Jean-François Dumoulin Daytona…une histoire d’amour

Publié le 30 janvier 2017 dans Course automobile par Partenaire du Guide de l'auto

Être en piste sur ce mythique circuit et participer à une course sur le tracé du Daytona International Speedway est pour moi lourd de signification. Un circuit prestigieux, riche en histoire sur lequel j’ai connu du succès.

Cette épreuve d’endurance de Daytona a lieu chaque saison en début d’année. Pour bien vous décrire ma passion, on doit effectuer un retour en arrière, après ma dernière saison dans des voitures de type monoplace, été 1999, avec l’équipe californienne Condor Motorsports de la série Nord-Américaine de formule atlantique.

J’ai débuté ma carrière en voiture de type sedan (été 2000), au volant d’une Porsche, avec comme partenaire le pilote Richard Spénard, également mon coach et mentor à l’époque où je faisais partie de la filière Players (notamment avec Patrick Carpentier, David Empringham et Alexandre Tagliani).

Ce fut une vraie belle saison pour mes premières armes dans ce type d’épreuve. En terminant 2e au championnat de la série Motorola Cup. Cet été là (2000), j’ai eu « la piqure » et rapidement apprécié le défi de ce type de compétition.

Par la suite, j’ai fait partie d’équipes de pointe et cela m’a permis de remporter deux championnats consécutifs dans la série Koni Challenge, lors des saisons 2002 et 2003.

C’est lors de ces deux saisons que j’ai eu le privilège de conduire sur le légendaire circuit de Daytona. J’ai participé à quatre courses et remporté les deux courses inscrites au championnat.

Vous comprenez davantage toute la signification que ces premières courses à Daytona ont représentées pour moi. Issu d’une famille de pilotes, avoir l’opportunité de compétitionner à Daytona, c’est un peu comme jouer au hockey au Centre Bell pour un hockeyeur.

Mais mon histoire d’amour avec le circuit de Daytona ne s’arrête pas là, en 2004 et 2007, je remporte à deux reprises la prestigieuse course des 24 heures de Daytona (Jean-François Dumoulin est le premier québécois à remporter deux victoires aux 24h de Daytona).

Une épreuve d’endurance qui ne ressemble en rien à une épreuve de course habituelle : Nous sommes à la merci de la température, des ennuis mécaniques, des erreurs des autres compétiteurs. On partage cette responsabilité avec trois autres pilotes, une équipe de mécanos et d’ingénieurs toujours sur le qui-vive. Une seule erreur et c’est la fin. Je peux dire que lorsqu’on gagne une telle épreuve, on est vraiment fier de nous et surtout de toute l’équipe, sans le travail de tous, c’est un exploit impossible à réaliser.

Ces deux victoires aux 24 heures de Daytona sont mes deux coupes Stanley, des souvenirs qui resteront pour toujours imprimés dans ma mémoire.

En 2012, j’ai franchi le drapeau à damiers en 25e place, au volant de la Porsche 997 n°38 (BGB Motorsports), victime d’un accrochage au dernier tour de l’épreuve Daytona en série Grand-Am Continental Tire (classe GS – 40 voitures au départ).

J’étais dans le peloton de tête, mais au dernier tour, il y a eu un accrochage devant moi entre deux voitures. J’ai ralenti, mais le gars derrière moi ne l’a pas vu. L’accrochage était inévitable.

Seulement 30 minutes après le début (durée : 2h30) de la course, j’ai pris la relève de mon coéquipier John Miller. Ce dernier avait qualifié la voiture en 17e position (jeudi 26 janvier) malgré des ennuis mécaniques (électriques et pompe à essence) solutionnés rapidement par l’équipe de mécaniciens.

L’équipe a effectué une belle remontée tout au long de l’épreuve. J’ai été quelques tours dans le top-cinq et l’équipe BGB Motorsports a résisté aux nombreuses relances et aux six neutralisations. Nous étions en excellente position. L’équipe avait travaillé fort pour réparer les problèmes mécaniques de la veille.

Nous sommes restés en piste jusqu’à la fin.

Les années se suivent mais ne se ressemblent pas. Rouler sur le circuit de Daytona me procure beaucoup de satisfaction et j’ai comme ambition d’y remporter une cinquième victoire dans les prochaines années.

Jean-François Dumoulin

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