Honda Odyssey 2019: Presque cool

Publié le 1er janvier 2019 dans 2019 par Alain Morin

Les modes ont la mauvaise habitude de se démoder. Prenez la fourgonnette. Il fut un temps où, pour être cool, il fallait en avoir une. Aujourd’hui, pour être cool, il ne faut surtout pas en avoir une. Désormais, il faut être vu au volant d’un VUS, même si ce type de véhicule est moins pratique qu’une fourgonnette. Pourtant, en 2017, plus de 85 000 Canadiens, dont près de 8 000 seulement au Québec, ont accepté de ne pas être cools. Grand bien leur fasse. De ce nombre, plus de 11 000 Canadiens et plus de 1 300 Québécois ont choisi la Honda Odyssey, redessinée l’an dernier.

Aussi bien vous le dire tout de suite, la qualité de la finition et des matériaux ne fait place à aucune critique et le confort est notable. Chacun des huit sièges de l’Odyssey est douillet (oui, oui, même ceux de la troisième rangée). Par contre, si ceux de la rangée médiane étaient moins lourds, ils pourraient être enlevés plus facilement. Car, voyez-vous, la fourgonnette de Honda n’offre pas la possibilité, comme la Pacifica le fait, de remiser ces sièges dans le plancher. Seule la dernière rangée peut y trouver place, comme sur toute fourgonnette qui se respecte.

Un bouton rotatif pour le volume, ça c’est cool!
Le conducteur de l’Odyssey fait face à un tableau de bord plus pratique qu’esthétique. Il suffit de mentionner que le volume du système audio peut maintenant être contrôlé via un bouton rotatif, une technologie que nous avions hâte de retrouver dans un produit Honda! Quoi qu’il en soit, le système multimédia est relativement basique. Par exemple, nous aurions aimé que la navigation par satellite soit dupliquée dans l’écran devant le conducteur, mais ce n’est pas le cas. Tout comme le système de divertissement à la deuxième rangée, cantonné à un unique écran central. On est à des lieux des deux écrans de la Pacifica…

Oh, ce n’est pas la fin du monde! Par contre, quand on considère le prix de la version la plus équipée, la Touring à plus de 50 000 $, on devient un peu plus critique… Au moins, cette livrée suprême a droit à plusieurs gâteries comme le système d’alerte de trafic transversal arrière, la chaîne audio de 550 watts et la borne Wi-Fi, pour ne nommer que celles-là. L’Odyssey de base, la LX, permet d‘économiser plus de 14 000 $, mais elle n’a pas droit à la balayeuse intégrée ni à la nouvelle technologie CabinTalk, qui permet aux gens assis à l’avant de communiquer, via les haut-parleurs et les casques d’écoute, avec ceux à l’arrière. Ce qui prouve qu’une fourgonnette, c’est long longtemps!

Une boîte à neuf rapports, ça c’est pas cool
Sous son capot, l’Odyssey cache un V6 de 3,5 litres, fort performant. Ses 280 chevaux sont amplement suffisants pour imprimer à cette masse de plus de 2 000 kilos des accélérations franches, simulant ainsi une certaine sportivité. Remarquez que je n’ai pas écrit une sportivité certaine, nuance… Deux boîtes de vitesses peuvent être boulonnées à ce moteur, une à neuf rapports à la réputation peu enviable et une à dix rapports.

Fidèle à sa réputation de Séraphin Poudrier de l’industrie automobile, Honda n’offre cette dernière que dans la version Touring. Cette boîte à dix rapports fonctionne comme un charme et s’avère parfaitement adaptée au caractère doux de l’Odyssey. Celle à neuf rapports ne semble plus aussi problématique qu’à ses débuts, bien qu’elle ne soit pas tout à fait aussi efficace que celle à dix rapports, tant en matière de rapidité d’exécution qu’en matière de choix de rapports.

Curieusement, selon Honda, la boîte à dix rapports n’améliore pratiquement pas la consommation et il est très difficile de s’en tirer avec une moyenne de moins de 12 litres aux cent kilomètres. Ce qui, pour une fourgonnette, est quand même très bien. Profitons de ce passage pour mentionner la faible autonomie de l’Odyssey, soit à peine 550 km. Avec la boîte à dix rapports, la capacité de remorquage est de 1 587 kilos (3 500 livres), alors qu’elle n’est que de 1 360 (3 000) avec celle à neuf rapports.

L’Odyssey partage sa plate-forme avec le Pilot et le Ridgeline. Cependant, les ingénieurs ont réussi à très bien camoufler ses origines « camionnesques » et la suspension de l’Odyssey autorise une tenue de route solide, pour une fourgonnette s’entend, et la direction est étonnamment vive et précise. Les différents systèmes de contrôle anéantissent toute velléité sportive, toutefois leur but, dans un tel véhicule, n’est pas d’améliorer la vitesse dans les virages, mais bien d’assurer une sécurité optimale, peu importe les conditions de la route. Il ne manque que le rouage intégral, pourtant offert par l’éternelle rivale, la Toyota Sienna.

Au quotidien, l’Odyssey en fait juste assez en matière de dynamisme pour se démarquer des autres fourgonnettes. En fait, comme les autres véhicules de cette catégorie, elle est davantage victime de la mode que de son comportement.

Feu vert

Feu rouge

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