Le freinage régénératif, c'est quoi?

Publié le 29 octobre 2018 dans Technologie par William Clavey

Vous est-il déjà arrivé d’embarquer dans une voiture hybride ou électrique et d’apercevoir la lettre B sur le levier de vitesses? On vous avait pourtant appris lors de vos cours de conduite que sur une voiture automatique, on a le D pour avancer, le R pour reculer et le P pour immobiliser le véhicule. À quoi sert-il, le B?

Il signifie que votre automobile électrifiée dispose d’un système de freinage régénératif. Comment bien s’en servir?

Recharger ses batteries en conduisant

Le freinage régénératif a vu le jour sur les voitures hybrides de première génération, comme la Toyota Prius, qui fut la première voiture de production à être munie d’un tel bidule.

Le principe est relativement simple et ne s’applique qu’aux voitures disposant d’un moteur électrique comme les hybrides, les hybrides rechargeables, les véhicules électriques et ceux à pile à combustible à hydrogène.

Une fois que l’on relâche l’accélérateur sur un moteur électrique, celui-ci, comme un moteur à essence, se laisse entraîner par les roues. Mais contrairement au moteur thermique qui arrête tout simplement de consommer de l’essence durant ce temps, le moteur électrique génère de l’électricité. Il devient en quelque sorte une espèce de dynamo, un peu comme une turbine hydroélectrique qui se fait entraîner par la force de l’eau, sauf qu’ici, le moteur est entraîné par l’énergie cinétique causée par les roues en mouvement.

En activant le mode B sur le levier de vitesses (pour « Brake »), on augmente l’intensité du freinage régénératif, ce qui permet non seulement d’aider à ralentir le véhicule sans avoir à appliquer les freins, mais aussi de récupérer de l’électricité dans la batterie. Ainsi, on octroie une durée de vie prolongée aux freins, car ceux-ci sont sollicités beaucoup moins souvent.

Les différents niveaux de freinage

Aujourd’hui, le freinage régénératif a beaucoup évolué, et plusieurs voitures disposent de différents niveaux de résistance, permettant au conducteur de mieux moduler l’agressivité du système.

Le freinage régénératif du Mitsubishi Outlander PHEV, par exemple, a cinq niveaux d’intensité que l’on peut moduler par des palettes montées sur la colonne de direction. Même chose pour le Hyundai Kona électrique et la Honda Clarity, qui sont munis de trois niveaux d’intensité.

Dans la Volkswagen e-Golf, on module la résistance de freinage directement par le levier de vitesses. Nissan, de son bord, a conçu la e-Pedal pour la LEAF, qui permet de conduire la voiture qu’avec la pédale d’accélération tellement le système est efficace. La Chevrolet Bolt EV et la Volt hybride rechargeable sont chacune équipée d’une petite palette sur le côté gauche du volant, un peu comme une gâchette, permettant de ralentir et même d’immobiliser le véhicule. Tesla possède un système « par défaut », que l’on peut ajuster par l’ordinateur de bord, et qui s’active tout simplement lorsque l’on relâche l’accélérateur.

Ces systèmes sont tellement efficaces, que les feux arrière de freinage s’allument quand on s’en sert! On prévoit même un jour remplacer entièrement le système de freinage traditionnel par le freinage régénératif.

Des trucs pour l’autonomie

En plus d’aider à ralentir votre voiture, le freinage régénératif permet aussi de parcourir une plus grande distance à bord d’un VÉ.

Certes, les chances sont minces de remplir la batterie au complet – le freinage régénératif n’est pas encore assez puissant pour ça –, mais il est néanmoins possible d’augmenter la distance de notre trajet de quelques kilomètres.

Ces systèmes sont les plus efficaces en situation urbaine, où on effectue plusieurs arrêts et décollages. Avant d’approcher une intersection, il nous arrive souvent de nous laisser rouler avant d’activer les freins. C’est le moment idéal de se servir du mode B, et de moduler, si notre voiture est équipée ainsi, la résistance du freinage jusqu’au moment où la voiture s’immobilisera. Il est fréquent pour les propriétaires de VÉ de gagner un ou même deux kilomètres d’autonomie à une seule intersection!

Les pentes sont aussi d’excellents endroits pour recharger les batteries d’un VÉ. Lorsqu’on descend une côte, on n’a qu’à alterner l’intensité du système. Plus la côte est à pic, plus on génèrera de l’électricité.

Mais il faut faire attention, car le système peut aussi jouer contre nous. Prenons la conduite sur grande route, par exemple. Ce sont des situations qui causent encore beaucoup de problèmes aux VÉ, car la conduite à haute vitesse prend énormément d’énergie et affecte considérablement l’autonomie de la batterie.

Par chance, les VÉ sont typiquement plus aérodynamiques que les voitures à essence, on le remarque d’ailleurs avec des jantes et pneus à faible résistance pour aider l’auto à mieux « glisser » dans l’air.

Si le freinage régénératif a été laissé à son mode le plus agressif avant de prendre la route, comme le mode B5 sur le Mitsubishi Outlander PHEV, par exemple, celui-ci génèrera une résistance négative à haute vitesse. Selon Michelle Lee-Gracey, responsable des communications chez Mitsubishi Canada, il est fortement recommandé de totalement désactiver le système de freinage régénératif, ou de le régler en mode B0 lorsqu’on le conduit sur l’autoroute afin de tirer le maximum d’autonomie de la batterie.

Alors voilà à quoi sert le petit B sur le levier de vitesses de votre voiture électrique ou hybride. Imaginez maintenant un monde où l’automobile n’a plus besoin d’entretien de plaquettes, de disques ou de ligne à frein. Nous allons vers une telle réalité beaucoup plus rapidement que nous pouvons le croire!

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