Nissan Rogue 2018: Toutes les cases bien cochées, ou presque
Le Rogue, cet utilitaire compact rondouillard qui sillonne les routes de la province en nombre croissant depuis des années, est sûrement le chouchou chez Nissan. C’est la moindre des choses pour le modèle le plus populaire de la gamme, qui était à nouveau parmi le tiercé gagnant chez nous, l’an dernier, dans une catégorie furieusement populaire. Pas étonnant qu’il ait droit à toutes les attentions. En surface, à tout le moins.
La première refonte complète du Rogue a lancé le bal, en 2014. Cette année-là, ses ventes ont presque doublé et il s’est joint au peloton de tête de sa catégorie. Pour s’assurer que son étalon chez les utilitaires compacts ne perde rien de son élan, Nissan a été aux petits soins avec lui l’an dernier. Question qu’il ressemble également davantage à ses frangins plus costauds, le Murano surtout.
Comme les grands
À l’extérieur, on reconnaît d’ailleurs avant tout ce grand V chromé, dans la calandre. Avec des phares stylisés et des feux arrière à DEL, des moulures latérales avec bandes chromées, un pseudo-bouclier sous le pare-chocs arrière et de nouvelles jantes d’alliage, l’effet est réussi. Chose certaine, la silhouette du Rogue a pris un coup de jeune providentiel, face à ses rivaux les plus récents.
Même stratégie pour l’habitacle qui profite d’un nouveau volant à trois rayons dont la jante bien moulée est plate au bas, d’une console centrale redessinée et de matériaux et tissus nouveaux pour le tableau de bord et pour les sièges, accoudoirs, contre-portes et coffret central. Surpiqûres incluses.
Outre le hayon électrique optionnel que l’on peut ouvrir en agitant le pied sous le pare-chocs, on note le démarreur à distance – cette horreur anti-écologique – qui est hélas maintenant de série sur les versions SV et SL. Il y a heureusement aussi les sièges chauffants de série sur le modèle S – la solution écolo au même problème – et la mise en mémoire des réglages du siège et des rétroviseurs, une autre option utile.
Sur la version SL Platine, en sommet de gamme, on retrouve désormais un régulateur de vitesses adaptatif, le freinage d’urgence automatique avec détection des piétons, des phares aux DEL et un système de maintien de voie, en plus des systèmes de surveillance des angles morts, du trafic transversal et des « objets en mouvement » qu’elle possédait déjà.
Dommage, par contre, que l’on n’ait pas profité de cette révision pour déplacer les huit boutons qui sont enfouis – et trop bien cachés – sur la partie basse du tableau de bord, à gauche du volant. Ils permettent tout de même de contrôler, entre autres, le verrouillage du rouage à quatre roues motrices, le système antipatinage/antidérapage, le volant chauffant, les modes Sport ou Eco et l’ouverture du hayon électrique.
Sans parler de cette abomination qu’est une pédale du frein de stationnement qui vous poinçonne le tibia gauche lorsque vous posez la semelle sur le repose-pied. À une époque où le frein de stationnement électrique est une solution courante, efficace et moins encombrante, cet anachronisme est aussi insupportable qu’inacceptable.
Vertus familiales certaines
Sauf pour le confort et l’agrément au volant, cette pédale maudite n’empêche aucunement le Rogue d’être assez spacieux, confortable et pratique avec des baquets avant très corrects. Sa banquette arrière est accessible et l’espace y est généreux. Le dossier scindé est réglable en angle et l’assise plutôt haute, courte et ferme, avec un maintien latéral faible. Confort sur longues distances à démontrer.
Si vous résistez aux strapontins optionnels en troisième rangée, dont le confort est strictement limité, vous aurez droit à un espace de chargement assez vaste qu’un panneau amovible se fixant à diverses positions vous permet d’organiser à votre guise. On peut aussi ranger l’écran rétractable sous le plancher.
En contraste avec la myriade de retouches décrites plus haut, les trains roulants et la mécanique du Rogue sont inchangés. Sa conduite est sans danger, mais banale avec un train avant et une direction vagues et inertes. Il roule aussi avec le même quatre cylindres de 2,5 litres que depuis son lancement, il y a plus de douze ans. La consommation est acceptable, mais les performances médiocres, avec un 0-100 km/h mesuré de 10,0 secondes.
Dommage que Nissan ait choisi de ne pas nous offrir le Rogue Hybride qui est disponible chez nos voisins américains. C’est ce modèle qui a permis au Toyota RAV4 de se hisser au premier rang de la catégorie, l’an dernier. Voilà possiblement l’argument qui pourrait convaincre les gourous du marketing de faire de même avec le Rogue. Chose certaine, il lui faut plus de nerf, d’aplomb et de caractère.
Feu vert
- Habitacle spacieux et pratique
- Équipement très complet (SL Platine)
- Caméra de marche arrière efficace
- Bonne fiabilité
Feu rouge
- Conduite soporifique
- Frein de stationnement au pied encombrant
- Performances médiocres
- Accélérateur trop vif sur neige et glace