Kia Cadenza 2016, à l’aube d’une nouvelle génération

Publié le 25 janvier 2016 dans Essais par Sylvain Raymond

La Kia Cadenza, c’est la première véritable incursion du constructeur coréen dans le créneau des voitures de luxe. Kia n’est pas dupe, il comprend très bien que comme la K900, une berline encore plus cossue, la Cadenza ne générera pas les ventes de ses autres modèles. Par contre, elle lui permet tout de même de démontrer son savoir-faire et d’ajouter un peu de prestige à une marque réputée principalement pour la bonne valeur de ses produits.

D’ailleurs, le constructeur ne prétend pas rivaliser avec les Allemands dans ce créneau, mais beaucoup plus avec des modèles comme l’Acura TL, la Buick LaCrosse et la Lexus ES. Alors que le modèle est commercialisé au Canada depuis 2013 seulement, la voiture fera peau neuve pour 2017 avec l'arrivée d'une toute nouvelle génération. Si la nouveauté est très importante pour vous, il vaudrait peut-être mieux attendre avant d’acheter votre Cadenza.

Une seule mécanique, mais bien adaptée

Si le modèle vous intéresse, les choix sont assez simples. Proposée à un prix de base situé tout juste sous les 40 000 $, la Cadenza se décline en trois versions : de base, Premium et Tech. Les différences? C'est principalement le niveau d’équipement, car toutes se partagent la même mécanique, soit un moteur V6 à injection directe de 3,3 litres développant 293 chevaux et un couple de 255 lb-pi.

Jumelée à une boîte automatique à six rapports, cette mécanique, que l’on retrouve aussi à bord du Kia Sorento, est bien alignée sur ce que la concurrence nous propose en termes de puissance. Dans le cas de la Cadenza, le sprint du 0-100 km/h se boucle en environ 6,5 secondes, ce qui n’est pas mal pour une berline de cette taille.

Notre seul regret? Le rouage intégral n’est pas offert, la puissance est donc envoyée uniquement aux roues avant. Voilà un atout supplémentaire qui aurait pu permettre à la Cadenza de se démarquer davantage.

Des lignes européennes

Même si la voiture est commercialisée ailleurs dans le monde depuis plus longtemps, l’âge vénérable de cette génération n’est pas trop perceptible. La Cadenza dispose de lignes qui demeurent toujours au goût du jour, et elle fait partie des premiers modèles dessinés par Peter Schreyer ayant contribué à relancer la marque.

On apprécie son fascia avant, bas et large, qui se démarque avec des phares angulaires et avec la grille typique de la marque. Les jantes sont aussi très jolies et ajoutent au dynamisme du véhicule. L’arrière est aussi réussi avec son double échappement ovale et ses feux à DEL. Toutefois, ne cherchez pas de couleurs extravagantes pour la carrosserie, il n’y en a pas de disponibles. Les teintes sont sobres, trop sobres.

Lorsque l’on monte à bord de la Kia Cadenza, on a l’impression d’être au volant d’un modèle beaucoup plus dispendieux. Les designers ont fait du beau boulot pour soigner l’apparence de l’habitacle, mais surtout, on a peu de reproches à faire quant à l’assemblage. Ce n’est que lorsque l’on regarde bien en détail que l’on remarque l’absence de matériaux plus nobles qui ornent normalement certaines rivales de luxe. Lors de notre essai, on a noté quelques craquements du tableau de bord par temps froid et une interférence dans le système de sonorisation.

Les sièges sont confortables et rendent agréables les longs trajets. Ils sont toutefois un peu moins bien adaptés à une conduite sportive en raison de leur manque de support latéral. On sent la voiture très américanisée. Les commandes sont bien présentées et rapidement accessibles alors que le système multimédia UVO est un peu plus simple à utiliser que celui des concurrents.

Un niveau d’équipement complet

Là où la Cadenza marque des points par rapport à ses rivales, c’est au chapitre du ratio prix/équipement. Système de navigation, caméra de recul, climatiseur à deux zones et sièges chauffants sont notamment du lot. Contrairement aux Allemandes, pas besoin de plonger à grands frais dans le catalogue d’options pour avoir une voiture décente, pratiquement tout est offert de série avec la Cadenza. On a beaucoup moins le sentiment de se faire arnaquer.

Lorsque l’on prend la route, on apprécie les efforts d’insonorisation du véhicule. La voiture est silencieuse et filtre bien les bruits extérieurs, élément intéressant avec ce type de véhicule. Si vous cherchez une voiture de luxe à vocation sportive, vous avez frappé à la mauvaise porte. La Cadenza n’a rien pour rivaliser avec les Allemandes à ce chapitre. Sa suspension est bien plus calibrée en fonction du confort que de la tenue de route, même chose pour la direction qui n’est pas très communicative. 

La bonne nouvelle, c’est que le moteur V6 livre sa puissance à bas régime, et ce, rapidement. Avec ses 293 chevaux, la Cadenza n’est pas sous-motorisée, mais elle n’a pas tout le dynamisme de sa cousine, la Hyundai Genesis, qui hérite de son côté d’un V6 de 3,8 litres un peu plus puissant. On aimerait bien quelques chevaux de plus, surtout lors de manœuvres de dépassement.

La boîte automatique tire bien profit de la puissance disponible tout en réduisant le régime à vitesse de croisière, diminuant ainsi la consommation qui est demeurée très bonne, 11,8 l/100 km malgré un temps très froid. C’est ici que la cylindrée réduite du moteur tire son avantage.

Bien entendu, plusieurs acheteurs recherchent un certain niveau de prestige lors de l’achat d’une voiture à vocation plus luxueuse. C’est la difficile tâche que doit relever Kia et c’est exactement pour cette raison que Hyundai a décidé de lancer une marque de luxe en 2017 : Genesis. Est-ce que Kia peut réussir son pari sans suivre la même voie? Ce sera certainement très difficile.

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Kia Cadenza 2016
Version à l'essai Premium
Fourchette de prix 37 995 $ – 41 995 $
Prix du modèle à l'essai CA$41,995
Garantie de base 5 ans/100 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
Consommation (ville/route/observée) 11.2 / 7.4 / 11.8 L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents Acura TLX, Audi A4, BMW Série 3, Cadillac ATS, Hyundai Genesis, Lexus ES, Mercedes-Benz Classe C, Volvo S60
Points forts
  • Style réussi
  • Bon ratio prix/équipement
  • Excellent garantie
  • Prix concurrentiel
Points faibles
  • Manque de prestige
  • Puissance un peu juste
  • Direction peu communicative
  • Moins sophistiquée que ses rivales
Fiche d'appréciation
Consommation 3.5/5 Bien, mais la concurence commence à faire mieux avec plus de puissance
Confort 4.0/5 Voiture confortable et spacieuse
Performances 3.0/5 Décentes, mais loin d'être enivrantes
Système multimédia 4.0/5 Simple et efficace
Agrément de conduite 3.5/5 Moins agréable que la Optima
Appréciation générale 3.5/5 Si vous cherchez du luxe à bon prix, la Cadenza peut faire l'affaire
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