L’histoire de Volvo, celle qui roule… en beauté et en sagesse
Pour plusieurs, le nom Volvo est synonyme de sécurité, de solidité et de luxe. D’un certain prestige aussi.
Pour d’autres, il s’agit de tracteurs, de camions ou de pelles mécaniques. Aujourd’hui, ces deux entités sont séparées mais continuent de partager le nom Volvo et son logo. Voyons comment tout ça a commencé…
- À lire aussi: Une mise à jour Polestar offre plus de couple aux roues arrières
- À lire aussi: Grand virage électrique chez Volvo dès 2019!
Le nom Volvo pourrait se traduire en latin par «Je roule», ce qui est parfait pour représenter une automobile. Or, le 11 mai 1915, le nom Volvo a d’abord été déposé pour être apposé sur un nouveau type de roulements à billes fabriqué par SKF, compagnie qui existe toujours, d’ailleurs.
Mais le nom ne fut jamais utilisé pour les roulements à billes. Question de diversifier son offre et, par le fait même, trouver de nouveaux débouchés pour ses produits, SKF se lance dans la fabrication automobile en 1926. Le nom Volvo s’impose! Le 14 avril 1927, une première Volvo quitte la chaîne d’assemblage de Göteborg, en Suède, une ÖV4.
Parfaites pour les routes du Québec!
Pour affronter le dur climat et les routes cahoteuses du pays, les Volvo sont conçues et fabriquées pour être solides, une caractéristique qui ne les quittera jamais. Autre caractéristique qui accompagne encore les Volvo, le symbole Mars ou, si vous préférez, du mâle avec son cercle et sa flèche pointant le ciel. Selon un communiqué de presse de Volvo, ce logo serait «l’un des idéogrammes les plus anciens et les plus courants de la culture occidentale».
La PV544 et la ceinture de sécurité à trois points
En 1944, Volvo dévoile une voiture qui sera marquante, la résolument moderne PV444. Cette série fera partie du catalogue de Volvo jusque dans les années 60, sous différentes déclinaisons. C’est d’ailleurs avec la PV544 que Volvo tâte le terrain américain en 1955, tout d’abord via un distributeur indépendant puis, en 1956, en établissant un réseau de vente.
Depuis ses débuts, le constructeur de Göteborg s’est aussi distingué par son niveau très relevé de sécurité. En 1959, l’ingénieur Nils Bohlins développe une ceinture de sécurité à trois points, la même que nous utilisons encore, et on la voit pour la première fois dans la PV544, cette même année.
Des Volvo fabriquées au Canada
Peu de gens le savent… Volvo a déjà assemblé des voitures au Canada. À Halifax, en Nouvelle-Écosse. Cette aventure débute le 11 juin 1963 lorsque Volvo y ouvre sa première usine d’assemblage à l’extérieur de la Suède. Il s’agissait aussi de la première usine nord-américaine à être opérée par un constructeur non américain. Cette usine évitait à Volvo les tarifs douaniers sur les produits importés et allait lui permettre de profiter de l’accord du pacte de l’automobile entre les États-Unis et le Canada qui allait être signé dès 1965.
La première usine canadienne est construite à Halifax et on y assemble, entre autres, les Amazon 122 S et 123 GT. En 1967, les installations sont devenues trop exigües et la marque suédoise déménage ses pénates de l’autre côté de la rivière, à Darmouth, dans une usine de 30 000 pieds carrés, capable de produire plus de 8 000 voitures par an. La production s’arrêtera le 18 décembre 1998.
La plus connue des Volvo, celle de Simon Templar
Une des voitures les plus importantes mais aussi les plus inattendues de Volvo est dévoilée officiellement au Salon de l’auto de Genève 1961, la P 1800. La ligne sportive, à des lieux de celle de la PV 444, est l’œuvre de Pietro Frua, pour le compte de la Carrozzeria Ghia. Une très belle version familiale sera aussi produite, la P 1800 S. Cette icône suédoise devient également une vedette internationale grâce à Roger Moore et son personnage Simon Templar de la série Le Saint. La dernière Volvo P1800 est construite le 27 juin 1973.
Merci Simon!
Malgré les succès, Volvo demeure un très petit constructeur. Durant les années 70, il devient évident qu’il doit s’associer à un autre s’il veut survivre. Une entente avec l’autre constructeur suédois, SAAB, échoue en 1978. Dans les années 90, c’est une association avec Renault qui achoppe. En passant, c’est en plein milieu de cette décennie tourmentée qu’un jeune Québécois, Simon Lamarre, amorce sa carrière chez Volvo, en Suède. On doit à ce natif de Sainte-Thérèse, l’habitacle du premier XC90 (2002), le style incomparable du coupé C30 et celui, très beau, de la familiale V40 de 2012.
Jusque vers la fin des années 90, Volvo produit des automobiles mais aussi des camions et de l’équipement lourd. La direction prend alors la décision de se départir de la division automobile pour se concentrer sur les autres produits. Surprise, c’est Ford qui se montre intéressé! Le 28 janvier 1999, Ford annonce avoir fait l’achat de Volvo Cars pour 6,45 G$. Elle pourra toutefois conserver le nom Volvo et son très populaire logo. C’est sous le règne de Ford que naît le désormais illustre, et probablement le sauveur de Volvo, le VUS intermédiaire XC90.
Ford est passé, Ford est parti
La crise économique de 2008 oblige toutefois Ford à revoir ses plans. Le constructeur américain se départit alors de Jaguar/Land Rover (qu’il vend à Tata Motors), puis de Volvo. Plusieurs marques sont intéressées, dont BMW et Volkswagen mais c’est le constructeur chinois Geely qui l’acquiert le 2 août 2010.
Une marque chinoise qui ne copie pas
Auparavant totalement inconnue ici, Geely, fondée en 1986, est rapidement devenue une multinationale incontournable dans le domaine de l’automobile. L’arrivée de Volvo en 2010 fait partie d’une vision à long terme qui englobe maintenant des marques comme la London EV Company, Yuan Cheng, Proton et Lotus. Plutôt que de pirater la technologie et profiter platement de la renommée du nom Volvo, Geely choisit de donner à la marque suédoise toute l’attention qu’elle mérite et développe un plan d’action pour lui permettre de croître.
Volvo vers demain
Volvo bénéficie maintenant d’une nouvelle gamme de moteurs turbo et surcompressés, d’un programme d’hybridation et d’électrification sérieux, et la division sportive Polestar, fondée en 2005 mais ayant des racines jusqu’en 1996, connaît un essor fulgurant.
Volvo, on l’a vu, a établi sa réputation sur son niveau très élevé de sécurité. Lentement, elle perd cet avantage puisqu’à cause du coût de plus en plus abordable de la technologie et de la facilité avec laquelle elle peut être adaptée à une foule d’applications, les autres constructeurs proposent aussi des voitures de plus en plus sécuritaires. Au fil des années, on doit à Volvo, outre la ci-haut mentionnée ceinture de sécurité, le siège d’appoint pour bébé (1976) et, mieux, le siège d’appoint intégré (1990).
L’avenir de Volvo semble aujourd’hui rempli de promesses. Son portfolio comporte plusieurs véhicules intéressants et jouit d’un bel équilibre entre berlines, familiales et VUS. En plus, les organes mécaniques sont modernes et en parfaite symbiose avec la tendance actuelle vers l’efficacité énergétique. Et comme si ce n’était pas assez, les lignes de tous ces véhicules s’avèrent fort rafraîchissantes. Reste juste à régler le problème de la fiabilité. Elle s’améliore, certes, mais on ne peut pas encore parler d’un exemple à suivre!