Subaru BRZ 2016 : Que reste-t-il de nos amours?

Publié le 7 octobre 2015 dans Essais par Marc-André Gauthier

Que reste-t-il de nos amours?

Il suffit de regarder brièvement le passé pour constater à quel point les automobiles viennent de loin. Au cours des cent dernières années, les technologies que nous retrouvons à leur bord ont beaucoup progressé.

Pour plusieurs puristes, ce n’est pas nécessairement une bonne chose, puisque dans ce processus, les voitures sportives se seraient trop civilisées. Pour ma part, je ne crois pas que ce soit une mauvaise chose que d’installer des sièges chauffants et un bon système multimédia dans une auto sportive.

Mais ces détracteurs ont raison sur un point : les voitures sportives ne se conduisent plus comme avant. Elles sont, dans l’ensemble, devenues trop lourdes, trop assistées. On ne peut plus sortir d’une courbe, les roues arrière emboucanées sans qu’un ordinateur décide du moment où il doit freiner les roues qui « manquent de traction ». Même chose pour la direction, où le volant est de plus en plus déconnecté de la route, et où, encore une fois, un ordinateur décide de la résistance aux virages et du retour de sensation.

Qui plus est, je ne parle pas de la bonne vieille boîte manuelle, en voie de disparition... Mais il reste des bagnoles qui résistent, ou du moins, qui incarnent la résistance à cette modernité imposée. Elles demeurent précises, amusantes, directes. De ce lot, on compte bien entendu la MX-5, de Mazda, mais également la Subaru BRZ, qui représente une formule juste assez moderne, et juste assez antique.

Une petite supervoiture

Quand Toyota et Subaru ont annoncé se lancer conjointement dans le développement d’une auto sport, plusieurs ont été sceptiques, jusqu’à ce que son design soit dévoilé.

Essentiellement conçue par les gens de Toyota, la carrosserie de la BRZ est totalement réussie. Elle ressemble à une petite supervoiture, ou encore à une GT typique, avec le nez allongé, et le derrière légèrement plus bombé que l’avant.

De face, les phares nous donnent l’impression d’un petit démon espiègle, prêt à surgir à tout moment sur les curieux qui le fixent.

Comme dans une voiture de course

L’intérieur de la BRZ tient davantage du cockpit que de l’habitacle. Étant donné que nous y sommes assis très bas et en position allongée, comme dans une vraie sportive, l’ensemble paraît se refermer sur le conducteur. Peut-être à déconseiller aux claustrophobes, puisqu’il n’y a pas beaucoup d’espaces superflus ni de dégagement.

Il y a bel et bien des places arrière dans la BRZ, mais bien honnêtement, elles conviennent à peine à des enfants. En fait, si vous êtes le moindrement grand, vous risquez de conduire avec le siège complètement reculé. Quant aux sièges avant, ils supportent à merveille, mais peuvent s’avérer inconfortables lors des longs trajets.

La principale déception concernant cet habitacle vient du système d’infordivertissement. Je suis bien conscient qu’en dessinant l’habitacle de la BRZ, les gens de Subaru/Toyota n’avaient pas en tête le luxe à la Mercedes-Benz. Ce qui blesse, c’est le petit écran que l’on retrouve dans la BRZ. Il semble avoir été tout simplement ajouté là, à la dernière minute. Qui plus est, les fonctionnalités ses rappellent ce que l’on avait au début des années 2000, alors que l’on commençait à peine à concevoir qu’un GPS soit permanent dans une voiture. À titre d’exemple, aucune commande ne s’effectue de manière instinctive. Que ce soit pour entrer une adresse dans la navigation ou pour chercher un poste de radio en particulier.

Une machine à remonter le temps

La BRZ héberge un moteur à plat de quatre cylindres développé par Subaru. Il fait 2,0 litres de cylindrée, développe 200 chevaux et 151 livres de coupe. Accouplé à une boîte automatique, il est anémique. Associé à une boîte manuelle à 6 rapports, il réalise le 0-100 km/h en un peu plus de 6,5 secondes, ce qui n’est pas très rapide non plus.

Mais cette Subaru offre au conducteur quelque chose qui se fait de plus en plus rare de nos jours : l’expérience d’une vraie voiture sportive. La BRZ propose une expérience directe, pure. Son excellent châssis lui confère une tenue de route remarquable, et à vouloir, on peut aisément contrôler les dérapages.

Plusieurs reprochent à la BRZ son manque de puissance en ligne droite, mais en réalité, on s’en fout pas mal. En la concevant, les gens de Subaru (et Toyota) n’avaient que faire de la puissance. Ils ont voulu mettre au point un produit digne des grandes sportives que nous avons laissé derrière nous, et en termes d’expérience, c’est l’une des voitures modernes qui s’en rapproche le plus.

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Subaru BRZ 2016
Version à l'essai Sport-tech
Fourchette de prix 27 395 $ – 29 395 $
Prix du modèle à l'essai 29 395 $
Garantie de base 3 ans/60 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
Consommation (ville/route/observée) 10,9 / 7,9 / 9,4 L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents Chevrolet Camaro, Ford Mustang, Scion FR-S
Points forts
  • Tenue de route remarquable
  • Direction directe et communicative
  • Habitacle exclusif
  • Style intéressant
Points faibles
  • Accélérations décevantes
  • Confort absent
  • Système multimédia archaïque
  • Places arrière fantoches
Fiche d'appréciation
Consommation 3.5/5 Intéressant pour une sportive, mais élevée pour un moteur de 2.0 litres
Confort 2.0/5 La BRZ n'est pas à considérer pour ceux et celles qui recherchent une voiture de tourisme.
Performances 3.5/5 Tenue de route remarquable! Accélérations décevantes.
Système multimédia 2.0/5 Le système multimédia de la voiture est archaïque et difficile à utiliser.
Agrément de conduite 4.5/5 Une conduite directe, et une tenue de route «sourire garanti».
Appréciation générale 3.5/5 Une expérience de conduite pure mais il s'agit d'une voiture unidimentionnelle.
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