MINI Countryman 2017: Quand le génie devient inutile

Publié le 1er janvier 2017 dans 2017 par Alain Morin

Sir Alec Issigonis, le créateur de la Mini originale, était un génie. Il fut le premier à la fin des années 50 à créer une voiture vraiment compacte, avec roues avant motrices et moteur transversal. Cette voiture allait rester en production de 1959 à 2000, preuve qu’elle était bien née. Tellement, que plusieurs versions ont vu le jour, des sportives Cooper aux familiales Countryman en passant par les Mini Van et les amusantes Mini Moke. On a vu les Mini en ville, en campagne et même dans des courses de rallye où elles ont excellé. Toujours avec cette attitude je-m’en-foutiste sympathique qui caractérise encore ces Mini vraiment mini.

Aujourd’hui, la MINI n’est plus ce qu’elle était. Déjà que le modèle de base a pris du poids et des centimètres, il fallait, pour étoffer la gamme et engranger davantage de profits, que BMW (la très britannique MINI appartient à la très allemande BMW) se mette à créer modèle par-dessus modèle. Tous plus imposants les uns que les autres, il va sans dire. C’est ainsi qu’en 2010 est née la bulbeuse Countryman. Deux années plus tard, on en tirait une version à deux portes, la Paceman. Si l’on peut trouver une certaine raison d’être à la première, on s’interroge encore sur le bien-fondé de la Paceman. En 2015, il ne s’en est vendu que 126 unités au pays…

Toujours est-il que la Countryman continue son petit bonhomme de chemin. Dire qu’elle est plus imposante que la MINI tout court serait un euphémisme. Elle fait partie de la catégorie des VUS sous-compacts, ce qui en dit long sur ses dimensions. L’an dernier, lors d’un match comparatif du Guide de l’auto, la Countryman avait terminé en milieu de peloton devant le Nissan Juke, le Mitsubishi RVR et le Chevrolet Trax mais derrière les Mazda CX-3, Kia Soul, Honda HR-V et Subaru XV Crosstrek (devenu Subaru Crosstrek cette année).

Les opinions concernant la Countryman sont pour le moins partagées. Certains adorent son style, d’autres le détestent. Parmi ces derniers, on en retrouve plusieurs qui ont connu les premières Mini, les « vraies ». Même constat dans l’habitacle où le design du tableau de bord perpétue celui de la première génération. Les commandes sont déroutantes au début mais l’on s’y fait assez rapidement. On se fait toutefois moins rapidement au système multimédia dont l’écran se situe dans le grand cercle au centre du tableau de bord. C’est mieux qu’avant, sans toutefois atteindre la simplicité et l’efficacité d’un système comme le UConnect de FCA.

Tabarnouche de p’tit citron en pain d’épice…

Heureusement, la visibilité est bonne tout le tour et les sièges avant sont confortables et soutiennent bien les cuisses. À l’arrière, on se sent évidemment moins étouffé que dans une MINI de base et l’espace pour les jambes est nettement meilleur. Utiliser le mot « confort » serait toutefois un peu exagéré… Ces sièges arrière coulissent passablement, ce qui permet d’agrandir le coffre. On peut aussi abaisser les dossiers, ce qui, par le fait même, actionne la machine à blasphème qui se met automatiquement en marche tellement le mécanisme est mal foutu!

Au moins, il y a la route pour faire apprécier la Countryman. Sans avoir l’agilité de la MINI Cooper, la Countryman livre des performances qui ne sont pas à dédaigner, même en version de base S All4. Le 1,6 litre double turbo est suffisamment puissant pour entraîner ce mini VUS de zéro à 100 km/h en moins de 9,0 secondes. La sportive JCW en rajoute et retranche environ deux secondes à ce chrono en plus d’améliorer de beaucoup la dynamique de conduite. À tel point qu’on se prend rapidement pour un pilote de course! Cependant, quand on pousse vraiment la machine (pas celle à blasphème, je parle de la voiture) à fond, les quelque 275 kilos supplémentaires par rapport à la MINI Cooper JCW se font cruellement sentir. Peu importe que le propriétaire ait choisi la boîte manuelle à six rapports ou l’automatique à six rapports aussi, les deux se comportent de belle façon.

JCW ou simple S, la direction est précise et son retour d’information est notable. La suspension varie de dure pour la S à très dure pour la JCW et est responsable d’une solide tenue de route. Les freins, par contre, pourraient être plus performants, surtout dans la S.

Et la Paceman?

De son côté, la Paceman est une Countryman amputée de deux portes, offrant moins d’espace dans l’habitacle et dans le coffre. Comme si ce n’était pas suffisant, elle est plus dispendieuse. Pourtant, avec ses X4 et X6, BMW a prouvé qu’elle est passée maître dans l’art de concocter des véhicules inutiles et dispendieux qui se vendent bien. Ça ne peut pas fonctionner à tous les coups!

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