On a conduit des Jeep dans la vallée de feu!

Publié le 8 novembre 2018 dans Événements spéciaux par William Clavey

VALLEY OF FIRE (Nevada) – C’est ce que l’on appelle du marketing de première classe. FCA présente, en grande primeur mondiale, un monstre à essence de 1 000 chevaux au SEMA 2018. Nommé le Hellephant, il vole la vedette par sa prestance et sa sonorité incontournables.

Bizarrement, en plein milieu d’une transition écoénergétique décisive à notre avenir, tout le monde veut un muscle car. C’est complètement cinglé et en même temps, un peu cool.

Comme si FCA n’en avait pas eu assez d’avoir toute l’attention rivée sur lui, le constructeur invite, le lendemain du salon, un groupe sélect de journalistes pour aller jouer dans le désert avec ses Jeep. Un autre dévoilement spécial? Un nouveau Wrangler entièrement électrique à nous présenter, peut-être? Non, rien. On y allait seulement pour « le fun », on nous a dit.

«Tiens-le dans le fond »

Ce n’est pas la première fois que Jeep organise quelque chose du genre. Vous vous souvenez de notre aventure au Rubicon? Disons que nous sommes habitués à mettre ces engins à l’essai dans des environnements normalement impossibles à pénétrer en voiture.

Ces programmes nous rendent difficiles. Lors de notre essai de la gamme complète Toyota TRD Pro, en Ontario, le mois dernier, nous avions reproché à Toyota d’avoir soumis ces camions à des circuits hors route beaucoup trop sobres. On leur a dit de faire « comme Jeep ».

Parce que rares sont les constructeurs qui permettent aux journalistes de brasser ses véhicules comme FCA, et c’était la même histoire à Valley of Fire, quelques kilomètres en dehors de Las Vegas, dans le désert du Nevada. Dès notre arrivée, un groupe d’instructeurs expérimentés en hors route nous attendait avec des sacs à lunch, des bouteilles d’eau et de la crème solaire. C’était le même groupe qu’au Rubicon, à vrai dire.

On nous proposait de commencer l’aventure à bord du Jeep Grand Cherokee Trailhawk 2018, la déclinaison hors route de la gamme. Le parcours se ferait dans le sable, et les instructions étaient simples : garder un air d’aller, toujours faire en sorte que le Jeep avance vite afin d’éviter que celui-ci cale. Un des instructeurs a bien résumé : « tenez toujours la pédale de l’accélérateur enfoncée ». Pas de problème!

Photo: William Clavey

Et c’est ce que j’ai fait. À bord de mon VUS intermédiaire animé par un puissant moteur V8 de 5,7 litres de 360 chevaux, j’ai affronté le sentier ensablé tranchant un paysage martien, recouvert d’une magnifique teinte de rouge. Le Grand Cherokee demeure un VUS intéressant, car il est un des seuls de son segment à être alimenté par un huit cylindres. Et même si sa boîte automatique à huit rapports n’est pas des plus douces, elle maintient bien le rapport idéal afin de maximiser la puissance disponible.

Nos VUS sont sortis de l’aventure sans trop d’égratignures, sauf quelques bouts de plastique venus des pare-chocs qui y sont restés en raison de notre conduite un peu extrême dans les dunes...

On retourne dans les roches

La deuxième section du parcours était sensiblement un copier-coller de ce que l’on a fait au Rubicon, mais condensé. À bord d’un Jeep Wrangler, déclinaison Rubicon avec moteur V6 et boîte automatique, on a attaqué les cailloux de la vallée tête première, en mode 4x4 « Low », différentiels barrés et barre stabilisatrice désengagée, tout en demeurant au premier rapport. Nous écoutions attentivement les ordres de nos instructeurs.

Incliné à 45 degrés, sa suspension écartée comme les pattes d’une araignée, ses pneus agrippés aux rochers secs du Nevada – portes et toit retirés – le Wrangler nous a une fois de plus impressionnés par ses prouesses hors route dignes de mention. Il n’existe aucun autre véhicule dans cette gamme de prix pouvant sortir tout droit d’un concessionnaire et en faire autant. À moins que Toyota nous prouve le contraire avec son 4Runner TRD Pro.

Et l’équipe de FCA n’avait pas peur de briser ses jouets, il était fréquent d’entendre les plaques de protection se frotter contre les pierres, ou d’apercevoir des rochers se fendre en deux et débouler sous le poids de nos véhicules. Tout le monde demeurait serein quand cela arrivait. « Ça fait partie du sport », disait un des instructeurs.

Qu’a-t-on appris de l’aventure? Rien du tout. Sauf aiguiser nos techniques en hors route et confirmer que Jeep vend de véritables machines aventurières. Bien que la marque FCA se fasse reprocher de ne pas proposer de motorisation électrique, et que sa cote de fiabilité figure parmi les bouffons de l’industrie, le constructeur sait comment atteindre les passionnés. Des véhicules comme ceux-ci, très peu de constructeurs ont encore le courage d’en produire.

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