Kia au Mexique : la globalisation en action
Kia vient d’ouvrir une grosse usine en plein milieu du désert, dans le coin de Monterrey au Mexique.
Construite en 14 mois, dont plusieurs perturbés par de fortes pluies, des ouvriers travaillant 24 heures sur 24, voici l’une des usines les plus modernes au monde.
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À l’intérieur, énormément de robots, ça va de soi, mais ce qui jure avec les autres usines que j’ai eu la chance de visiter, c’est l’automatisation des processus entre les ateliers et les étapes d’assemblage.
À Brampton, où Chrysler fabrique les Charger, Challenger et 300, des sortes de drones, des chariots élévateurs automatisés, sillonnent la manufacture afin de faire la liaison entre le magasin de pièces et les stations. À Monterrey, tout se passe dans le plafond. Les quelques ouvriers qui travaillent encore sur la chaîne de montage reçoivent tout automatiquement.
Au bout de l’usine, il y a un parcours où chaque voiture qui sort est testée pour vérifier si ses composantes sont fonctionnelles, comme les freins antiblocage, le dispositif antirecul, etc.
À moyen terme, l’entreprise souhaite que 98% des 400 000 voitures qui sortiront de son usine par année soient sans défaut. En ce moment, le chiffre serait en deçà de 90%, mais il faut comprendre que l’usine n’est fonctionnelle que depuis un mois.
À 400 000 voitures par an, il s’agit de la deuxième plus grande usine Kia au monde, derrière celle de Corée, où 650 000 voitures sont produites par année.
L’usine du Mexique produira, en plus de la Forte, la nouvelle Rio, ainsi qu’un autre modèle que la compagnie n’a pas encore annoncé.
Globalisation
Quoi qu’il en soit, sans mettre le niveau technologique de cette usine de côté, c’est plutôt l’aspect globalisation qui est impressionnant. Dix-neuf compagnies automobiles sont présentement installées au Mexique. Des voitures comme la BMW X1 y sont produites.
Pourquoi nos usines canadiennes ferment-elles au détriment des installations dans des pays comme le Mexique?
Il faut dire que le gouvernement de ce pays offre actuellement des crédits très intéressants pour les compagnies qui iront s’y installer. Mais en réalité, c’est le salaire des travailleurs qui attire les compagnies. Un travailleur d’usine automobile, au Canada, gagne facilement plus de 40 $ de l’heure, soit près de 80 000 $ par année.
Au Mexique, on parle plutôt de l’équivalent de 12 à 13 $ de l’heure…
Payer moins cher, ça rapporte pour les manufacturiers, et ça nous permet, ici, de payer moins cher pour le produit fini. Oui, nos emplois manufacturiers nous quittent, mais cela est un moindre mal.
En fin de compte, ça illustre bien le monde globalisé que devient le nôtre. Les frontières économiques disparaissent de plus en plus, pour laisser place à un monde de concurrence, sans protection réelle pour les emplois. Les services et les produits seront proposés là où c’est le moins cher, point à la ligne.
Notre visite au Mexique le démontre bien. La compagnie n’a pas peur d’investir pour servir ses ambitions mondiales. Mais elle profite des règles que nos gouvernements ont mises en place pour encourager le libre marché.