Ford Fiesta ST n’est pas éligible) et B) il y a 30 ans, une Camaro V6 en développait 135.

Ceci étant dit, la Rio5 n’est pas une bombe. Le 0-100 km/h demande plus de 10 secondes, ce qui est la norme de la catégorie. Depuis cette année, Kia injecte davantage de matériau isolant dans certaines parties du châssis, ce qui, en pleine accélération, a un effet bénéfique sur la santé des tympans.

Notre voiture d’essai était dotée d’une boîte manuelle à six rapports qui, sans avoir le mordant d’une boîte provenant de chez BMW, est tout à fait convenable. Certes, l’embrayage manque un peu de tonus, le levier pourrait procurer une meilleure sensation mais on peut trouver bien pire. Du côté de Nissan, par exemple…

Un peu trop portée sur la boisson

Lors de notre semaine d’essai, notre consommation moyenne s’est établie à 7,2 l/100 km. C’est trop, 6,2 aurait été plus apprécié. Il faut cependant avouer que la plupart des sous-compactes ne sont pas de bons exemples de consommation. Il faut les acheter davantage pour leur format réduit et leur prix de base peu élevé. Si c’est la consommation d’essence qui importe, une Toyota Corolla Eco ou une Honda Civic font mieux, surtout si vous faites le moindrement de grand-route.

Très sobre derrière le volant

Sans trop de surprises, la Rio5 demande à être conduite placidement. Les suspensions sont un peu plus dures que dans la Hyundai Accent, la cousine-ennemie qui se vend environ deux fois plus, et elles assurent une bonne tenue de route pour autant que les limites sont observées.

D’ailleurs, les limites des Hankook Optimo (205/45R17) qui équipaient notre voiture d’essai étaient atteintes bien avant celles des suspensions! La direction ne pèche pas par excès de précision mais, selon les critères de la catégorie, elle s’avère dans la moyenne. Enfin, les freins font un travail honnête, néanmoins, je doute de leur efficacité s’ils sont trop sollicités. Un arrêt d’urgence simulé fait ressortir un ABS très bruyant et, surtout, un manque de mordant vers la fin de l’arrêt.

Nos conclusions

Au final, la Kia Rio5 est une bonne petite voiture, bien construite avec des matériaux de qualité. Si elle n’a pas le punch visuel et le dynamisme des Honda Fit et Ford Fiesta, elle demeure un choix sensé pour quiconque recherche une voiture aux dimensions réduites, mais pas trop, aux performances correctes et à un prix réaliste. La nouvelle Toyota Yaris berline et la future Mazda2 (la même voiture badgée différemment) représenteront sans doute de nouveaux prédateurs pour la Rio5.

Notre voiture d’essai était une Rio5 SX à boîte manuelle. On doit ajouter au prix de base de 19 495 $ les inévitables frais de transport de 1 535 $, des frais de 200 $ pour la couleur bleu urbain et 100 $ pour la taxe d’accise. Total 21 330 $. Même si elle est moins bien équipée, une version LX+ de la même couleur et à boîte manuelle coûterait 18 164 $, un prix qui me paraît davantage en harmonie avec la vocation de la voiture. Investissez les 3 166 $ économisés et qui sait, un jour ils vous permettront peut-être d’acheter votre Ferrari!

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Kia Rio 2016
Version à l'essai 5 SX
Fourchette de prix 14 295 $ – 20 395 $
Prix du modèle à l'essai 19 495 $
Garantie de base 5 ans/100 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
Consommation (ville/route/observée) 8,8 / 6,4 / 7,2 L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents Chevrolet Sonic, Ford Fiesta, Honda Fit, Hyundai Accent, Nissan Versa, Toyota Prius c, Toyota Yaris
Points forts
  • Physique agréable
  • Belle finition
  • Équipement complet
  • Comportement routier sain
  • Prix de base intéressant
Points faibles
  • Consommation un zeste élevée
  • Roulement ferme
  • Prix corsé des versions huppées
  • Visibilité 3/4 arrière pauvre
Fiche d'appréciation
Consommation 3.5/5 Élevée par rapport à la grosseur de la voiture. Mais la plupart des sous-compactes présentent ce trait de caractère.
Confort 3.5/5 Le roulement est assez ferme. La Hyundai Accent est plus confortable (mais moins dynamique)
Performances 3.5/5 Dans la moyenne de la catégorie
Système multimédia 4.0/5 Notre exemplaire n'était pas doté de la navigation mais, dans l'ensemble, le système UVO est très bien fait et facile à comprendre et à utiliser.
Agrément de conduite 4.0/5 Pour une sous-compacte, c'est réussi!
Appréciation générale 3.5/5 Voiture bien pensée, idéale comme voiture de ville ou comme deuxième véhicule. Il faut toutefois éviter les versions les plus luxueuses, trop chères.
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