Lincoln Nautilus 2019 : adieu MKX, bienvenue Nautilus
Le Lincoln Nautilus a beau porter un nom nouveau, il ne s’agit pourtant que d’une version modernisée de l’utilitaire de luxe appelé jusqu’ici MKX.
Oubliez la soupe à l’alphabet de Lincoln et dites bienvenue au Nautilus. Une nouveauté? Pas tout à fait. Dans sa vie antérieure, cet utilitaire, proche parent du Ford Edge, était surnommé MKX. Pour sa nouvelle génération, qui circule sur nos routes depuis janvier, Ford, son constructeur, a choisi de lui attribuer un nouveau nom plus évocateur.
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Le Nautilus vise donc la clientèle du MKX en jouant la carte d’une douce évolution. Car ce produit Lincoln, qualifié de nouveauté, ne révolutionne pas grand-chose. D’ailleurs, comparativement au modèle qu’il remplace, ses dimensions sont restées inchangées. Ses formes massives et rondelettes demeurent également très reconnaissables, tant et si bien qu’il faut être un habitué de la marque pour distinguer ce modèle 2019 de son prédécesseur.
Avant redessiné
L’essentiel des retouches esthétiques qui le distinguent est concentré dans sa partie avant, redessinée pour l’harmoniser aux autres modèles de la marque. Ces formes élégantes et classiques rappelant la Continental s’ajoutent à un capot redessiné. Par contre, les flancs du véhicule demeurent intacts, le constructeur s’étant contenté de les flanquer d’un écusson portant le nouveau vocable. Pour ce qui est de la partie arrière, des changements subtils se limitent à des détails dans les feux arrière et à ce réflecteur pleine largeur incrusté dans la partie centrale du pare-chocs. Outre cela, l’arrière ne change pas d’un iota.
Le constructeur offre de nouveau des roues en alliage d’aluminium de trois dimensions différentes, comme pour le MKX 2018. De formes nouvelles, ces roues font 18 po pour le Nautilus Select, la version d’entrée de gamme. Le Nautilus Ultra, une version plus étoffée, bénéficie d’un choix de trois modèles de roues de 20 et 21 po. De belles grosses roues, bien sûr, mais prévoyez un budget substantiel pour les chausser de pneus d’hiver!
En somme, ces efforts timides déployés pour esquisser les formes du Nautilus signalent un ardent désir de ne pas effrayer les habitués de la marque. Après tout, le MKX avait été jusqu’ici le cheval de bataille de Lincoln, en étant le modèle le plus vendu au Canada, mais aussi chez nos voisins étatsuniens. Cela dit, comparativement à ses rivaux, ce « nouveau venu » aura fort à faire à son tour. La position de « milieu de peloton » qu’il occupe au palmarès des ventes depuis son arrivée sur le marché, comme le faisait le MKX, le confirme. Il est loin derrière les Lexus RX, Mercedes-Benz GLE, BMW X5, Cadillac XT5 et Acura MDX, les cinq véhicules utilitaires de luxe de taille moyenne les plus vendus.
Moteurs moins gourmands
Les groupes motopropulseurs utilisés pour le Nautilus trahissent également les liens de parenté qui l’unissent au Ford Edge. Pour ce véhicule, Ford a recours à un quatre cylindres turbo de 2,0 L réservé à la version Select, alors qu’un puissant V6 biturbo de 2,7 L anime la version Ultra. Ce dernier, qui figurait au catalogue du MKX 2018 à titre de moteur d’entrée de gamme, sert également à l’Edge ST, une variante qui se veut sportive.
Ces moteurs sont jumelés à une boîte de vitesses automatique à huit rapports dotée de rapports distincts pour chacun. Le MKX, lui, utilisait plutôt des boîtes à six rapports. Ce changement vise naturellement à réduire la consommation de carburant. Or, la cote moyenne de 11,0 L/100 km attribuée par Ressources naturelles Canada au V6 biturbo, moteur du véhicule dont nous avons fait l’essai, le confirme. Comparativement aux 12,1 L/100 km qui étaient attribués au même moteur pour le MKX 2018, cela représente une diminution bienvenue d’environ 10%. Le nouveau dispositif d’arrêt-démarrage au ralenti dont ce V6 dispose désormais contribue sans doute aussi à cette réduction de consommation. Malheureusement, en coupant complètement l’assistance de la direction à l’arrêt, ce qui la rend anormalement lourde au redémarrage, ce dispositif donne une image de véhicule bon marché à un utilitaire de luxe qui peut coûter près de 70 000 $ lorsqu’on l’équipe de A à Z.
La capacité de remorquage du Nautilus est limitée à 680 kg avec le quatre cylindres et 907 kg dans le cas du V6, à moins d’opter dans les deux cas pour l’ensemble optionnel de remorquage, qui ajoute 850 $ au prix d’achat. Cet ensemble, qui hausse la capacité à 1 588 kg, comprend une attache et un système de stabilisation de la remorque.
Cela dit, on n’achètera sûrement pas un Nautilus pour remorquer de lourdes charges. Pour cela, il y a le Navigator, de même que l’Aviator, une nouveauté qui fera bientôt ses débuts chez les concessionnaires Lincoln. Les acheteurs du Nautilus prisent plutôt son intérieur spacieux et sa dotation cossue. Ses sièges baquets, moulants à souhait, supportent bien le corps et tous deux disposent de multiples réglages électriques, quelle que soit la version. En outre, des sièges ventilés et chauffants sont livrables dans la version Ultra. Pour leur part, les mélomanes apprécieront la chaîne audio Revel à 13 haut-parleurs (ou 19 contre supplément). Derrière, le dégagement pour la tête, les genoux et les pieds conviendra à deux adultes de taille moyenne, trois au besoin.
Coffre mi-figue, mi-raisin
La banquette arrière a des dossiers divisés (60/40) qui, une fois repliés, permettent d’agrandir considérablement une surface de chargement déjà très grande lorsqu’ils sont relevés. L’utilisateur du coffre fera cependant deux constats décevants en chargeant des bagages. D’une part, un effort considérable est nécessaire pour relever les dossiers de la banquette. D’autre part, lorsqu’on tend le rideau cache-bagages pour masquer le contenu du coffre aux passants trop curieux, la hauteur libre dont on dispose ne convient même pas à des sacs de provisions!
Sur route, la quiétude de l’habitacle et le roulement doux du Nautilus plairont à coup sûr à la clientèle typique des produits Lincoln. Ces acheteurs ne critiqueront sans doute pas la mollesse de la suspension à l’origine de cette douceur de roulement, même si elle laisse l’avant du véhicule plonger brusquement lors d’un freinage intense. Ils attacheront plus d’importance à la légèreté de la direction, même si cela lui confère une précision relative à basse vitesse. Les belles garnitures de frêne gris ou de ronce de noyer brun très luisant ou Espresso à pores ouverts susciteront également des réactions approbatrices de leur part. Ce sont ces aspects du MKX qui lui ont assuré son succès tout relatif qu’il soit. Un succès que le Nautilus saura sans doute reproduire.
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Lincoln Nautilus 2019 |
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Version à l'essai | Reserve 2.7 TI |
Fourchette de prix | 50 450 $ – 58 350 $ |
Prix du modèle à l'essai | 58 350 $ |
Garantie de base | 4 ans/80 000 km |
Garantie du groupe motopropulseur | 6 ans/110 000 km |
Consommation (ville/route/observée) | 14,1 / 9,8 / n.d. L/100km |
Options | n.d. |
Modèles concurrents | Acura MDX, Buick Enclave, Infiniti QX60, Lexus RX |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | |
Confort | |
Performances | |
Système multimédia | |
Agrément de conduite | |
Appréciation générale |