Jeep Compass 2017 : enfin un bon VUS d’entrée de gamme

Publié le 1er mars 2017 dans Premiers contacts par Marc-André Gauthier

Âmes sensibles, s’abstenir. Le Jeep Compass et le Jeep Patriot, même s’ils ont fait plusieurs heureux au Québec, étaient de mauvais véhicules. Dépassés dès leur mise en marché, ils représentaient le Chrysler de 2008, la compagnie qui a fait faillite, et qui depuis est devenue italienne.

La seule raison pour laquelle le Compass et le Patriot continuaient de se vendre, c’est qu’ils n’étaient pas chers. Un bonjour tout spécial au Dodge Journey, dans la même situation.

Mais bon, là, le Compass et le Patriot, c’est fini. Ils sont remplacés par le Compass 2017, un véhicule lancé à la grandeur de la planète. Le Compass 2017 devient le VUS compact de la marque Jeep, entre le Renegade, considéré sous-compact, et le Cherokee, considéré intermédiaire.

Plusieurs diront que de classer le Cherokee dans la catégorie des VUS intermédiaires, avec le Honda Pilot et le Toyota Highlander, c’est exagéré, mais bon, on en reparlera… Ce qui compte, ici, c’est que Chrysler a enfin un bon VUS compact sous la main.

Photo: Marc-André Gauthier

Une offre plus simple que jamais

Tout d’abord, peu importe pour quelle version vous optez, vous aurez sous le capot le quatre cylindres MultiAir Fiat de 2,4 litres, un moteur qui développe 180 chevaux et un couple de 175 livres-pied, une puissance qui se classe avantageusement dans la catégorie.

L’offre du produit est simple. Les versions sont regroupées ainsi : Sport, North, Trailhawk et Limited. Les Sport (24 900 $) et North (28 395 $) sont disponibles avec les roues motrices avant, ou 4x4 pour 2 500 $ de plus. Le Trailhawk 4x4 (32 895 $), comme sur les autres produits Jeep, est une version conçue pour le hors route, avec une suspension plus haute, des pneus renforcés et des accents esthétiques particuliers. Au sommet de la pyramide, la version Limited 4x4, tout équipée, se vend 34 895 $.

La variante Sport de base, roues motrices avant, est également équipée d’une boîte manuelle à six rapports! Mais bon, seulement 3% des Compass seront livrés ainsi. La version North roues motrices avant dispose d’une boîte automatique à six rapports sous le plancher. Si votre Compass est muni d’un système 4x4, comme le sera la majorité, la boîte offerte est l’automatique à neuf rapports, célèbre pour ses ratés, conçue par la compagnie allemande ZF. Toutefois, si vous le voulez vraiment, on peut équiper la version Sport 4x4 et North 4x4 d'une boîte manuelle. Eh bien.

Look réussi, cabine invitante

Visuellement parlant, les designers de Jeep voulaient créer un véhicule qui captait l’esprit du Grand Cherokee, mais avec une identité propre. C’est mission réussie, comme on dit. Le Compass est beau, peu importe les versions.

À l’intérieur, c’est le même constat pour l’habitacle. Que vous optiez pour la version Sport, de base, ou des versions munies de sièges en cuir, vous aurez droit à la même bonne finition, et à un design inspirant.

À l’arrière, la banquette, qu’on ne peut régler, n’est pas la plus confortable, mais un dégagement intéressant pour les jambes vient compenser. À l’avant, des sièges confortables, avec de bons supports latéraux, nous permettent d’entamer de longs trajets sans broncher.

Il faut mentionner à quel point le système Uconnect, présent dans cette voiture, fait un bon travail. On accède aux applications et aux menus à l’aide d’icônes placées clairement dans le bas du cadre, et jamais je n’ai vu une intégration d’Apple CarPlay aussi impeccable.

Une conduite grandement améliorée, un moteur qui ne demande qu’à être remplacé

Dire que Jeep a revu la conduite du Compass est un euphémisme. Sur la route, le nouveau châssis fait des merveilles, offrant rigidité et bonne tenue de route. La suspension est aussi efficace, pas trop dure, pas trop molle, et la direction — un peu trop légère selon certains — convient parfaitement à une conduite quotidienne.

Hors route, le Compass excelle, grâce à plusieurs programmations informatiques sélectionnables, selon le type de terrain à parcourir. Mais bon, la plupart du temps, le mode Auto convient. D’ailleurs, avec celui-ci, les roues arrière peuvent être déconnectées du moteur afin d’économiser du carburant, et être reconnectées au besoin. Bien entendu, vous pouvez forcer le mode 4x4 à l’aide du bouton « 4x4 Lock ». Un système arrêt/redémarrage automatique est aussi disponible, mais il est plutôt désagréable, on a donc tendance à le désactiver.

Si le Compass possède de belles qualités, son moteur, lui, n’est pas digne du reste du produit. Le quatre cylindres nous propose 180 chevaux sur papier, mais dans la vraie vie, on a l’impression d’en avoir 100. Les accélérations sont lentes, rendant les dépassements sur l’autoroute périlleux, sérieusement. Pourtant, si l’on conduit doucement, il s’agit sans doute de la meilleure livrée de la boîte ZF à neuf rapports. Dans le Compass, elle est douce, passant les rapports discrètement. Mais quand on sollicite le moteur, elle semble se chercher.

Est-elle responsable des déboires du moteur? Difficile à dire. Tout porte à croire que le 2,4 litres MultiAir n’est tout simplement plus à sa place à une époque où nous avons des moteurs comme le quatre cylindres turbo de 1,5 litre que Honda met dans le nouveau CR-V. D’ailleurs, si Jeep annonce une économie d’essence aussi bonne que 7,3 l/100 km sur l’autoroute, nous n’avons pu, lors du test, descendre en bas d’une moyenne de 10 l/100 km. Ainsi, l’aspect écologique de la boîte à neuf rapports mériterait d’être revu… Au moins, le Compass peut remorquer jusqu’à 2 000 livres, ce qui en fait l’un des champions de sa catégorie, avec le Ford Escape.

Qu’importe, le groupe motopropulseur en moins, le Compass est un VUS compact aventureux, bien fini, digne de la concurrence. Si nous avions un meilleur moteur, on pourrait le recommander sans hésiter. Toutefois, dans la livrée actuelle, il convient surtout de le conseiller à ceux et celles qui souhaitent mettre la main sur un petit VUS muni de bonnes capacités hors route, et plutôt original. Jeep le sait, la majorité des acheteurs n’iront jamais hors route. Mais de savoir qu’on pourrait le faire, au cas où, cela fait toute la différence au monde.

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Jeep Compass 2017
Version à l'essai n.d.
Fourchette de prix n.d.
Prix du modèle à l'essai n.d.
Garantie de base n.d.
Garantie du groupe motopropulseur n.d.
Consommation (ville/route/observée) 9,0 / 7,3 / 10,0 L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents Chevrolet Equinox, Ford Escape, GMC Terrain, Honda CR-V, Hyundai Tucson, Jeep Cherokee, Jeep Patriot, Kia Sportage, Mazda CX-5, Subaru Outback, Toyota RAV4, Volkswagen Tiguan
Points forts
  • Beau look
  • Belle qualité de finition
  • Conduite agréable
  • Capacités hors route phénoménales
  • Bonne capacité de remorquage
Points faibles
  • Moteur décevant
  • Accélérations laborieuses
  • Prix élevé pour les versions équipées
Fiche d'appréciation
Consommation 2.0/5 Difficile d’obtenir une moyenne équivalente à celles annoncées par le constructeur
Confort 3.5/5 Le Compass fait aussi bien que ses principaux concurrents à ce chapitre
Performances 2.0/5 Accélérations décevantes et lentes
Système multimédia 5.0/5 La référence incontestée dans l’industrie!
Agrément de conduite 3.5/5 Direction un peu légère, mais grosso modo un véhicule agréable à conduire
Appréciation générale 3.5/5 Malgré ses défauts, Jeep peut fièrement présenter son Compass au monde entier!
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