Audi A6 2019 : la berline de luxe aux multiples talents
PORTO (Portugal) – Dans la gamme de véhicules d’une marque de luxe, la berline intermédiaire pourrait bien avoir la plus difficile des tâches. Elle doit être sophistiquée pour justifier son prix élevé, mais elle ne peut jeter de l’ombre sur la berline pleine grandeur qui représente le porte-étendard technologique. Elle doit être plus performante que la berline compacte sans toutefois humilier les prouesses dynamiques des voitures sport de la gamme. Et en Amérique du Nord, elle doit aussi convaincre les acheteurs qu’elle est toujours un bon choix par rapport à un VUS, alors elle doit être équipée d’un rouage intégral.
L’Audi A6 2019 possède tous ces attributs. Comme la Mercedes-Benz Classe E, la BMW Série 5 et la Cadillac CTS, la A6 constitue l’ambassadrice de la marque sans en être le vaisseau amiral. C’est une grosse responsabilité, mais cette berline redessinée l’assume très bien.
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Si l’on compte les modèles 100/200 et 5000, cette A6 introduit la huitième génération de la berline intermédiaire de la compagnie. Il existe aussi une familiale – la belle A6 Avant – qui n’est pas disponible au Canada.
La nouvelle voiture arbore un design plus raffiné, et comme avant, la ressemblance est si forte avec l’Audi A7 et l’Audi A8, toutes deux récemment passées sous le bistouri, que l’on doit être attentif pour les distinguer sur la route. Les éléments stylistiques de la marque n’ont pas beaucoup changé, cependant, on remarque plus de détails dans la calandre ainsi que dans les blocs optiques et les feux arrière, tandis que les flancs sont un peu plus musclés.
Avant de monter à bord de la A6, on doit évidemment ouvrir les portes qui sont désormais équipées de loquets électriques. Sans trop savoir pourquoi, quand on ne fermait pas bien les portes, elles refusaient de nous laisser les rouvrir sans devoir se chamailler avec, ce qui a fini par nous faire jurer. Les loquets sont maintenant à assistance électrique parce que si la pléthore de radars et de capteurs autour de l’auto détecte un impact possible avec un piéton ou un cycliste au moment où l’on s’apprête à quitter la voiture, les portes se verrouilleront automatiquement. Bref, on devait claquer les portes de la A6 chaque fois pour les fermer correctement, ce qui devenait agaçant.
Sinon, la vie à bord de la A6 est agréable. Son habitacle est extrêmement silencieux, créant une atmosphère sereine et relaxante. Les sièges avant à réglages multiples peuvent être équipés de chauffage et de ventilation ainsi que d’une fonctionnalité de massage, alors que les sièges arrière peuvent être chauffés et un climatiseur à quatre zones peut être spécifié, contribuant au confort de tous.
On obtient un peu plus d’espace intérieur qu’auparavant, bien que l’on parle d’à peine quelques millimètres ici et là. Le volume du coffre demeure évalué à 530 litres, comme dans l’ancienne A6, mais Audi précise qu’il est plus large, facilitant le chargement de sacs de golf. L’empattement a été allongé de 12 millimètres, et hors tout, les dimensions extérieures de la voiture sont presque identiques.
La technologie à bord a été significativement améliorée dans l’Audi A6 2019 avec son nouveau système multimédia MMI plus moderne. L’écran tactile principal, d’une taille de 10,1 pouces, présente une réactivité acoustique et haptique lorsque des boutons sont appuyés, alors que le système de navigation affiche une impressionnante cartographie à la Google Earth. L’écran reconnaît les gestes de balayage et de pinçage, pratique pour localiser et agrandir une portion précise de la carte. Le contrôle du volume est toujours situé sur la console centrale, l’endroit parfait à notre avis.
On retrouve un deuxième écran en dessous de l’affichage principal, mesurant 8,6 pouces, qui sert d’interface pour régler le chauffage et la ventilation ainsi que quelques autres fonctionnalités de la voiture. Cet écran renvoie lui aussi une réponse audible et tactile au contact du doigt. Par contre, les deux écrans sont un peu distrayants en conduite parce que les zones de boutons ne sont pas très grosses et on a besoin d’appuyer pendant à peu près une demi-seconde afin que le système réagisse. Des plaintes mineures, mais quand même, un écran tactile doit être vraiment bon pour remplacer des rhéostats de température conventionnels et intuitifs.
Outre ces deux panneaux interactifs, on obtient l’affichage numérique de 12,3 pouces cockpit virtuel Audi qui propose quelques configurations d’écran dont une carte de navigation supplémentaire, et un affichage tête haute. Ensemble, tous ces écrans s’agencent bien avec l’élégant design intérieur de la A6, qui arbore des appliques en noir reluisant et des accents argentés. La console centrale et les panneaux de porte peuvent également être garnis de boiseries à pores ouverts ou d’aluminium.
Un choix de deux motorisations sera disponible dans l’Audi A6 2019 sur le marché canadien. Au lancement, elle obtiendra un V6 turbocompressé de 3,0 litres qui développe 340 chevaux et un couple de 369 livres-pied, géré par une boîte automatique à sept rapports avec double embrayage. Le rouage intégral quattro ultra figurera de série qui, comme dans les Audi A4 et Audi A5, envoie la puissance aux roues avant en conduite normale, mais qui peut acheminer une partie du couple moteur aux roues arrière lors de pertes d’adhérence. Le système quattro de l’ancienne A6 était un système à prise constante. On aura éventuellement droit à une A6 équipée d'un quatre cylindres de 2,0 litres, mais Audi n'a pas donné plus de détails. On peut supposer que cette version profiterait d'un système hybride rechargeable, ce que proposent déjà les berlines intermédiaires chez BMW et Mercedes-Benz.
Autre nouveauté dans la A6 : un système à quatre roues directionnelles, bien que l’on ne sache pas encore s’il sera disponible au Canada. À l’instar de la plupart de ces systèmes, lors des manœuvres à basse vitesse, celui-ci tourne les roues arrière dans la direction opposée à celles d’en avant – jusqu’à cinq degrés – pour réduire le diamètre de braquage à 11,1 mètres (la A6 précédente avait un diamètre de 11,9 mètres). On peut certainement sentir la voiture pivoter sur son axe en tournant le volant à basse vitesse. À des vélocités plus élevées, les roues arrière pivotent dans la même direction que celles d’en avant pour rehausser la stabilité et permettre des changements de voie plus fluides. Selon Audi, les passagers auraient moins tendance à sentir le mal des transports avec une direction à quatre roues; sur les routes de montagne sinueuses du Portugal, nous avons conduit des voitures avec et sans ce système, et on n’a pas vu de différence à ce chapitre. C’est un ajout intéressant à la A6, sans toutefois être essentiel.
Le système Audi drive select propose quelques réglages, et l’on ressent une distinction entre les modes Comfort et Dynamic. Ce dernier raffermit un tantinet la suspension sans le rendre trop ferme, et accentue la réactivité de l’accélérateur pour une conduite plus sportive. Le V6 se montre musclé avec beaucoup de couple à bas régime, et son économie de carburant est bonifiée par l’ajout d’un système hybride léger, qui supplante temporairement le moteur à combustion lors des décélérations. Contrairement au système EQ Boost chez Mercedes-Benz, ce système hybride ne procure pas une puissance supplémentaire.
Enfin, on retrouve un bataillon de systèmes de sécurité avancés dans la A6, qui utilisent des radars et des capteurs autour de la voiture pour balayer les environs et réagir si une possible collision est détectée. La bagnole peut aussi être équipée d’une assistance au régulateur de vitesse, qui intervient légèrement sur la direction pour nous garder dans notre voie.
Comme ambassadrice de la marque, l’Audi A6 2019 est bien préparée pour sa bataille dans le segment des berlines de luxe intermédiaires, et sera disponible chez les concessionnaires canadiens vers la fin de 2018. Elle peut être aussi confortable et relaxe que sportive et agile, bien que l’arrivée prochaine de la nouvelle S6 plaira à ceux qui voudront des performances et une tenue de route plus relevées. Le prix canadien de la A6 n’a pas encore été annoncé, mais elle se détaillera probablement à partir d’environ 65 000 $ avec le moteur 2,0 litres, ou aux alentours de 75 000 $ en déclinaison 55 TFSI (moteur de 3,0 litres).
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Audi A6 2019 |
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Version à l'essai | 3.0 TFSI Quattro |
Fourchette de prix | 62 000 $ – 75 000 $ |
Prix du modèle à l'essai | 75 000 $ |
Garantie de base | 4 ans/80 000 km |
Garantie du groupe motopropulseur | 4 ans/80 000 km |
Consommation (ville/route/observée) | 10,7 / 6,4 / n.d. L/100km |
Options | n.d. |
Modèles concurrents | Acura RLX, Audi A7, BMW Série 5, Cadillac CTS, Genesis G80, Infiniti Q70, Jaguar XF, Lexus GS, Lincoln Continental, Maserati Ghibli, Mercedes-Benz Classe E, Volvo S90 |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | Le nouveau système hybride léger devrait aider à rendre le moteur V6 moins énergivore que dans la génération précédente de la A6. |
Confort | Excellent confort de roulement, insonorisation de la cabine et bon soutien des sièges. |
Performances | Beaucoup de couple à bas régime du moteur V6. |
Système multimédia | Une interface très moderne, mais un peu distrayante en conduite. |
Agrément de conduite | La A6 peut être à la fois confortable et sportive. |
Appréciation générale | Une berline intermédiaire de luxe qui devrait exceller à tout ce qu’on lui demande. |