Lincoln Nautilus 2019 : un nouveau départ

SANTA BARBARA, Californie – Lincoln n’est pas gênée de parler de ses erreurs passées. Je ne fais pas allusion ici au montant d’argent dépensé pour engager le grand comédien Matthew McConaughey comme porte-parole, bien que cela aura au moins eu le mérite d’attirer l’attention. Je parle plutôt de la gamme de produits offerte autour de 2005 à 2010.

« Lincoln traverse une période extraordinaire depuis 2012 et c’est un revirement très apprécié », confiait Robert Parker, le directeur du marketing de la Lincoln Motor Company.

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Ce revirement s’explique par la création de produits avec une nouvelle signature visuelle, un nouveau choix de moteurs et des habitacles chaleureux, invitants et bien pourvus en matière de technologie et de connectivité. Le fabricant de véhicules de luxe américain revoit également la nomination de ses produits. Bientôt, toutes les appellations MK seront retirées. Pour l’instant, le MKX – même s’il s’agit d’une nouvelle génération âgée de seulement deux ans – devient le Nautilus. Un nom qui évoque l’aventure et le voyage, au même titre que les noms Navigator et Continental.

Même s’il change de nom, le Nautilus conserve la même plateforme que le MKX et le Ford Edge. Pour 2019, le VUS a cependant droit à différentes mises à jour et à une cure de rajeunissement. Avec un prix de base raisonnable de 50 450 $ avant les frais de transport et de livraison, une panoplie de dispositifs de sécurité livrés de série et un programme de livraison du véhicule, le Nautilus devrait facilement trouver sa place dans le créneau ultra compétitif des VUS de format moyen.

Un langage visuel unifié

C’est le Nautilus qui arbore la calandre caractéristique des Lincoln de la façon la plus remarquable. Les deux ailes ont été remplacées par un bloc unique avec treillis qui reprend la forme de l’encadrement de l’étoile Lincoln. Par rapport à la calandre costaude et imposante du Navigator, celle du Nautilus est plus compacte et plus épurée, ce qui convient à son format intermédiaire. Les gens de chez Lincoln ont expliqué que cette nouvelle calandre avait originalement été conçue pour le Nautilus, mais les circonstances ont fait qu’il a été le dernier à l’adopter. En option, on peut la compléter avec de tout nouveaux phares à DEL avec clignotants séparés.

À l’intérieur, le nouveau bloc incurvé avec écran de 12,3 po donne le ton, et on peut le personnaliser à l’aide de boutons à bascule, faciles à utiliser, sur le volant à l’épaisse garniture de cuir. L’efficace système multimédia SYNC 3 semblera familier aux habitués des produits Ford; il est livré avec intégration Apple CarPlay et Android Auto ainsi qu’une borne WiFi 4G LTE. Le Nautilus fait appel à une technologie améliorée, mais Lincoln aurait pu en faire plus pour se démarquer des produits Ford. L’interface avec le conducteur ainsi que les éléments du système multimédia ont été améliorés, mais en matière de taille, de couleurs et de définition, ils ne sont pas à égalité avec le Navigator ou les produits allemands comparables.

Le Nautilus n’est peut-être pas doté d’écrans à la toute fine pointe de la technologie, mais on ne peut pas le critiquer en ce qui concerne les dispositifs de sécurité livrés de série. L’ensemble Co-Pilot360 fait appel à plusieurs caméras et à un radar pour offrir notamment les dispositifs suivants : avertisseur de trafic transversal, détecteur de collision actif avec freinage d’urgence automatisé, caméra de recul, détection des piétons, aide au maintien de voie et système d’information pour les angles morts. Pour en obtenir encore plus côté sécurité, il faut se tourner vers la déclinaison haut de gamme Reserve avec assistance au contournement d’obstacle, régulateur de vitesse adaptatif, centralisation de voie et système de caméras 360 degrés.

Des moteurs turbo uniquement

Ce modèle est désormais offert uniquement avec moteurs suralimentés par turbocompresseur. Le V6 de 3,7 litres a été écarté dès les premières étapes de la conception en faveur d’un engin plus petit. Il s’agit d’un quatre cylindres turbo de 2,0 litres de 250 ch qui vise à créer un équilibre entre les performances et l’économie d’essence (12 L/100 km en ville, 9,6 L/100 km sur la route). Ceux qui ont besoin de plus de puissance pourront opter pour un V6 biturbo de 2,7 litres : il produit 335 ch et un couple de 380 lb-pi. Les deux sont reliés à une nouvelle boîte automatique à huit rapports.

Entre ces deux moteurs, le V6 de 2,7 litres remporte clairement la palme en matière d’agrément et de puissance pour les dépassements. Le Nautilus se comporte de façon équilibrée dans les courbes, notamment grâce à sa transmission intégrale, livrée de série au Canada. Cela dit, le quatre cylindres de 2,0 litres est loin d’être problématique : c’est un très bon moteur de base qui livre la marchandise en y mettant juste un peu plus d’efforts.

La boîte automatique avec commandes à boutons continue à être aussi frustrante pour les virages en trois étapes. C’est dommage, mais il semble qu’il s’agisse là d’un élément de design intouchable pour tous les Lincoln. Au moins, il est facile de passer du mode D au mode Sport en appuyant sur un bouton; on obtient ainsi un accélérateur à la réponse plus vive, des montées en régime plus élevées et une suspension plus ferme.

Lors de notre promenade le long de la côte dans la région de Santa Barbara et des environs, les deux moteurs se sont avérés doux et agréables. Pour réduire le niveau de bruit et de vibrations, Lincoln a fait appel à un verre acoustique pour les fenêtres latérales et à d’autres solutions de pointe comme le contrôle continu de l’amortissement et un dispositif d’atténuation des répercussions des nids-de-poule. Le Nautilus réussit effectivement à adoucir l’impact des nids-de-poule et le bruit de vent n’a jamais posé de problème sauf pour un bref moment qui s’expliquait peut-être par l’altitude.

Les sièges avant avec 22 paramètres d’ajustement contribuent également à la création d’un environnement calme, et ils devraient aussi contribuer à attirer des acheteurs (Lincoln affirme que 50% de ses ventes proviennent de nouveaux clients de la marque, de sexe féminin). Une fois qu’ils ont déterminé la position parfaite, les occupants se retrouvent dans un cocon confortable. Lincoln explique qu’une équipe de chirurgiens orthopédistes a été consultée lors de l’élaboration des sièges et qu’on a ajouté une fonction de massage lombaire pour réduire la fatigue. Les sièges chauffants sont livrés de série, mais, malheureusement, les sièges ventilés sont offerts uniquement en option.

Conclusion

Le Nautilus 2019 ouvre la voie vers la prochaine étape de rajeunissement de la marque Lincoln. Les changements prennent toujours du temps, mais cette nouvelle version aide la MKX à faire un pas de plus dans la bonne direction.

Après avoir essayé les déclinaisons avec les deux différents moteurs, il semble logique d’opter pour le moulin de 2,7 litres plus performant, car il ajoute moins de 5 000 $ à la facture (pour un total de 55 350 $ dans le cas du Reserve). Avec ce moteur, vous obtenez également d’autres touches de luxe et de technologie, pour une consommation d’essence comparable. Il ne s’agit sans doute pas du modèle le plus innovateur dans son créneau, mais il est difficile de ne pas tenir compte de son niveau de confort et de l’étendue de ses caractéristiques de série, le tout pour un prix relativement abordable. Avec le Nautilus, vous ne risquez pas d’être renversé par la facture finale une fois qu’on a ajouté tous les extras.