Mercedes-Benz Classe G 2019 : métamorphose d’une icône robuste
DETROIT (Michigan) – Le doyen des constructeurs a choisi la salle immense du Michigan Theater, aux voûtes anciennes, spectaculaires et plutôt déglinguées, pour enfin totalement dévoiler la version renouvelée de son tout-terrain de luxe classique de Classe G. Quelques semaines plus tôt, nous avions pu découvrir son habitacle entièrement redessiné, nettement plus moderne et plus spacieux aussi, lors d’un périple au quartier général de Stuttgart, en Allemagne.
C’est peut-être par simple ironie que Mercedes-Benz a jalousement protégé la silhouette du nouveau « G », dont l’initiale signifie Gelandewagen en langue germanique, ce qui se traduit par « tout-terrain » en français. Parce qu’à première vue, il ressemble à s’y méprendre à l’ancien, avec ses lignes parfaitement anguleuses de frigo sur roues. Ce premier G-Wagen a pourtant été redessiné à six reprises, toujours très légèrement et, dirons-nous, subtilement, depuis que sa production s’est amorcée en 1979, à l’usine de Steyr Puch, à Graz en Autriche.
- À lire aussi: La Mercedes-Benz Classe G 2019 perd son essieu rigide avant en faveur d'une suspension indépendante
- À lire aussi: Mercedes-Benz Classe G 2019 : révélée avant le Salon de l’auto de Detroit
Plus grand, plus solide et plus léger
Le nouveau Classe G a pourtant gagné 53 mm en longueur et 121 mm en largeur, ce qui a permis d’équilibrer sa silhouette un brin et d’améliorer l’habitabilité. Ses lignes sont toutefois aussi carrées qu’avant, les charnières de ses portières encore apparentes et les boîtiers de ses clignotants aussi massifs. Mais puisque la sécurité est invariablement près du sommet sur le cahier des charges de Mercedes-Benz, les clignotants se rétractent instantanément en cas d’impact pour éviter de blesser un piéton ou un chevreuil vraiment malchanceux.
L’assemblage de la carrosserie a été peaufiné, avec des écarts plus étroits entre les panneaux. L’utilisation d’aciers à haute résistance et d’aluminium pour la caisse et le châssis séparé a permis de gagner 55% en rigidité structurelle, selon le constructeur. Ce qui n’est pas peu dire, si l’on considère que l’ancien était déjà à peu près solide comme un bunker. Une version militaire du Gelandewagen a d’ailleurs été produite pour quinze pays différents, dont le Canada, au cours des trois dernières décennies.
Ce G est par ailleurs plus léger de 170 kilos, malgré sa taille légèrememt supérieure, grâce à des ailes, un capot et des portières en aluminium. Il est sans doute aussi un peu plus aérodynamique, mais l’amélioration est probablement trop minime pour être mentionnée lors du lancement.
Il était certes plus important de mentionner que le Classe G 2019 profite d’une garde au sol de 241 mm et d’une nouvelle suspension conçue et développée en collaboration avec la division de performance AMG. Elle se démarque nettement par ses roues avant indépendantes, guidées par des triangles superposés, qui remplacent l’essieu avant rigide de la version précédente.
Mercedes affirme que cette configuration améliore autant les capacités en tout-terrain que le confort et le comportement sur la route. Il ne nous ne reste plus qu’à essayer pour le confirmer. Nous pourrons alors évaluer du même coup l’efficacité des nouvelles commandes et interfaces de contrôle, notamment les deux immenses écrans rectangulaires de 12,3 pouces qui sont entièrement configurables sur trois modes différents.
Maniaque d’escalade
Chose certaine, les trois camions dévoilés lors de la présentation n’avaient aucun mal apparent à escalader les immenses rampes qui semblaient avoir un angle d’au moins 45 degrés. Il faut dire que ce véhicule possède toujours les trois différentiels verrouillables qui lui ont permis d’accomplir des prouesses en tout-terrain, de même qu’un nouveau mode G qui optimise tous les systèmes de conduite dès qu’au moins un de ces différentiels est verrouillé.
La seule version dévoilée au lancement était le G 500, propulsé par une mouture de l’excellent V8 à double turbo de 4,0 litres qui produit 416 chevaux et un couple de 450 lb-pi de 2 000 à 4 750 tr/min. Ce groupe bien en muscle est jumelé à une boîte automatique à neuf rapports dont le convertisseur de couple a été optimisé pour les besoins spécifiques de la bête, surtout en conduite tout-terrain.
Parions que Mercedes-Benz et les sorciers de la division AMG nous dévoileront bientôt des variantes plus performantes et plus luxueuses encore de ce classique réinventé, dont la première version sera pourtant offerte chez nous à un prix nettement supérieur à 100 000 $.