L’avenir des salons de l’auto

Publié le 9 février 2016 dans Blogue par Alain Morin

Nous n’apprendrons rien à personne en affirmant que le monde dans lequel nous vivons est en pleine mutation. En fait, le monde est en mutation depuis qu’il existe! Sauf que depuis quelques décennies, il vit au rythme de la technologie et celle-ci change vite, ce qui entraîne des changements majeurs, autant au chapitre de nos vies qu’à celui de la société.

Les salons de l’auto n’échappent pas à cette mutation. Certes, ils ont toujours pour but de stimuler les ventes (de voitures mais aussi d’un paquet d’articles reliés) et, la plupart du temps, à un moment de l’année où les ventes sont au plus bas... Le Salon de l’auto de Montréal n’est-il pas tenu en plein mois de janvier?

Ceci était vrai il y a cent ans et le sera sans doute dans cent autres. Depuis quelques années, toutefois, on remarque que les autorités des salons partout sur la planète utilisent de plus en plus les médias sociaux pour communiquer avec les visiteurs. Il est d’ailleurs possible à ces derniers d’acheter leur billet d’entrée à l’avance, de choisir leurs voitures coups de cœur sur une liste, etc.

Au fil du temps, pour se démarquer, les salons se sont trouvé un créneau. Le Salon de l’auto de Los Angeles, par exemple, couronne la voiture verte de l’année. Celui de Detroit, la voiture et le camion nord-américain de l’année, le Salon de New York la voiture mondiale de l’année, etc. Celui de Montréal est moins prestigieux et l’on n’y dévoile que les finalistes au titre de voiture et utilitaire de l’année au Canada. Toronto aura le prestige, le mois suivant, de dévoiler la voiture et l’utilitaire canadien de l’année. Cette tendance devrait s’accentuer pour deux raisons : les salons veulent se donner de l’importance et les constructeurs adorent quand une de leurs créations gagne un prix.

On aurait pu croire qu’avec la montée d’Internet les salons auraient perdu en intérêt, les gens ayant déjà vu les véhicules qui y sont montrés. Il n’en est rien, du moins pour l’instant. Cependant, les journalistes qui suivent ces expositions doivent maintenant tenir compte de ce moyen de communication relativement récent. Désormais, les nouveautés sont présentées bien avant le salon et, souvent, les textes sont écrits avant l’événement et seront publiés le moment venu. Et si un modèle n’a pas été vu avant, comme ce fut le cas avec la Ford GT au Salon de Detroit en janvier 2015, trente secondes après son dévoilement, il se retrouvera sur tous les médias sociaux!

Dans un avenir rapproché, les salons de l’auto ne devraient pas changer dramatiquement. Toutefois, les coûts de plus en plus élevés (que ce soit pour organiser un salon ou pour les fabricants d’y participer) pourraient bien venir à bout de certains événements. Déjà, plusieurs constructeurs boudent l’un ou l’autre des salons. En janvier 2016, Volvo sera absent du Salon de Montréal. Rolls-Royce et Ferrari ignorent Detroit depuis longtemps, le marché du nord des États-Unis n’étant pas suffisamment rentable pour eux. 

Ce n’est donc pas la technologie qui menace les salons. Au contraire, elle les aide. Ce sont les coûts qui risquent de changer la donne.

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