BMW i3 2016: La fée des électrons est en ville
Motoriste exceptionnelle et grande défenseure de l’hydrogène comme carburant, BMW s’est néanmoins lancée à fond lorsqu’elle a choisi de développer une voiture de série à propulsion électrique. Née sur une feuille ou un écran blanc, la i3 repose sur une structure remarquablement légère et solide, conçue dès la première seconde pour ce type de voiture. Tout le reste est à l’avenant dans une citadine comme on n’en avait jamais vue.
Courte et trapue, la i3 a été créée pour rouler en ville avant toute chose. Son profil anguleux et ses lignes brisées donnent l’impression d’avoir été taillés au scalpel. Des spécialistes l’ont néanmoins primée Design de l’année aux prix mondiaux de l’automobile. Chose certaine, elle ne passe jamais inaperçue, mais il faut vraiment les faux naseaux qui lui tiennent lieu de calandre et le fameux ‘roundel’ bleu et blanc pour savoir qu’il s’agit bien d’une BMW.
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Vue panoramique et portières en accolade
L’immense pare-brise de la i3 et ses glaces latérales découpées très bas offrent une visibilité exceptionnelle pour la conduite en ville. Des glaces presque carrées en font autant pour les passagers arrière, mais elles sont fixes. Tant pis pour l’air frais. Ces glaces sont découpées dans les courtes portières en accolade qui permettent un accès facile à deux places raisonnablement spacieuses et confortables. Si la i3 peut s’offrir cette immense ouverture et se passer de montant central, c’est grâce à une coque très rigide en plastique renforcé de fibre de carbone à laquelle sont fixés des panneaux de carrosserie en polymère. Donc antichocs et antirouille.
L’ensemble est ancré au châssis en aluminium qui porte la batterie lithium-ion de 19 kWh sous le plancher et les moteurs au-dessus de l’essieu arrière. Une bonne nouvelle en termes de motricité pour cette propulsion, si l’on songe à l’hiver. Sans compter qu’avec cette disposition, la i3 profite d’une répartition des masses idéale (50/50) qui explique en bonne partie son agilité et le plaisir qu’on prend à la conduire, même si elle roule sur des pneus « écolo » très étroits de taille 155/70R19 à l’avant et 175/60R19 à l’arrière. Les premiers lui valent un diamètre de braquage très court qui fait des merveilles pour la maniabilité et le stationnement.
Autre élément qui explique la vivacité de la i3 : sa direction très rapide. Un peu trop, même. Les ingénieurs y sont allés un peu fort, sans doute pour compenser le profil haut de leur citadine électrique. On s’y fait vite pour la ville, mais la i3 est plutôt nerveuse en tenue de cap sur la route. Côté autonomie électrique, je n’ai pas vu plus de 135 km au compteur après une recharge complète. On en profite en roulant en mode Eco Pro+ qui désactive le climatiseur, limite la vitesse à 90 km/h, mais réduit à peine l’accélération. C’est tout ce qui compte, en ville. Prière d’ailleurs, BMW, d’ajouter une DEL sous le capot avant pour prendre le câble de recharge le soir dans le coffre minuscule.
Comme un bimoteur urbain
Le moteur d’appoint optionnel, un bicylindre à essence de 650 cm3 et 38 chevaux, est installé sous le plancher de la soute à l’arrière. Il ajoute 123 kg aux 1 297 kilos de la version purement électrique de la i3 et une centaine de kilomètres d’autonomie. Il ne démarre que lorsque l’autonomie électrique affichée est entièrement épuisée et uniquement pour recharger la batterie de propulsion. On entend alors un léger grondement qui n’a rien de désagréable et le drôle de toussotement de l’échappement.
J’ai mesuré un 0-100 km/h de 8,07 secondes avec cette version, tout près des 7,9 secondes annoncées. BMW promet 7,2 secondes pour la i3 tout-électrique. C’est nettement mieux que les 11,28 secondes de la Nissan Leaf, plus lourde de 300 kg. La i3 boucle la reprise de 80-120 km/h en 6,2 secondes, mais accélère surtout de 60 à 100 km/h en 4,2 secondes. Une autre des raisons qui la rendent si réjouissante à conduire en ville.
Parce qu’il faut certainement accorder aussi une part du mérite à un habitacle vaste, lumineux et accueillant, où se combinent joliment des matériaux et des tissus d’aspect et de texture très variés. Parfaitement écolos aussi pour la plupart. Comme cette planche de bord en bois d’eucalyptus récolté tout près de l’usine de Leipzig où la i3 est produite. Le petit écran, droit devant, présente toutes les données essentielles et le grand, qui semble flotter dans l’air au centre, est une merveille de clarté. Surtout si l’on s’est offert l’affichage des données de circulation en temps réel. Parce que dans la i3, la radio est dépourvue de bande AM pour écouter les rapports. On est moderne ou on ne l’est pas. Et BMW a certainement choisi son camp dans ce débat.